Captain America — Rêveurs américains : du classique mais dans les règles de l’art [avis]

(image © Marvel Comics)

Steve Rogers a récupéré son rôle de Captain America. Pour l’occasion Brubaker lui a écrit avec Rêveurs américains une histoire des plus orthodoxe, mais à l’exécution parfaite.
par Mad Monkey ■

 

(image © Marvel Comics)

 

Après le prétendu nouveau décès de Bucky lors de Fear Itself, Steve Rogers a récupéré sa place de Captain America. C’est à ce moment qu’une de ses vieilles amies meurt et se fait inhumer à Paris. Et si Cap aurait apprécié pouvoir se recueillir et faire son deuil sereinement le destin va en décider autrement. En effet, pendant l’enterrement une autre de ses vieilles connaissances se décide à reprendre contact avec lui en tentant de l’assassiner. Petite difficulté supplémentaire pour Captain America, son assassin est un maitre-espion ayant disparu en mission lors de la Seconde Guerre mondiale. Or, comme disait un ancien président, « les emmerdes, ça volent toujours en escadrille ». Dans la vie de Steve Rogers, cette expression prend même souvent un sens très littéral. Et dans Rêveurs américains elle se voit confirmée par le fait que cet ancien allié avait disparu en affrontant l’Hydra dans une autre dimension où les 2 camps ont eu plusieurs décennies pour construire une alliance sur leur détestation de Captain America.

 

(image © Marvel Comics)

 

Un récit classique

Dans Rêveurs américains, le rôle de Captain America est donc rendu à Steve Rogers. Ed Brubaker décide de se concentrer sur les fondements du personnage. Son passé de soldat pendant la Seconde Guerre mondiale, les conséquences que ça peut avoir sur son présent, et sa lutte contre l’Hydra (ou une de ses déclinaisons). À ceci s’ajoute la thématique du doute auquel il adjoint celui de la remise en question de ce que sont les USA par rapport à ce qu’ils pourraient, ou devraient, être pour être digne du « rêve américain ». Des thématiques assez classiques donc pour une histoire du capitaine. Bref, on ne peut pas dire qu’Ed Brubaker tape dans l’originalité. Bien au contraire, il livre là une histoire franchement classique pour ce personnage malgré quelques idées surprenantes, comme ce « monde du rêve » où tout est possible dans lequel étaient coincés les adversaires du jour. Une idée pleine de possibilités, mais malheureusement peu exploitée dans ce volume.

 

(image © Marvel Comics)

 

Une histoire bien construite

Ce classicisme qu’on trouve dans Rêveurs américains est d’autant plus dommage que ce comics est très bien réalisé. Au moment où est sortie cette histoire de Captain America, Ed Brubabker travaillait sur le personnage depuis déjà plusieurs années. Il le connait bien, lui et son univers, et ça se sent. En plus le rythme est bon, le scénariste sait faire monter la tension et l’action tout en offrant des respirations au récit pour distiller les informations au bon moment. Clairement, on ne s’ennuie pas à la lecture. Du reste pour la partie graphique il est aidé sur cet arc par Steve McNiven et Alan Davis, excusez du peu. Et si ces 2 artistes ne vous disent rien, sachez qu’ils vont flatter votre rétine. Et leurs styles sont adaptés au propos. En effet, l’arc Rêveurs américains est tout de même assez optimiste malgré la menace qui pèse sur les personnages, et les 2 dessinateurs ont un trait lumineux qui accorde bien la forme avec le fond. Bref Rêveurs américains est un récit solide, très agréable à lire. Et il conviendra très bien à qui souhaite découvrir le personnage, ou voir ce qu’est une bonne histoire « typique » de Captain America. En revanche, ne vous attendez pas à une histoire particulièrement révolutionnaire ou incroyablement originale. On est sur du classique, mais du classique fait dans les règles de l’art. ■

(image © Marvel Comics, Panini Comics)

Captain America — Rêveurs Américains est un comics publié en France chez Panini Comics.