La collection Elseworlds place les personnages de DC Comics dans un contexte historique et/ou littéraire différent de leurs aventures habituelles. Ici, Batman dans la Gotham de 1920 affronte les horreurs gothiques d’H.P. Lovecraft.
■ par Christophe Colin
Gotham & Grands Anciens
1920, Bruce Wayne rentre d’une expédition dans le Grand Nord et retourne à Gotham City, la ville qui l’a vu naître. Sa cité est la cible d’un mal inconnu provoqué par le mage fou Ra’s Al Ghul et sa fille Talia. En enquêtant, Bruce Wayne se rend compte que 4 familles de Gotham, dont la sienne, cachent de lourds secrets, leurs ancêtres ayant passé un pacte avec un sorcier nommé Ludwig Prinn. Pour les vaincre, Bruce Wayne va devoir évoluer mais pas de la façon dont il s’y attend. Le voyage personnel qu’il doit d’accomplir est horrifique. Il va l’emmener bien loin dans la folie et l’horreur, des contrées explorées et inconnues pour lui.
L’homme chauve-souris et l’homme de Providence
Il n’est pas étonnant de voir Batman combattre les entités imaginées par H.P. Lovecraft car on peut trouver quelques points communs entre ces 2 univers pourtant a priori éloignés. En revanche, voir d’autres personnages de DC Comics comme Green Arrow, Mr Freeze ou le Pingouin « lovecraftisés » est assez surprenant. D’ailleurs, dans La Malédiction qui s’abattit sur Gotham, c’est ce dernier qui a la transformation la plus exotique, ce qui est étonnant pour l’un des plus grotesques ennemis du détective masqué de Gotham. Mike Mignola, créateur d’Hellboy, et Richard Pace réussissent à rendre hommage à la fois à Lovecraft et à Batman de fort belle manière. Cet Elseworld est un juste mélange d’une enquête policière et d’un roman horrifique car dans ses pages on trouve tout ce qui rend original ces 2 genres littéraires opposés. Mike Mignola ne se chargeant que des couvertures, c’est Troy Nixey qui est chargé des dessins et il donne à ce comics une atmosphère crépusculaire étrange.
Une mini-série horrifique et un one-shot gothique
Avec La Malédiction qui s’abattit sur Gotham, Urban Comics, en plus de cette histoire de Batman opposée aux monstres de HP Lovecraft, propose un épisode de la série Batman : Legends of the Dark Knight écrite par Dan Raspler et Mike Mignola et dessinée par ce dernier. Le choix est judicieux car ce récit se passe dans une ambiance tout ce qui il y a de plus lovecraftien. Il préfigure ce que fera Mignola plus tard sur les mini-séries Hellboy et BPRD. Ces 2 récits constituent une facette horrifique peu utilisée de Batman, les horreurs indicibles de Lovecraft dévoilant au grand jour la part d’ombre la plus noire et étrange du croisé de Gotham. Pour finir, il est préfacé et traduit par Alex Nikolavitch, l’un des plus grands spécialistes français d’H.P. Lovecraft.■
Batman – La Malédiction qui s’abattit sur Gotham est un publié par Urban Comics. Il contient Batman : The doom that came to Gotham #1 à #3 et Batman : Legends of the Dark Knight #54.