« Batman Arkham » est une nouvelle collection qui se propose de faire le tour d’un des ennemis de notre justicier de la nuit à l’exception du Joker. Et à tout seigneur tout honneur, c’est l’un des personnages les plus emblématiques de l’univers de Batman qui nous est proposé ici : Double Face. Un album vraiment réussi, assez exhaustif et qui propose des récits d’une très grande qualité. À ne pas manquer !
■ par Doop
Aussi intéressant que le Joker
Déjà, cette collection « Batman Arkham » part avec un très bon a priori, celui d’éviter le passage obligé dès que l’on parle de Batman, à savoir le Joker. Sincèrement, on en a tellement fait avec lui, et très mal depuis maintenant des années qu’il me sort tout simplement des yeux ! Surtout que Double Face est finalement aussi intéressant que le Clown du Prince du crime, et c’est ce que la plupart des récits de l’album vont nous montrer. On en revient toujours aux mêmes adages : tout personnage est bon s’il est bien écrit et trop de trop tue le trop ! Batman Arkham : Double Face nous propose plusieurs récits que je vais essayer de regrouper par importance et par année de publication.
Les titres de l’Âge d’or
Il est assez difficile de pouvoir juger les titres des années 1940 et 1950, dans la mesure où tout débutait et tout commençait à se mettre en place. Bien évidemment nous avons la 1re apparition de Double Face, dans les numéros n°66 et n°68 de Detective Comics. Et sincèrement, l’histoire se tient plutôt bien, ce sont peut-être même les 2 meilleurs épisodes de la période proposée. Le ton est nerveux, l’intrigue est intéressante et enlevée, et c’est, en tout cas pour moi, une bonne surprise. Le numéro 80 de Detective Comics qui suit et qui nous montre le retour du méchant et sa rédemption, fonctionne lui aussi plutôt bien. On sent tout de même que les scénaristes ont un peu de mal avec le personnage qui est trop 1er degré. Il est aussi amusant de constater que Harvey Dent s’appelait au départ Harvey Kent mais que ce dernier a été abandonné pour ne pas faire écho à l’alter ego de Superman. Les 2 épisodes qui suivent sont en revanche bien moins intéressants. C’est bizarrement beaucoup plus naïf et caricatural dans l’histoire qu’au départ et Double Face se transforme un peu en vilain générique : ces épisodes ne sont pas très réussis.
Un tournant graphique
Après avoir eu droit à plus de 70 pages de comics de l’âge d’or, la transition avec les dessins de Neal Adams dans Batman n°234 de 1971, est brutale. Si le dessin est magnifique – Neal Adams est à mon sens à son apogée – c’est en revanche le scénario de Dennis O’Neil qui pêche un peu. Franchement, c’est une histoire pas vraiment terrible, qui joue encore sur les mêmes choix que d’habitude. Sans être raté, c’est loin d’être la meilleure proposition du scénariste, avec une vague histoire de victime sur un bateau.
Une relecture des origines
Batman Arkham : Double Face propose alors sur un épisode des années 90 signé Andrew Helfer, Chris Sprouse et Steve Mitchell (Batman Annual n°14) qui remet les origines du criminel au goût du jour. On aborde enfin le sujet de la schizophrénie sans aucun détournement et le passé de Harvey, enfant battu par un père violent, commence à apporter une réelle profondeur au personnage. D’ailleurs, Double Face n’apparaît vraiment dans l’épisode qu’au bout d’une vingtaine de pages. Tout est centré sur Harvey Dent, sur sa volonté de rendre la justice coûte que coûte et les liens sont établis avec Batman. C’est vraiment un très bon épisode. Qui de plus est dessiné par un Chris Sprouse dont le trait assez rond est complètement transformé par l’encrage assez dur de Steve Mitchell. C’est vraiment réussi.
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La suite ? Tout de suite !