Ether tome 2 : quand Matt Kindt s’inspire des jeux vidéo… [avis]

Ether tome 2
(image © Dark Horse)

Ether, tome 2 marque le retour de Boone Dias ! L’occasion de découvrir les multiples facettes du monde de l’Ether. Dans la critique du 1er tome, Doop relevait la qualité graphique des délires de David Rubin mais reprochait au récit de Matt Kindt de privilégier la forme sur le fond. Cette suite va t’elle relever le défi ?
■ Par Fletcher Arrowsmith

 

La frontière entre la Terre et l’Ether faiblit et provoque l’ouverture de nombreux portails. Et qui on appelle à la rescousse ? L’aventurier spécialiste de l’Ether, Dias Boone. Associé à des êtres magiques tels qu’une fée pas commode, un gorille bout en train et un Hell Yeah taureau, Dias Boone tente de refermer les portails, chacun protégé par un Golem de cuivre, dans des régions à la flore pleine de fantaisie et peuplés d’êtres étranges. Urban propose un résumé du 1er tome avant d’attaquer la lecture. Ayant lu la 1re saga à la fois en VO et en VF, j’ai eu une impression désagréable, celle de découvrir le monde de l’Ether et ses codes comme si le scénariste Matt Kindt nous avait caché des éléments essentiels. L’univers proposé ébloui mais le scénario aurait encore une fois mérité d’être plus poussé. Cela aurait évité de la frustration malgré quelques flashbacks nous en montrant plus sur la vie de Dias Boone.

 

(image © Dark Horse)

 

Format jeux vidéo

Le 1er tome d’Ether proposait une histoire sans réelle surprise dans son déroulement. Mais le lecteur découvrait un nouveau monde que David Rubin s’appropriait de manière éthérée et magique. Graphiquement, chaque planche surprenait et enchantait nos rétines. Matt Kindt adopte une narration somme toute classique mais qui rappelle le schéma des jeux vidéo. Le défi de Boone Dias se décline en autant de quêtes que de niveaux, se déroulant dans des paysages spécifiques et différents, à chaque fois conclu par un combat contre un Golem de cuivre faisant office de boss de fin de niveau. On avance donc en terre inconnue mais sur un schéma somme toute classique et finalement répétitif.

 

 

À chaque niveau son ambiance graphique

Même d’un excellent niveau, la surprise graphique s’atténue. David Rubin réserve toujours de bonnes surprises. Il laisse libre court à son imagination pour croquer la faune et la flore de l’Ether. Par contre, ses dessins sont à l’unisson du scénario jeux vidéo de Matt Kindt. Dans Éther tome 2, David Rubin donne vie à des paysages tels que de déserts pharaoniques peuplés de momie, d’étranges forêts et ses insectes géants ou encore des cavernes de lave à l’ambiance de MC Uscher.

 

 

De l’espoir pour l’acte final

Clairement, Ether tome 2 déçoit. Pourtant des raisons d’espérer existent. Les 1res pages projettent Boone Dias dans la dure réalité en le confrontant à son passé, devenu son présent. Passage sombre et mélancolique qui contraste fortement avec le rythme enjoué et coloré qui va suivre. Ether révèle une orientation de l’histoire peu exploitée mais potentiellement puissante et intéressante. Pour cela Matt Kindt devra accepter d’assombrir Ether. Le lecteur ne peut qu’y gagner car le dessinateur David Rubin à l’expérience et les reins assez solides pour s’éclater et proposer quelques choses de différent. Parmi les pistes que j’espère voir explorer dans le destin de Boone Dias, des pages montrant la relation entre l’explorateur de l’Éther et Violette Grelot ainsi que l’impact du temps sur sa vie. On passe d’un potentiel passionnant à celui de distrayant. Il manque également au récit les conséquences des actes de Boone Dias sur la planète Terre. J’aurais apprécié qu’Ether tome 2 montre les enjeux et la tension générés par les portails dans les 2 mondes. ■

(image © Dark Horse, Urban Comics)

Ether, tome 2 est un comics publié en France chez Urban Comics.