« Il traverse les époques, les galaxies et les murs. […] Son nom ? Atomic Robo. Sa passion ? La science. Son talent ? La bagarre ». Une présentation idéale de l’éditeur français Paperback, qui définit complètement la fraicheur d’un 1er tome fun et décomplexé !
■ par Ben Wawe
Atomic Robo est créé par l’inventeur Nikola Tesla dans les années 20. Dans notre monde, Tesla a été très lié à Edison au début du 20e siècle, pour créer et démocratiser l’électricité. Ses mises en scène fantaisistes et travaillées en font le prototype du savant fou. Bien des auteurs l’ont utilisé dans leurs œuvres, pour justifier des inventions miraculeuses ; David Bowie l’a d’ailleurs incarné dans Le Prestige de Christopher Nolan. Ici, Tesla créé Atomic Robo, un robot conscient bénéficiant d’une pile atomique mais surtout de capacités physiques et intellectuelles hors-norme. À la tête de l’entreprise Tesladyne, il protège le monde de toutes les menaces possibles… surtout les plus délirantes ! Avec un style personnel, fait d’humour et surtout de bagarres.
Un comics indépendant atypique
En 2007, le scénariste Brian Clevinger et le dessinateur Scott Wegener lancent Atomic Robo. Ils poursuivent ses aventures, non pas sous la forme d’une série continue, comme Invincible ou Walking Dead chez Image, mais par plusieurs miniséries, actuellement au nombre de 12. Red 5 Comics est l’éditeur original de la série mais c’est désormais IDW qui édite les recueils d’Atomic Robo.
Du fun, du fun, du fun !
« La science est un combat », 1re minisérie d’Atomic Robo, pose les bases de l’œuvre à venir. Dès le début les créateurs ont indiqué qu’ils ne souhaitent pas s’intéresser aux troubles personnels de leur héros. Ils préfèrent se concentrer sur le fun, les bagarres, l’humour, et la bizarrerie des dangers affrontés. Exactement le programme du jour ! On croise un terrible scientifique nazi, le Baron von Helsingard que Robo affronte en 1938, puis des fourmis géantes (!) et une pyramide qui se déplace (!) avec ses momies dans le présent. Avant un nouvel combat contre Helsingard, maintenant un cerveau dans un corps robotique. Avec ses alliés de la Ligue des Scientifiques de l’Action, Atomic Robo les tabasse tous en accumulant les bons mots. Plonger dans cette ambiance fraiche et fun est un plaisir de gamin, notamment au vu des références convoquées.
Entre Hellboy et Indiana Jones
Un aventurier charismatique et drôle, affrontant des menaces surnaturelles, ce n’est pas original. Les références demeurent Indiana Jones ou Hellboy. B. Clevinger et S. Wegener l’assument, suivent la même voie par hommage, et Atomic Robo devient un joyeux cousin de ces grands noms. Les nazis sont ses 1ers ennemis, comme Indiana Jones, et on troque le BPRD d’Hellboy pour la Ligue des Scientifiques de l’Action. Les monstres affrontés sont proches, et Robo dispose aussi d’un détachement cool et charismatique.
Une saga fun, mais imparfaite
Certains traits humoristiques sont moins drôles que d’autres, la narration du 2e épisode ne fonctionne pas complètement (un flashback dans un flashback). Le trait de S. Wegener n’est pas forcément « beau », même s’il est efficace et rappelle Invincible. On peut regretter un peu de rapidité sur les explications, pour se concentrer sur l’humour et la bagarre. Mais les auteurs utilisent des dangers tellement connus et populaires que le lecteur les reconnait immédiatement. Cela demeure un comics de pure détente, qui ne cherche qu’à divertir, faire sourire et amuser ceux qui apprécient l’aventure délirante et explosive. Nul doute que cela parle à bien des lecteurs ! Malgré quelques défauts, surement liés à la jeunesse d’une 1ère saga, Atomic Robo T1 est une réussite. Cette œuvre drôle, fun, fraiche rend hommage à des figures très connues, mais pourrait passer sous le radar des lecteurs. Un tort, tant il est agréable de suivre la folie d’Atomic Robo. Pour la science, comme on dit ! Pour la bagarre, surtout ! ■
Atomic Robo est un comics publié en France chez Casterman.