Alita Batte Angel : une des meilleures adaptations de manga cyberpunk de l’histoire du cinéma ! [avis]

(image © 20th Century Fox)

Alita : Battle Angel ressuscite sur grand écran un manga devenu un classique. Une adaptation réussie qui donne lieu à un spectacle haletant et fascinant dans sa représentation du genre cyberpunk.
■ par PaperMan

 

(image © 20th Century Fox)

 

C’est de reculons que je suis allé voir Alita : Batte Angel qui est l’adaptation du manga Gunnm de Yukito Kishiro. D’abord parce que Gunnm est pour moi un classique du cyberpunk et une série très importante dans l’histoire des mangas. Ensuite parce que Hollywood ne m’a pas donné confiance dans ses dernières adaptations de manga. Enfin, je pense qu’il y a des œuvres qui ne peuvent pas être adaptées ; Gunnm en faisait partie pour moi. J’ai bien dit en « faisait » car l’équipe derrière cette adaptation m’a complètement fait changer d’idée et m’a prouvé le contraire, et j’en suis très heureux ! Explications.

 

(image © 20th Century Fox)

 

Du cyberpunk urbain sale et intense

Alita : Battle Angel, c’est la représentation parfaite du cyberpunk urbain avec ses cyborgs, ses « Street Doc », ses « Fixer », ses « Corporates ». Toute la faune du genre cyberpunk s’y retrouve. Les ruelles dangereuses peuplées de « Solo » et de « Street samurai » qui rôdent à la recherche d’action et d’argent. Des gens ordinaires qui essaient de survivre dans cet environnement hostile où se côtoient misère, technologie, violence, peur et pauvreté. Bref, c’est le cyberpunk pur et dur ! Et c’est là l’une des principales forces de cette adaptation. D’avoir réussi cette prouesse de prendre l’essence de l’œuvre Yukito Kishiro et l’avoir si bien rendu au grand écran.

 

(image © 20th Century Fox)

 

Un homme peut-il aimer un cyborg?

L’histoire d’Alita tourne autour des grands thèmes du cyberpunk, comme la séparation sociale entre les différentes classes. Ici, les riches sont en haut dans une cité volante qui balance leurs déchets sur cette terre stérile où s’entassent les pauvres et les laisser pour compte. Dans cet environnement, c’est chacun pour soi. La trame narrative se concentre sur une tête de cyborg que le docteur Dyson Ido retrouve Ce dernier passe ses journées à réparer ses patients avec des pièces défectueuses. Le docteur Dyson Ido donne un corps à cette fameuse tête, et se prend d’affection pour cette cyborg qu’il nomme Alita en honneur de sa fille morte. Il devient cette figure paternelle aimante envers Alita qui renait d’un passé oublié. Passé qu’elle cherche à découvrir tout au long du film malgré les problèmes et souffrances que cela peut lui amener. Car Alita n’est pas un cyborg comme les autres, elle est plus humaine dans ce corps métallique que bien des gens en chair et en os. Cette humanité la poussera à faire des choix qui consolideront cette question très « Dickienne » qui est chère au cyberpunk, qu’est-ce qui fait de nous des humains ?

 

(image © 20th Century Fox)

 

De l’action brute, intense et sans temps mort

Alita c’est une orgie d’action. Les combats entre Alita et ses adversaires sont d’une intensité et d’une précision sans failles. Ces scènes sont pratiquement identiques à ce qu’on retrouve dans le manga. Un tour de force donc de représenter ce mouvement si propre aux bandes dessinées et de le rendre si fluide au grand écran. Le visuel de ce film est super bien réalisé et pensé. Encore une fois, l’équipe du film réussit à prendre tout le concept visuel du manga et le transfert pratiquement de façon identique. Les cyborgs sont absolument magnifiques et leur conception m’a laissé sans voix. Des corps métalliques, des armes blanches les plus folles les unes que les autres. Et que dire des décors qui sont à couper le souffle. Cette Iron City surmontée par l’immense ville flottante Zalem sont plus vrais que nature.

 

(image © 20th Century Fox)

 

Une adaptation presque parfaite

Alita : Battle Angel est plus léger, moins profond et beaucoup moins violent que le manga. Ce qui est plutôt normal. Le format du cinéma n’est pas idéal pour l’adaptation de BD. Là où les artistes de BD laissent le lecteur faire le pont et imaginer ce qui se passe entre les cases. Le dessin parle par lui-même, il n’a pas besoin d’explication, et le cinéma ne peut aller aussi loin. Il faut tout montrer en très peu de temps et cela amène inexorablement des raccourcis scénaristiques, des coupures dans l’histoire originale, une diminution de la profondeur du propos de l’auteur et surtout, une transformation en produit grand public même si ce n’est pas le cas pour le matériel source. Gunnm aurait mérité un meilleur traitement pour bien développer son histoire qui est très riche et cela aurait dû passer par une série et non un film selon moi. N’en reste pas moins qu’à mes yeux, c’est l’une des meilleures adaptations de manga de l’histoire du cinéma et l’une des meilleures représentations de ce qu’est le cyberpunk.

 

 

Un film à voir, un manga à lire

Je vous conseille donc fortement d’aller voir ce film pour sa richesse visuelle très fidèle au manga. Pour son histoire qui est un miroir pratiquement parfait de l’histoire originale. Pour ses personnages qui sont aussi touchants que ceux du bouquin. Pour le grand respect et l’amour que les créateurs ont démontré pour l’œuvre de Yukiro Kishiro. Pour les grands yeux d’Alita qui sont un reflet de son âme, âme de cyborg qui est pourtant plus humaine que la majorité des humains ! Et bien évidemment je vous conseille aussi de lire le manga ! ■

(image © 20th Century Fox)