10 raisons pour lesquelles le Superman de James Gunn atomise Man of Steel

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Vous allez lever les yeux

Faire voler Superman à l’écran, c’est un rite de passage pour tout réalisateur qui touche au slip rouge (ou bleu, selon les versions). Donner l’illusion que ce type peut vraiment traverser le ciel, c’est un défi technique, artistique, presque mystique. Et force est d’admettre que Man of Steel s’en était très bien sorti à l’époque : le moment où Henry Cavill décolle pour la première fois reste l’une des scènes les plus fortes du film. Du CGI soigné, un sound design au top, et cette impression grisante de puissance qui monte, monte… avant l’envol.

Mais douze ans plus tard, James Gunn décide de remettre les pendules à l’heure. Grâce à un usage intelligent des plans drones et une mise en scène ultra-dynamique, Superman version 2025 redéfinit la sensation de vol. La caméra virevolte autour de David Corenswet comme si elle voulait elle aussi se prendre pour un super-héros. Résultat : on ne regarde plus Superman voler, on le suit. On plane avec lui. C’est rapide, élégant, fluide… et surtout, c’est beau. Vraiment beau. Le genre de scènes qui donne envie de redevenir gosse, de coller le nez à la vitre, et de croire à nouveau qu’un homme peut voler. Mission accomplie.

Construire un univers sans casser le film ? James Gunn l’a fait.

On a tous eu un petit frisson d’inquiétude en regardant la bande-annonce de Superman. Une demi-douzaine de personnages DC au compteur ? Des super-héros partout ? Un Green Lantern ici, une Hawkgirl là, un Mr Terrific qui traîne dans un coin ? L’angoisse était réelle : est-ce que James Gunn allait nous refaire le coup du « trop, trop vite » version DCEU ? Spoiler : non. Contre toute attente, le film réussit à jongler avec ses multiples personnages sans perdre son centre de gravité. Tous ont une fonction narrative. Tous servent le récit de Superman. Et cerise sur la kryptonite, ça donne même envie d’en voir plus.

En face, Man of Steel avait choisi une autre voie : celle du film auto-suffisant. Pas de teasing à outrance, pas de super-héros en coulisse. Juste Superman et ses problèmes familiaux. Et à l’époque, c’était presque rafraîchissant. Le souci, c’est que le film était censé lancer tout un univers partagé. Sauf qu’à force de ne rien poser, tout a dû être précipité ensuite. Batman v Superman et Justice League ont couru après un monde qu’on ne nous avait jamais vraiment présenté. Si Man of Steel avait pris le temps de planter quelques graines d’univers partagé, peut-être que le jardin DCEU aurait donné autre chose que des mauvaises herbes. James Gunn lui agit en bon jardinier.




A propos Stéphane 764 Articles
Stéphane Le Troëdec est spécialiste des comics, traducteur et conférencier. En 2015, il s'occupe de la rubrique BD du Salon Littéraire. Ses autres hobbys sont le cinéma fantastique et les jeux. Enfin, et c'est le plus important : son chiffre porte-bonheur est le cinq, sa couleur préférée le bleu, et il n’aime pas les chats.