Profitant de la sortie de Terminator : Dark Fate le 23 octobre 2019, l’éditeur Vestron publie Terminator : Sector War, une minisérie inédite en France qui revient aux fondamentaux de la saga.
■ par Stéphane Le Troëdec
Une intrigue parallèle au 1er Terminator
1984. Un T-800 est téléporté à New York. Sa mission ? Retrouver et supprimer Lucy Castro, une jeune policière du Bronx. Car, dans 25 ans, sa fille rejoindra les Résistants de John Connor et jouera un rôle crucial lors d’une attaque contre Skynet et les machines. Rapidement, Lucy se retrouve coincée seule dans le Bronx, sans soutien. Pour vaincre le T-800, elle ne peut plus compter que sur elle-même… Pas de doute, Terminator : Sector War revient à la quintessence de la saga. Et si le scénario est un décalque du 1er film de James Cameron, ce n’est pas un problème. Les 4 épisodes de Sector War sont nerveux, rapides et sans fioriture. Au point qu’on referme l’album en se disant qu’on en aurait bien repris pour 2-3 épisodes de plus…
Lucy Castro n’a rien à envier à Sarah Connor
Au fil de la saga, Sarah Connor s’est imposée comme une guerrière bad ass. Le moins qu’on puisse dire, c’est que Lucy Castro n’a rien à lui envier. Car la jeune femme affronte tête haute le T-800 à ses trousses. Brian Wood, le scénariste de Sector War, en fait une femme farouche et débrouillarde, pleine de ressources et qui n’a pas froid aux yeux. Dans Terminator, Sarah Connor pouvait toujours compter sur John. Dans Sector War, Brian Wood pousse l’idée du jusqu’au bout. Lucy Castro se retrouve seule face à la machine, ce qui renforce le côté « David contre Goliath » du comics.
Brian Wood s’amuse des clichés
OK, Sector War reprend le scénario du 1er Terminator. Mais Brian Wood s’amuse à replacer passages obligés de la saga et même des clichés du cinéma d’action des eighties (le vilain recharge son fusil à pompe d’une main). Pour notre plus grand plaisir. Évidemment, il y a l’arrivée du T-800, un grand classique. Des scènes où le T-800 encaisse sans broncher des salves de tirs, les impacts révélant son exosquelette chromé. Brian Wood pousse aussi cette idée à l’excès dans une scène dantesque. Il n’oublie pas non plus l’emploi palpitant des gros véhicules qui défoncent tout, là aussi un classique de la saga. Bref, à chaque page, on sent que Brian Wood est lui aussi un fan de Terminator et qu’il veut faire plaisir aux fans.
Les dessins de Jeff Stokely
À 1re vue, je me suis dit que le style fin de Jeff Stokely n’allait pas le faire. Et j’ai eu tort ! Car rapidement, l’artiste s’approprie bien l’ambiance graphique de la série. Jeff Stokely capte à merveille des environnements urbains genre banlieue minable, mais ça on va y revenir. Stokely jongle entre les cases détaillées et celles où au contraire il va privilégier l’action, le mouvement. Autre grande réussite : son design du T-800. Jeff Stokely ne cherche pas à croquer le visage d’Arnold Schwarzenegger. À la place, il lui donne une identité et une gestuelle propres. Son Terminator est blond, lourd et porte la veste, ce qui lui donne une allure étonnante.
Une ambiance Bronx bien restituée
Terminator : Sector War est un huis-clos nocturne. Lucy Castro se retrouve isolée dans le Bronx et traquée par le T-800. Comme dans le 1er film de James Cameron, Jeff Stokely dépeint une banlieue crade, étouffante et décrépie. Certains immeubles sont en ruine. Les clochards errent sur le macadam parmi les détritus et les rats. Il suffit de 5 minutes d’inattention pour qu’on vous vole vos roues de bagnoles. Les tags sont omniprésents. Dans les nightclubs, les alcolos vomissent dans la rue ou sur les murs des wc. Jeff Stokely croque ces détails et installe une ambiance bien particulière qui renforce l’insécurité permanente et l’impression de danger. Seules les dernières pages apportent un peu de réconfort à une Lucy Castro, héroïne qu’on espère revoir bientôt. ■
Terminator : Sector War est un comics publié en France chez Vestron.
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