Superman – Red Son : le Superman soviétique imaginé par Mark Millar mérite-t-il vraiment sa réputation de classique ?

superman red son
(image © DC Comics, Urban comics)

 

Des références au lore de Superman

Ce ne sont pas les seuls clins d’oeil au « lore » du Kryptonien que nous trouvons dans les pages de la 2e partie de Superman : Red Son : Stalingrad se voit en effet miniaturisée par Brainiac telle une nouvelle Kandor, et on y voit Lex Luthor être élu président des USA. Un autre clin d’œil à Frank Miller, puisque Lex Luthor occupe cette charge dans The Dark Knight Strikes Again. Et puisque nous parlons de dystopie et de présidents, notons que, hormis Ike Eisenhower et Joseph Staline, d’autres personnalités notables du siècle passé font acte de présence. Ainsi, lors d’une séquence se déroulant en 1973 aux USA apprenons-nous de la bouche d’un John Fitzgerald Kennedy bien vivant et marié à Marilyn Monroe que le président Nixon a été assassiné en 1965 et que le conflit au Viêt Nam n’a pas eu lieu. Je cite : « … Les États-Unis n’ont pas connu pareille agitation sociale depuis les horreurs de la guerre civile ». Et devinez qui va tirer parti de cette agitation sociale dont parle JFK ?

 

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(image © DC Comics, Urban comics)

 

Luthor, l’homme de demain ?

Hé oui ! Vous l’avez deviné ! « Dura lex, sed lex », comme on dit en latin (« La loi est dure, mais c’est la loi ») ! Ou plutôt, dans le cas qui nous concerne, « Lex est dur, mais c’est Lex ». Pourquoi cette accroche ? Faisons un rapide état des lieux : en 2001, Superman est âgé de 63 ans et domine un monde fait de plus de 6 milliards de communistes et dans lequel les États Unis ont connu 15 ans plus tôt une 2nde guerre de Sécession. Fraîchement élu président, Luthor ramène la paix et le plein emploi dans son pays. Le fait-il pour ses concitoyens ? Non, mais pour mieux éliminer Superman. 2004 : Jimmy Olsen et lui sont réélus à la Maison Blanche. Aidé de Brainiac, Luthor tente d’éliminer Superman (qui joue le jeu et s’efface, faisant croire à sa mort et laissant les Batmen hériter de son régime, qui n’y survivra pas longtemps). Puis , en scientifique qu’il est, Luthor trouve le moyen de supprimer toutes les maladies, ce qui rallonge de beaucoup l’espérance de vie. Il meurt à l’aube du 4e millénaire en laissant un fils, Albert, qui lui-même aura des enfants qui deviendront la famille L, puis El, vous voyez où je veux en venir ? Eh oui ! Jor-L est bien l’un de ses descendants ! Ah, au fait, Superman assiste, déguisé, à ses obsèques, puis disparait… Pour mieux revenir, bébé, dans la Russie de 1938 ! En conclusion, et c’est là LA grande idée de Superman : Red Son : pour paraphraser le Jor-EL du film Superman Returns : « De l’ennemi vient le père, et du père vient l’ancêtre ».

 

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(image © DC Comics, Urban comics)

 

Conclusion

Ce tour de force fait-il de Superman : Red Son un comics qui mérite sa réputation ? Eh bien, à mon sens, oui, parce que, si l’on fait abstraction de cette « erreur » de caractérisation physique de Superman dans le Livre 1, plus imputable à Dave Johnson qu’à Mark Millar, Superman : Red Son est le meilleur titre que j’aie lu mettant Superman et son univers en vedette. Grand coup de chapeau à Dave Johnson et Killian Plunkett pour la grande qualité de leurs illustrations ainsi que pour les nombreux clins d’yeux à l’iconographie communiste dont l’album est parsemé, ainsi qu’à Paul Mounts qui fait, une fois de plus, montre de son immense talent dans le domaine de la colorisation. Devenu, on l’a dit, un classique, Superman : Red Son a même connu une adaptation en dessin animé. ■

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(image © DC Comics, Urban comics)

Superman : Red Son est un comics publié en France chez Urban Comics. Il contient Superman : Red Son 1-3.

 

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(image © DC Comics)