Avec DC Rebirth, la firme fait de nouvelles propositions comme celle de donner un fils à Superman. Pourquoi alors ne pas réunir les enfants de deux des plus grands héros ? Avec Super Sons, Peter J. Tomasi offre une proposition rafraichissante et dynamique.
■ Par Sonia Dollinger
LA PISTE AUX ÉTOILES
Scénario : ★★★★☆
Dessin : ★★★☆☆
Feeling : ★★★★☆
Jonathan Kent mène une existence paisible à la campagne malgré sa frustration de ne pouvoir utiliser ses pouvoirs. Damian Wayne, en mal d’action, se morfond dans le manoir de son père. Les deux jeunes garçons vont alors revêtir leur costume de super-héros pour mener une enquête qui les conduira à affronter une armée de robots humanoïdes.
Super Sons : une alliance entre l’eau et le feu
Donner un intérêt aux aventures de la progéniture de Superman et Batman n’est pas chose facile. Le piège serait d’en faire des copies miniatures de leurs célèbres pères. Fort heureusement, Peter J. Tomasi ne tombe pas dans cet écueil. Si Jon Kent est un jeune garçon très sage, il n’en conteste pas moins les consignes de ses parents tandis que Damian Wayne reste marqué par son passé et refuse totalement l’autorité de Batman.
Entre ce Jon Kent trop sage et un Damian qui joue les petites terreurs, l’ambiance est électrique ! Superboy est l’enfant raisonnable et respectueux tandis Robin est le casse-cou du duo. Les deux garçons se vannent sans arrêt mais ne peuvent pas se passer l’un de l’autre. On assiste ici à la naissance d’une amitié improbable entre deux adolescents aux caractères opposés.
Comment grandir dans l’ombre de son père ?
Si Superboy et Robin sont entraînés dans une enquête où ils vont croiser Lex Luthor et une armée d’androïdes tueurs, le sujet central est la relation entre un fils et son père, l’émancipation progressive de l’adolescent face à des parents parfois un peu trop protecteurs. Si Damian et Jon vivent différemment leur rapport à leur géniteur, les deux garçons ont soif de liberté, quitte à se mettre en danger. Peter J. Tomasi écrit magnifiquement ce moment où les parents doivent prendre sur eux pour faire confiance à leur enfant et le lâcher dans le grand bain de l’existence. Petits mensonges, fanfaronnades ou rébellion, le scénariste passe tout en revue tout en ayant un réel attachement à ses personnages que le lecteur ressent et partage.
Super Sons : un titre dynamique et punchy
Sur le plan scénaristique, Peter J. Tomasi offre à son lecteur un titre à la fois percutant et touchant en appuyant sur la relation compliquée entre les enfants et leurs parents mais aussi sur le duo infernal formé par Superboy et Robin. Pour servir le propos, Jorge Jimenez propose un dessin vif et nerveux, insistant sur le mouvement et les personnages en gros plan particulièrement expressifs. Le dessinateur ne délaisse pas pour autant les décors qui sont particulièrement réussis, notamment le milieu urbain dans une Gotham toujours aussi sombre et anxiogène tandis que la ferme des Kent rayonne et respire la tranquillité. Les derniers épisodes sont dessinés par Alisson Borges dont le trait est un peu moins précis sans que cela ne soit trop gênant. Super Sons présente un duo de jeunes super-héros percutant et attachant qui promet de beaux développements. ■
Super Sons, tome 1 est un comics de 128 pages écrit par Peter J. Tomasi et dessiné par Jorge Jimenez et Alisson Borges. Cet album est publié en France par Urban Comics au prix de 14,50 €. Les épisodes originaux (Super Sons Vol.1 #1-5) sont parus aux USA chez DC Comics. La traduction de ces épisodes est signée Thomas Davier.