Red Hood et les Outlaws, tome 1 : le côté obscur des superhéros DC [avis]

(image © DC Comics)

Red Hood, l’ancien Robin désormais proche d’une version DC du Punisher, recrute Artémis, une Amazone brutale, et Bizarro, un clone raté de Superman. Ils forment ainsi une version sombre de la fameuse Trinité DC. Un beau 1er volume pour Red Hood et les Outlaws, une série longuement attendue par les fans, qui se révèle une très bonne surprise.
■ par Ben Wawe

 

 

Red Hood et les Outlaws est une belle et bonne surprise. Urban Comics livre un beau volume complet, une série intense et fun, avec de l’humour et de l’émotion. L’idée d’une Sombre Trinité amuse au préalable, mais les auteurs l’utilisent pour creuser des personnages moins connus mais passionnants. Dans une série où tout peut arriver. Les lecteurs curieux peuvent foncer. « Take a walk on the wild side ! ».

 

(image © DC Comics)

 

Le terrible Robin

Jason Todd est le 2e Robin, celui recruté dans la rue par Batman en 1983. Plus têtu et crispé que les autres, il tombe sous les coups du Joker ; il meurt en 1988, quand les fans votent pour son décès. Mais Talia al Ghul le ressuscite en secret, et il ne pardonne pas à Batman d’avoir laissé le Joker vivant. Jason prend le nom de Red Hood, 1re identité criminelle du Joker, pour provoquer le Clown et Bruce Wayne. Les 1ers contacts post-résurrection sont terribles, mais évoluent. Ses relations avec Batman restent compliquées, mais Jason s’assagit. Il forme avec Starfire et Arsenal une 1ère version inédite en France des Outlaws, des superhéros à la morale plus souple, plus floue. La nouvelle série Red Hood et les Outlaws s’ouvre alors que Red Hood décide de lutter contre le crime à Gotham City… en dynamitant le milieu de l’intérieur ! Il promet à Batman de ne pas tuer, mais garde des méthodes brutales, expéditives.

 

(image © DC Comics)

 

Sombre Trinité

Red Hood et les Outlaws met en avant Jason Todd, mais offre de belles places à ses camarades. Red Hood lutte contre Black Mask, qui cherche à obtenir des super-armes, et croise Artémis de Bana-Mighdall. Une terrible guerrière rousse, d’une tribu amazone éloignée de Themyscira et qui vénère d’autres dieux. Une Amazone plus brutale, dotée d’un caractère aussi tranchant que sa hache. Mais aussi Bizarro, fameux clone de Superman aux pouvoirs déviants et à l’intelligence enfantine. Leurs luttes communes et musclées contre le Mal les réunissent, malgré plusieurs crispations d’ego, et le trio forme une fameuse Trinité de bad boys (and girl). Des liens naissent, touchants, et le joli volume d’Urban Comics permet de creuser aussi la personnalité de Bizarro et l’histoire déchirante d’Artémis.

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(image © DC Comics)

 

Une série surprenante et réussie

Scott Lobdell écrit Red Hood et les Outlaws, après avoir déjà géré le précédent volume et d’autres personnages autour de Jason Todd. L’auteur apparait très inspiré avec Artémis et Bizarro, pour une Sombre Trinité bien pensée. Red Hood, Artémis et Bizarro ont déjà été dépeints comme de purs supervilains, agressifs et violents ; mais l’auteur module leurs penchants. S’ils ont des pulsions brutales, Scott Lobdell créé des liens qui justifient qu’ils « tiennent » tous ensemble, et se modèrent. Les rebondissements et les épreuves s’accumulent, et l’auteur multiplie les scènes d’action, les surprises… et surtout les bons mots.

 

(image © DC Comics)

 

Drôle, intense et fun

Dans Red Hood et les Outlaws, Scott Lobdell caractérise en effet très bien son trio. Jason Todd paraît blasé et cynique, mais cache un cœur sensible derrière l’armure qu’il s’est construite pour se protéger. Sa relation avec Batman s’affine et lui offre une vraie place dans Gotham. Ça ne l’empêche pas de répondre drôlement aux piques envoyées par Artémis. Celle-ci est en apparence insupportable et arrogante, mais finalement très touchante. Bizarro fait rire par son langage et sa naïveté, et l’épisode qui lui est consacré est un bijou d’émotion. Scott Lobdell accumule également les évènements, pour un rythme puissant qui tient en haleine le lecteur, qui voit du pays. Il n’oublie pas le fun et le plaisir des fans, avec les apparitions de Batman, Nightwing, KGBeast et Bana-Mighdall ! Red Hood et les Outlaws ressemble à des montagnes russes intenses et surprenantes.

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(image © DC Comics)

 

Un graphisme solide et cohérent

Urban Comics propose 13 épisodes très agréables graphiquement, grâce à plusieurs dessinateurs aux styles cohérents. Dexter Soy est l’artiste principal, s’occupe de la 1ère saga et des derniers épisodes. Son style a une allure un peu manga, mais il fonctionne très bien pour la nervosité et le dynamisme du récit. Il livre aussi plusieurs très belles images, pour la fluidité de Red Hood, la beauté guerrière d’Artémis et la puissance de Bizarro. Tyler Kirkham illustre joliment une intrigue au cirque, et son trait proche de celui de Dexter Soy s’intègre idéalement dans la série. Mirko Colak donne une rondeur et douceur bienvenues au récit sur Bizarro, tandis que Kenneth Rocafort revient pour une pige après avoir illustré le 1er volume du titre. Son style grandiloquent accompagne joliment l’origine d’Artémis. Kenneth Rocafort est en soi le seul artiste à se distinguer au sein d’un groupe d’auteurs très homogènes, un atout pour le lecteur. ■

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(image © DC Comics, Urban Comics)

Red Hood et les Outlaws, tome 1 est un comics publié en France chez Urban Comics.