Le héros le plus étrange de DC Comics, Metamorpho, alias Rex Mason, est revenu sur le devant de la scène de deux manières : d’abord avec une apparition surprise dans le teaser du Superman de James Gunn, puis avec le premier numéro d’une nouvelle série de comics. Metamorpho : The Element Man 1, par le scénariste Al Ewing et le dessinateur Steve Lieber, nous replonge dans l’univers décalé des années 60 tout en actualisant subtilement le contexte pour le rendre accessible au public moderne.
Une intrigue qui mélange nostalgie et modernité
L’histoire démarre à Jump City, nouveau décor pour Simon Stagg et son entreprise. Dès les premières pages, on est plongé dans une ambiance rétro assumée, avec des dialogues qui rappellent le ton léger et campy des comics de l’Âge d’argent. L’apparition de Mister 3, un adversaire capable de manipuler les trois états de la matière, instaure une dynamique amusante face à Metamorpho, lui-même habitué à changer de forme. Si la narration se veut volontairement kitsch, elle n’en reste pas moins engageante. Al Ewing, connu pour ses explorations de personnages complexes comme dans Immortal Hulk, s’amuse ici à revisiter les racines de Metamorpho tout en introduisant des éléments intrigants, comme le mystère entourant les pouvoirs de l’Orbe de Ra et les véritables origines du héros.
L’arrivée d’Urania Blackwell, alias Element Girl, ajoute une tension supplémentaire. Plus expérimentée que Rex dans l’utilisation de ses capacités, elle est également un agent du gouvernement avec des motivations qui restent à explorer. Cette dynamique pose les bases de futurs conflits, qu’ils soient professionnels ou personnels, enrichissant ainsi un univers déjà assez dense.
Un hommage graphique au style des années 60
Visuellement, Steve Lieber offre une prestation remarquable. Son style, inspiré par les lignes épurées et énergiques de la dessinatrice Ramona Fradon, capture agréablement l’essence des aventures originales de Metamorpho. Chaque page regorge de détails bien sentis, que ce soit dans les expressions des personnages ou les décors de Jump City. Lee Loughridge, aux couleurs, accentue l’atmosphère rétro avec une palette qui rappelle les comics old school. Les cases impliquant Prince Ra-Man, une figure méconnue de l’univers DC, se démarquent particulièrement par leur côté mystique et éclatant.
Ferran Delgado, le lettreur (oui parlons du lettreur, une fois n’est pas coutume), renforce cette immersion dans l’Âge d’argent avec des bulles aux contours légèrement irréguliers qui s’accordent parfaitement avec le ton léger de l’histoire. Ce mélange d’éléments graphiques modernes et nostalgiques contribue à renforcer l’identité unique de ce numéro.
Une base prometteuse pour de nouvelles aventures
Non, ce premier numéro ne se contente pas de revisiter l’histoire de Metamorpho. En fait, il introduit de nouveaux concepts, notamment l’agence C.Y.C.L.O.P.S., et il relie astucieusement le passé à des intrigues potentielles à venir. Le ton rapide et énergique rappelle ce qui faisait le charme des aventures de Rex Mason dans les années 60, tout en offrant des éléments suffisamment modernes pour espérer intéresser les lecteurs d’aujourd’hui.
Metamorpho : The Element Man 1 est une réussite qui montre à quel point DC Comics peut tirer parti de ses héros les plus sous-estimés. Si cette série continue sur cette lancée, elle pourrait bien offrir une nouvelle vie à un personnage trop longtemps relégué au second plan.
Metamorpho : The Element Man 1 est un comics publié aux États-Unis par DC Comics.