La Vengeance de Moon Knight, premier volume de la nouvelle série signée Jed MacKay et Alessandro Cappuccio, s’annonce comme un nouveau virage dans l’univers du célèbre Poing de Khonshu. Alors exit Marc Spector ? Pas tout à fait ! Si l’intrigue commence par son absence, son ombre plane lourdement sur chaque page. Alors, est-ce que ce redémarrage propose de nouvelles perspectives éclatantes ou laisse-t-il le lecteur dans une pénombre frustrante ? Plongeons dans ce récit où introspection et mystère s’entrechoquent.
Moon Knight et son équipe en thérapie
Soyons clairs : le cœur de cette nouvelle saga n’est pas un déchaînement d’action frénétique. La Vengeance de Moon Knight est avant tout une exploration émotionnelle. Reese, Soldat, Tigra, Hunter’s Moon… chaque membre de l’équipe de la Mission de minuit se débat avec le vide laissé par Marc Spector. Drôle de choix pour un comics de super-héros? Peut-être. Mais Jed MacKay s’efforce de creuser les psychologies avec sincérité, via des séances de thérapie menées par le Dr Andrea Sterman. Une initiative audacieuse… qui risque de perdre en route ceux qui espéraient un Moon Knight fracassant.
Une intrigue qui prend son temps
Lent. Voilà le mot qui m’est venu à l’esprit en refermant ce premier tome. Les quatre chapitres proposés s’attardent longuement sur la gestion du deuil et les états d’âme des personnages. Tigra traque Spectre Noir. Reese doute de ses capacités. Soldat cherche à reprendre la mission là où elle s’est arrêtée. C’est intéressant, mais l’action semble secondaire, presque accessoire. Le climax ? Une révélation choc : un nouvel imposteur en costume de Moon Knight débarque pour faire valser le statu quo. Problème : il faut attendre la toute fin pour que l’intrigue décolle enfin.
Un mystère… mais un mystère suffisant ?
Alors, qui est ce nouveau Moon Knight ? Ce costume noir remanié, ce regard implacable… Cette révélation est clairement conçue comme le twist de la série. Mais est-ce suffisant pour tenir en haleine ? Pour ma part, j’ai trouvé la construction maladroite. Pourquoi ne pas avoir intégré cette révélation dès le départ ? Laisser les personnages réagir à cette surprise aurait apporté une tension bienvenue à leurs arcs émotionnels. Au lieu de cela, on passe trop de temps à tourner autour de leurs états d’âme avant d’arriver au cœur du sujet.
Une proposition visuelle intéressante malgré tout
Si le rythme du récit laisse un peu à désirer, le travail visuel d’Alessandro Cappuccio et Rachelle Rosenberg est une réussite. L’univers de Moon Knight reste unique, baigné de contrastes entre ombre et lumière, entre violence et introspection, avec quelques touches spectrales fort bien vues. J’aime le nouveau costume, à la fois menaçant et élégant. Les fans de longue date apprécieront également les clins d’œil à l’histoire de Marvel, que Jed MacKay distille avec bonheur.
Conclusion : entre audace et frustration
La Vengeance de Moon Knight jongle entre ambition et hésitation. D’un côté, Jed MacKay prouve qu’il sait donner de l’épaisseur à ses personnages secondaires. De l’autre, il sacrifie le dynamisme et l’urgence narrative qui ont fait le succès des précédents arcs de Moon Knight. Le mystère autour du nouveau Moon Knight a du potentiel, mais il aurait gagné à être mieux intégré dans ce premier volume. Alors faut-il lire ce comics ? Si vous êtes un fan de l’univers de Moon Knight et curieux de voir comment ses alliés gèrent l’après-Marc Spector, allez-y. Mais si vous cherchez une intrigue qui vous prend à la gorge dès la première page, vous risquez de rester sur votre faim. À voir si la suite saura pleinement exploiter les bases posées ici…
La Vengeance de Moon Knight est un comics de 104 pages publié chez Panini Comics. Il contient les épisodes VO : Vengeance of Moon Knight 1-4.