Heroes in Crisis 3 : qui veut un épisode bouche-trou ? [critique]

(image © DC Comics)

Les 2 premiers numéros d’Heroes in Crisis introduisaient le suspense et l’intrigue. On ne peut qu’être déçu par cet épisode 3 un peu forcé qui ne nous offre pas grand-chose, si ce n’est sa dernière page. Heureusement que les dessins sauvent l’ensemble.
■par Doop

 

Heroes in Crisis 3 (image © DC Comics)

 

Ce 3e volet d’Heroes in Crisis de Tom King et Clay Mann (remplacé ici par Lee Weeks) nous offre une pause dans le récit et propose des flashbacks et des focus sur les pensées de plusieurs personnages principaux. Et cela n’avance pas beaucoup. Autant vous prévenir, j’ai été assez déçu par ce numéro 3 de Heroes In Crisis. Il me semble que la série devait être dessinée intégralement par Clay Mann. Mais voilà, marketing oblige, DC a rajouté à la dernière minute il me semble 2 ou 3 épisodes qui seraient dessinées par d’autres artistes. Et je pense que l’on est précisément dans ce cadre de figure avec le numéro 3 de Heroes in Crisis : un numéro imposé où l’on s’ennuie et où l’on n’apprend pas grand-chose. Certes, les compétences de Tom King ne sont plus à prouver et le scénariste nous propose une histoire sensible mais redondante avec les numéros précédents. Après, on peut comprendre ce choix dans la mesure où l’un des héros massacrés est tellement important pour le DC Universe que personne ne croit à sa véritable mort. Le fait de lui consacrer quasiment une bonne moitié d’épisode semblait donc logique, même si c’est sans grande surprise. Et surtout, cela n’arrive pas à nous convaincre de sa mort. De plus, les tourments de ce super-héros sont plutôt classiques et finalement pas très développés (ses enfants lui manquent…). Le reste se résume à 2 flashbacks pas très intéressants sur Booster Gold et… Lagoon Boy.

 

Heroes in Crisis 3 (image © DC Comics)

 

Une seule page sauve l’intérêt de Heroes in Crisis 3

Heroes in Crisis 2 se terminait sur un suspense plutôt inédit (les secrets des super-héros dévoilés au plus grand nombre). Or il n’y est jamais fait mention ici. C’est quand-même assez dommage et étoffe la thèse de l’épisode de commande. Du coup, on n’apprend quasiment rien et cela se lit extrêmement vite. Pour tout vous dire, j’ai cru que je me trouvais à la moitié de l’épisode lorsque j’ai atteint la dernière page. Il n’y a vraiment pas grand-chose à se mettre sous la dent. D’ailleurs, parlons de cette dernière page. L’ultime planche est dessinée par Clay Mann et fait certainement partie de l’intrigue principale. Mais surtout elle nous dévoile en principe l’identité du meurtrier. Je dis bien « en principe » car dans une histoire où l’on se projette dans l’esprit des super-héros et où tout n’est que faux semblants, il est réellement difficile d’avoir des certitudes. De plus cela me semble trop tôt dans l’histoire pour nous offrir le meurtrier sur un plateau. On verra bien.

 

Heroes in Crisis 3 (image © DC Comics)

 

Des dessins à leur meilleur niveau

Si l’histoire ne nous offre cette fois-ci pas grand-chose, Heroes in Crisis continue toutefois de livrer d’excellents dessins. Cette fois-ci c’est Lee Weeks qui dessine 20 pages du numéro et qui nous livre des planches toujours aussi impressionnantes. C’est amusant de voir que Lee Weeks, qui roule sa bosse depuis maintenant presque 30 ans et qui a toujours fait partie des meilleurs, commence simplement à se faire connaître du grand public. On offre en effet de plus en plus de grands projets (la série régulière Batman, Heroes in Crisis) et ce n’est que justice, tellement son talent éclabousse chaque case, chaque séquence. Je ne suis pas loin de penser que Lee Weeks est le meilleur dessinateur actuel à officier sur des comics mainstream. En tout cas, la partie graphique reste largement à la hauteur. ■

Heroes in Crisis 3 (image © DC Comics)




A propos Doop 374 Articles
Doop lit des comics depuis une quarantaine d'années. Modérateur sur Buzzcomics depuis plus de 15 ans, il a écrit pour ce forum (avec la participation de Poulet, sa minette tigrée et capricieuse) un bon millier de critiques et une centaine d'articles très très longs qui peuvent aller de « Promethea » à « Heroes Reborn ». Il a développé une affection particulière pour les auteurs Vertigo des années 90, notamment Peter Milligan et Neil Gaiman.