
Résumé de l’article
- Découvrez Daredevil : Cold Day in Hell, une mini-série ambitieuse de Marvel par Charles Soule et Steve McNiven.
- Suivez un Matt Murdock âgé et affaibli, dont les pouvoirs sont réactivés par une l’explosion d’une bombe sale à Manhattan.
- Explorez un futur sombre où des héros emblématiques sont rares et diminués, plongeant Daredevil dans une intrigue mature et intense.
- Appréciez les dessins magistraux de Steve McNiven, inspirés par Frank Miller et Frank Quitely, qui traduisent parfaitement la vieillesse et l’usure du héros.

Marvel surprend tout le monde avec un projet aussi ambitieux qu’inattendu : Daredevil : Cold Day in Hell. Réalisée par le tandem Charles Soule et Steve McNiven, cette mini-série en trois épisodes s’annonce déjà comme un potentiel classique en devenir. Un Daredevil vieilli, affaibli, usé, mais plus fascinant que jamais, embarqué dans une intrigue sombre et mature, dont ce premier chapitre pose brillamment les bases.

Un Daredevil usé, mais pas vaincu
Dans Daredevil : Cold Day in Hell, Matt Murdock a pris de l’âge, dépassant la soixantaine, et perdu ses capacités extraordinaires, notamment son sens radar. Devenu responsable d’un refuge pour les plus démunis à Manhattan, il semble avoir abandonné son passé héroïque. Mais une catastrophe, une bombe toxique, va réveiller en lui les instincts du Daredevil d’autrefois. Charles Soule fait habilement résonner la fragilité et l’humanité d’un héros confronté aux limites de son âge, tout en préservant sa détermination légendaire.
La maturité du personnage rend l’intrigue immédiatement prenante : l’âge n’est pas éludé, bien au contraire. Les dialogues sont ciselés, chaque réplique pesée avec soin. On retrouve un Matt Murdock profondément humain, porté par une écriture sobre et percutante, où chaque scène est essentielle.

Un futur apocalyptique à la Old Man Logan ?
Si Daredevil : Cold Day in Hell évoque immédiatement le souvenir de Dark Knight Returns ou bien évidemment d’Old Man Logan, aussi dessiné par Steve McNiven, cette histoire ne s’inscrit pourtant pas dans la continuité des séries Old Man Logan. Ici, New York a subi une catastrophe majeure, mais on n’est pas encore dans Mad Max. Des héros emblématiques, comme Steve Rogers et Frank Castle, apparaissent diminués (le cas de Castle est poignant), laissant présager des événements dramatiques encore inexpliqués.
Charles Soule joue avec les attentes du lecteur, distillant habilement les mystères autour du passé des personnages, notamment Wilson Fisk dont le destin, révélé dès les premières pages, donne le ton à l’ensemble de la mini-série. Cette approche permet à Soule de créer une ambiance pesante, presque anxiogène, tout en conservant une réelle profondeur psychologique.

Steve McNiven, entre hommage et réinvention graphique
On ne l’avait pas revu sur un titre majeur depuis longtemps. Steve McNiven réalise avec Daredevil : Cold Day in Hell un retour magistral, livrant des planches époustouflantes qui rappellent le Frank Miller d’Elektra Lives Again ou Frank Quitely. Son trait a évolué, plus précis et introspectif. Chaque page, découpée avec minutie, rend hommage au Daredevil originel tout en innovant par une narration graphique particulièrement audacieuse.
Steve McNiven explore la vieillesse et la décrépitude physique avec une intensité rare dans un comicbook. Le visage marqué de Matt, ses gestes parfois difficiles, ses vêtements noirs accentuant sa silhouette de danseur gracieux, certes mais fatigué : tout contribue à renforcer l’émotion et la tension narrative. C’est visuellement poignant, ajoutant une dimension profondément humaine à ce récit héroïque.

Conclusion : Une mini-série incontournable
Daredevil : Cold Day in Hell est une excellente surprise, un projet atypique chez Marvel, qui rivalise sans rougir avec les titres les plus prestigieux du DC Black Label. Charles Soule et Steve McNiven signent ici un premier épisode intense, mature et visuellement remarquable, qui redéfinit avec intelligence le personnage de Daredevil. Il est certain que cette mini-série en trois épisodes deviendra vite incontournable pour tous les fans du Diable de Hell’s Kitchen.