Critiques Doopiennes, le marathon comics : semaine 8 !

God Country

(Donny Cates/ Geoff Shaw)

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(image : © Image Comics, Donny Cates, Geoff Shaw)

God Country : ça raconte quoi ?

Nous voici en plein Texas, où un vieil homme, Emmett Quinlan, se meurt de la maladie d’Alzheimer. Son fils essaye de faire ce qu’il peut mais ce n’est pas facile : il faut aussi qu’il s’occupe de son épouse ainsi que de sa jeune fille. Surtout que la 1ère ne se gêne pas pour lui mettre la pression ! Bref, c’est compliqué ! Mais les choses vont prendre une tournure encore plus bizarre lorsqu’une tornade apparaît, emmenant avec elle un monstre et une épée surdimensionnée et consciente qui va permettre à Emmett de retrouver tous ces esprits !  Sauf que voilà… l’épée ne lui appartient pas et son propriétaire va venir la récupérer.

Un mélange des genres original

Après avoir découvert le duo Donny Cates et Geoff Shaw sur Crossover (non, je ne lis pas Thanos dont je me moque comme de ma première chemise, et j’ai trouvé Venom extrêmement mauvais) , j’ai décidé de m’intéresser un peu plus à leur production. Je me suis donc procuré cette mini-série en 6 épisodes dont j’avais entendu dire du bien. Et c’est plutôt réussi, même si cela manque un peu de corps. God Country propose en effet une idée de départ intéressante, tout comme son personnage principal. Je ne me rappelle en effet pas vraiment d’un comics parlant de la maladie d’Alzheimer. De la même manière, alors que l’on pouvait s’attendre à une histoire « à la Jason Aaron » sur le Texas, avec ses personnages bruts de décoffrage, eh bien le récit part dans une toute autre direction. God Country nous plonge au bout de 2 numéros dans une sorte de fantasy héroïque, avec des combats sans merci et une guerre inter dimensionnelle. C’est un petit peu le mélange des genres et il faut reconnaître que si c’est original, parfois cela ne fonctionne pas trop. En effet, pour des combats aussi importants, je trouve que le cadre est un peu trop restreint. Nous avons droit à une véritable guerre entre des planètes, avec des dieux qui se battent entre eux mais le casting est réduit à peine à 4 ou 5 personnes. Du coup l’opposition entre récit intimiste et combats planétaires de God Country ne marche pas à tous les coups. Disons que c’est assez désarçonnant ! Mais c’est certainement voulu.

Une ambition intime ?

En fait, ce qu’essaye de proposer ici Donny Cates derrière une accroche assez bourrine, c’est finalement une histoire intimiste. Il le dit d’ailleurs clairement à la fin du récit : cela n’a jamais été une histoire de bataille et d’épée magique, c’est une histoire sur la famille et la transmission. De fait, la taille de l’épée, le design et les combats dans God Country ne sont que des leurres. Ce qui intéresse les auteurs, c’est finalement l’acceptation de sa maladie, de son destin. Le renforcement des liens familiaux est la pierre angulaire de ce récit, et finalement le fils d’Emmett se dévoile être peut-être, le personnage le plus central de God Country. C’est plutôt bien vu mais peut-être un peu mal exécuté. Qu’on ne s’y trompe pas, je crois que l’idée de Donny Cates et Geoff Shaw est véritablement de proposer une histoire humaine derrière les combats épiques mais disons que ces derniers prennent un peu trop le pas sur le reste. De sorte que Cates se voit obligé de nous donner directement la clé du récit en fin d’ouvrage, ce dont il aurait pu se passer en parsemant un peu plus ses idées dans God Country.

Des dessins vraiment au top

Il faut dire que c’est assez difficile de ne pas être totalement happés par les designs de Gerardo Zaffino et de Geoff Shaw, ce dernier nous livrant une prestation incroyable. Que ce soit à travers ses compositions, son dessin précis et un peu touffu, tout fonctionne parfaitement ! Il me fait beaucoup penser à un Sean Murphy qui aurait intégré la maestria graphique et de composition d’un Duncan Fegredo. C’est tellement réussi que justement, cela dirige le lecteur vers une fausse voie : celle des batailles épiques. Mais il reste aussi très bon sur les scènes intimistes. Ses personnages humains ont beaucoup de corps et d’émotion. C’est graphiquement impeccable.

De fait, God Country nous propose une histoire assez intimiste, camouflée derrière une volonté épique parfaitement mise en image. Cela aurait toutefois être un petit peu plus subtil. Mais c’est intéressant !

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(image : © Image Comics, Donny Cates, Geoff Shaw)

God Country est publiée en France par Urban Comics et aux Etats-Unis par Image Comics.

 

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(image © Vault Comics)

 

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A propos Doop 374 Articles
Doop lit des comics depuis une quarantaine d'années. Modérateur sur Buzzcomics depuis plus de 15 ans, il a écrit pour ce forum (avec la participation de Poulet, sa minette tigrée et capricieuse) un bon millier de critiques et une centaine d'articles très très longs qui peuvent aller de « Promethea » à « Heroes Reborn ». Il a développé une affection particulière pour les auteurs Vertigo des années 90, notamment Peter Milligan et Neil Gaiman.