Critiques Doopiennes, le marathon comics : semaine 12 !

Deadman : Lost Souls

(Mike Baron / Kelley Jones)

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(image : ©DC Comics)

Deadman, Lost Souls : ça raconte quoi ?

Super-héros fantôme, Deadman erre sur Terre, prenant lorsqu’il en a envie, l’esprit d’un être humain, parfois pour régler un problème, ou simplement pour son propre plaisir. Un article de journal sur un cirque hanté va l’amener à rencontrer une trapéziste fantôme dont il va tomber éperdument amoureux. Mais pour la libérer, il devra affronter le patron du cirque et ses acolytes, ainsi qu’un terrible démon. La fin de cette aventure va mettre notre héros totalement en dépression et il va passer totalement de l’autre côté de la barrière, devenant un pur esprit du mal, propageant la misère autour de lui. Il lui faudra l’aide d’une psychologue et d’une mystique pour le remettre sur le droit chemin.

À ne pas mettre entre toutes les mains

C’est bien signifié au dos de ce recueil, Deadman Lost Souls est réservé à un public adulte. Ce recueil date pourtant de 1995 et il n’est pas estampillé Vertigo, la ligne adulte de DC Comics (mais les mini-séries datent d’avant la création du label). Il contient en réalité 2 mini-séries sorties en format prestige à l’époque. Deadman Love after Death (qui avait été je coris publié en France chez Comics USA) et sa suite Deadman : Exorcism. Et effectivement, les thèmes abordés dans ce recueil sont tout sauf consensuels. Nudité, amours multiples, voire viol, rien en nous est épargné. Quand Deadman prend possession de l’esprit d’un humain pour simplement coucher avec sa femme, c’est désormais assez limite. Et le comics oscille toujours sur cette ligne de crête, franchissant des barrières qu’il ne serait désormais plus possible de traverser. Notamment lorsqu’il devient méchant et décide de tuer des homosexuels. De fait, le scénariste Mike Baron pousse très loin le bouchon dans l’horreur et le malsain. J’ai été d’ailleurs assez surpris.

Du bon et du mauvais

C’est d’ailleurs plutôt dans sa 2e partie que le récit pêche un peu. La 1ère histoire, Love after Death est tout simplement magistrale ! Nous sommes dans un comics d’horreur pure, classique avec tous les personnages d’un « freakshow » et tous les ingrédients qui s’y rapportent. Les âmes damnées, l’aguicheuse, la menteuse, la femme à barbe. Bref, c’est juste terrible. Et cela tient vraiment la route. Mike Baron, excellent scénariste, flirte toujours avec l’horrible et nous propose en plus une fin qui laissera notre héros en pièces. En revanche, la 2e partie de l’histoire pêche un peu. Je ne comprends pas cette histoire de tueurs de gays ni ce qu’elle vient faire dans le récit. L’histoire m’a semblée trop caricaturale et mélangeant un peu tout, avec des esprits romains, c’est dérangeant mais sans être, comme la 1ère partie, focalisé sur un sujet. C’est dommage. Et raté ! Alors que le début était si bon !

Des dessins impressionnants qui cassent les codes

En réalité, le point très fort de Deadman Lost Souls, c’est surtout la prestation graphique de Kelley Jones. SI Deadman avait obtenu une apparence définitive avec Carmine Infantino et Neal Adams, Kelley Jones pulvérise tout cela en nous dressant le portrait d’un véritable fantôme décharné, qui n’a plus rien d’humain. Et c’est juste extraordinaire ! C’est clairement le genre d’innovation qu’on a envie de voir ici. Il entre parfaitement dans la case de l’horreur, même si, à l’instar de son comparse scénariste, sa 2e partie est un peu moins maîtrisée. Mais quel sens du design, de la composition et du style. Horriblement attirant ! De fait, je suis un peu mitigé. Si les dessins de Kelley Jones font de ce recueil une véritable pépite graphique et si le scénario de la 1ère partie vaut largement le coup, la 2e mini-série présentée ici gâche un peu l’ambiance. En tout cas, c’est un véritable récit OVNI, difficile à publier maintenant.

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Deadman : Lost Souls est un TPB contenant les 2 mini-séries Deadman Love After Death et Deadman Exorcism. La 1ère a été publiée dans les années 90 par comics USA en France.

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(image : ©DC Comics)

 

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(image © Marvel Comics et DC Comics)




A propos Doop 374 Articles
Doop lit des comics depuis une quarantaine d'années. Modérateur sur Buzzcomics depuis plus de 15 ans, il a écrit pour ce forum (avec la participation de Poulet, sa minette tigrée et capricieuse) un bon millier de critiques et une centaine d'articles très très longs qui peuvent aller de « Promethea » à « Heroes Reborn ». Il a développé une affection particulière pour les auteurs Vertigo des années 90, notamment Peter Milligan et Neil Gaiman.