Daredevil T3 : Through Hell
(Chip Zdarsky/Marco Checchetto-Francesco Mobili)

Daredevil T3, Through Hell : ça raconte quoi ?
Alors que le Caïd a abandonné Hell’s Kitchen à tous les autres criminels, une nouvelle machination se met en place. Elle est fomentée par les jumeaux Stromwyn, de riches industriels dont le but est de faire de l’argent sur des placements immobiliers à Hell’s Kitchen. Et Matt Murdock ne peut rien faire : il a décidé d’abandonner son identité de Daredevil. Mais le retour d’Elektra pourrait bien changer les choses.
Pas original mais bien exécuté
Je sais que ce run n’est pas apprécié par tout le monde et pourtant, je trouve que ce que propose Chip Zdarsky sur le personnage de Daredevil est vraiment intéressant. Le problème, c’est qu’effectivement il surfe sur tout ce que l’on a déjà pu voir avant. Le contexte urbain, Elektra, le Caïd, Hell’s Kitchen, tout ça a déjà été vu et revu, sauf que cette fois-ci, je trouve que le scénariste arrive à bien agencer les éléments de l’histoire. On ne s’ennuie pas et si l’on n’est jamais vraiment surpris, on a en tout cas toujours envie de savoir ce qu’il se passe par la suite.
Destins parallèles
On sait depuis des années que Matt Murdock et Wilson Fisk sont 2 faces opposées de la même pièce, mais dans cette partie, Zdarsky développe son idée jusqu’au bout. Les 2 personnages vivent quasiment les mêmes choses : abandon de leur alter-ego, lutte pour retrouver une vie normale, impossibilité de s’éloigner de la vie que l’on veut abandonner. Ils ont même droit à un ennemi commun, qui va les amener à subir de graves déconvenues, surtout pour Wilson Fisk. La scène où Fisk se retrouve à étrangler quelqu’un dans un manoir est réellement impressionnante : on le voit se battre contre sa nature profonde, et finalement perdre le combat !
Humanisation des personnages
Sincèrement, si je ne suis pas encore très convaincu par la présence d’Elektra dans la série, je dois quand-même avouer que Chip Zdarsky s’en sort véritablement bien en ce qui concerne la caractérisation de ses personnages. Wilson Fisk, Matt Murdock sont humains avant tout, et les seconds rôles qui gravitent autour d’eux aussi. La nouvelle petite amie de Matt, l’aide de Fisk, on a même droit à un sacré changement d’opinion en ce qui concerne Cole North. Sa conversation avec Spider-Man est vraiment bien effectuée. Même si c’est aussi un élément un peu bateau et que cela risque de revenir comme un cheveu sur la soupe, j’aime cette idée que Daredevil n’est pas Matt, c’est avant tout une figure protectrice d’Hell’s Kitchen. Et c’est encore une fois bien vu.
De bons graphismes
Marco Checchetto est bien évidemment à l’aise dans ce cadre très urbain. J’apprécie peut-être un peu moins sa prestation dans ce volume, qui me semble un peu plus « pressée », comme s’il avait eu un peu de mal à terminer son arc, ce que la présence de Francesco Mobili sur les deux derniers épisodes peut laisser présager. Mais encore une fois, c’est de très bonne facture. S’ils ne m’enchantent pas sur le titre, Chip Zdarsky et Marco Checchetto nous livrent une très bonne histoire. J’aime beaucoup.
Daredevil : Through Hell contient les numéros 11 à 15 de la série Daredevil (2019). Il est sorti en France en Février 2021 sous le nom L’enfer par Panini Comics.

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