
Captain America : Brave New World est une bonne surprise pour l’univers cinématographique Marvel. Parvenant (en partie) à s’extraire d’une production très compliquée, le film, réalisé par Julius Onah (Luce, The Cloverfield Paradox, pas déshonorant mais de quoi s’enthousiasmer non plus), redonne une nouvelle dynamique aux films de superhéros Marvel. Comment ? En s’écartant de la grande tendance récente du MCU, le multivers, pour revenir à une approche plus directe et humaine.

Harrison Ford vs Anthony Mackie : un duo explosif
Captain America : Brave New World se distingue en plongeant le spectateur dans un thriller d’espionnage à la fois moderne et ancré dans les années 70 (un peu comme l’était le 2e opus), avec une intrigue qui fait la part belle à l’action, aux complots politiques et à des enjeux internationaux autour de la découverte d’un minerai révolutionnaire. En effet, on apprend que l’île Céleste apparue dans Les Éternels contient une grand quantité d’adamantium, super-métal résistant convoité par toute la planète. L’histoire, simple mais efficace, place le nouveau Captain America alias Sam Wilson (incarné par Anthony Mackie), dans une mission complexe où il doit collaborer avec des figures politiques, comme le président des États-Unis, incarné par Harrison Ford dans la peau de Thaddeus Thunderbolt Ross (reprenant le flambeau après William Hurt décédé). Ce rôle explore l’évolution du personnage, prouvant que, malgré son âge, Ford n’a rien perdu de sa puissance d’interprétation (je n’ai pas dit finesse). Et quand il se transforme en Hulk rouge, cela donne une scène d’action relevée d’une dizaine de minutes qui ravira les amateurs de Hulk (le vert).

Un Captain America plus humain : les doutes de Sam Wilson
L’un des grands atouts de Captain America : Brave New World réside dans la prestation de Howard Mackie. Son personnage, moins surhumain que les précédents incarnations de Captain America version Steve Rogers, est en proie à des doutes existentielles qui lui apportent une profondeur émotionnelle un peu perdue de vue dans les films de superhéros Marvel. Sam est un héros humain, sans sérum du super-soldat mais bardé d’équipements hi-tech. Il est confronté à ses faiblesses et ses doutes, ce qui permet au film d’offrir un contraste rafraîchissant avec les figures que l’on a l’habitude de voir à l’écran. Pire, le voixi ici prit entre le marteau et l’enclume : son gouvernement et la communauté afro-américaine. Au final, le nouveau Captain America fait oublier en partie l’héritage de Steve Rogers et impose sa propre version du héros à travers sa relation avec le nouveau Faucon, Joaquin Torres.

Les personnages secondaires qui éclairent l’univers Marvel
Captain America : Brave New World réussit également son casting secondaire, où l’on retrouve des visages appréciés comme Tim Blake Nelson, dont l’interprétation du savant fou Samuel Sterns alias Le Leader apporte une touche de mystère et de danger. Certes, il aura fallu attendre des années avant de voir se terminer cette intrigue, mais Marvel Studios clôt cette intrigue initiée dans l’Incroyable Hulk. Shira Haas incarne l’héroïne Sabra, une responsable de la sécurité du président, dans une version assez éloignée de celle des comics puisqu’ici le scénario la relie aux Black Widow. Ces personnages secondaires, tout comme les scènes d’action efficaces et réalistes, enrichissent Captain America : Brave New World tout restant accessible à ceux qui ne sont pas forcément fans hardcore du MCU.

Une satire politique actuelle : Captain America à l’heure de Trump et Musk ?
L’aspect politique du Captain America : Brave New World fait écho aux préoccupations contemporaines, n’est pas non plus à négliger. Le film n’hésite pas à faire des parallèles avec des figures politiques actuelles, comme l’association du colérique président Ross et d’un conseiller monstrueux et taré, rappelant une dynamique Trump-Musk. Une allégorie forcément involontaire, vue les délais de tournage. Le film peut ainsi se voir comme une satire politique (certes pas toujours subtile), tout en restant un divertissement à grande échelle, ce qui donne une profondeur inattendue à cette aventure.

Un retour relativement gagnant pour Marvel
Dans son ensemble, Captain America : Brave New World parvient à relancer la franchise sur des bases solides, avec un script efficace, un rythme qui ne baisse quasi pas, et une dynamique de personnages rafraîchissante. Si le film ne révolutionne pas le genre, il parvient néanmoins à captiver et à divertir tout en apportant une réflexion sur les héros, le pouvoir et la politique. Un retour gagnant pour Marvel, qui semble avoir retrouvé son chemin après des escapades parfois décevantes dans le monde du multivers. Reste à voir maintenant ce que Thunderbolts* nous réserve, avant que Les 4 Fantastiques ne viennent certainement rebattre les cartes…