Bloodshot, tomes 1 et 2 : tiens, tiens, voilà du bourrin (mais du bon) !

Bloodshot tomes 1 et 2
(image © Bliss Éditions, Valiant Comics)
Temps de lecture estimée : 5 min.

Après le film Bloodshot, c’est reparti ! Ce comics mise tout sur l’action : les aventures inédites de Ray Garrison rappellent les films d’action les plus bourrins mais aussi les films d’épouvante. De quoi attirer les nouveaux lecteurs qui peuvent se lancer les yeux fermés dans ces nouvelles aventures.
■ par Stéphane Le Troëdec

 

Bloodshot s’est libéré de ses anciens maîtres. Depuis, il compte profiter de cette liberté nouvelle pour se racheter et réparer les tords qu’il a causé quand il était sous le contrôle du Projet Rising Spirit. Le Black Bar est un groupe de mercenaires secrètement financés par le gouvernement américain et dirigés par le terrible général Grayle. Leur objectif ? Capturer et démanteler à n’importe quel prix Bloodshot, jugé trop puissant pour être laissé en liberté. Leur arme secrète est une mystérieuse psiotique, « Eidolon », capable de détecter et manipuler l’ADN altéré. Mais on arrête difficilement un super-soldat infiltré de milliards de nanites le transformant en une machine de guerre quasi invulnérable…

 

Bloodshot tomes 1 et 2
(image © Bliss Éditions, Valiant Comics)

 

Pour les nouveaux lecteurs

Pas besoin d’avoir lu les précédents albums Bloodshot pour profiter de cette nouvelle collection. Le scénariste Tim Seeley écrit ces aventures inédites en VF pour un public néophyte. Il vous suffit donc de connaître le principe global du personnage (un mix entre Wolverine pour la résistance, le Punisher pour le look et Terminator) pour profiter de ce Bloodshot. Tim Seeley fait en gros table rase du passé, son personnage volant maintenant de ses propres ailes. Évidemment, on n’échappe pas à son passé, mais les références sont très très légères. L’histoire développe de nouvelles menaces (le Black Bar) et de nouveaux alliés. Pour faire simple, disons qu’il suffit d’avoir vu le film avec Vin Diesel dans le rôle-titre, et que cette nouvelle série Bloodshot peut être lue comme une suite directe.

 

Bloodshot tomes 1 et 2
(image © Bliss Éditions, Valiant Comics)

 

Un film d’action comme dans les années 80 et 90

Le moins qu’on puisse dire, c’est que Tim Seeley fait le choix d’orienter cette série Bloodshot dans une direction différente de celle de Jeff Lemire. Il met de côté toute la partie psychologique de Ray Garrison un peu fine et subtile. Non, Tim Seeley écrit son Bloodshot comme un film d’action comme on les aimait dans les années 80 et 90. Dit autrement, c’est bourrin. Bourrin mais jouissif. Quelque part il s’agit d’un retour à ce que le personnage peut aussi offrir : de l’action parfois décérébrée, sans beaucoup de subtilité, mais efficace. Ce nouveau Bloodshot propose dont une tonne de scènes d’action, ponctuées de bons mots, des moments gore, de la destruction massive. Il y a aussi un côté très chorégraphié, dans ces combats à armes à feu, qui rappelle quelque part le style de John Woo. Une ambiance réhaussée par le dessin de Brett Booth.

 

Bloodshot tomes 1 et 2
(image © Bliss Éditions, Valiant Comics)

 

Pour l’amour du genre

Tim Seeley aime l’épouvante et l’horreur. On l’a vu à l’œuvre sur des titres comme Hack/Slash ou Revival. Le 1er mettait en scène une tueuse de monstres, sorte de « Buffy » hardcore ; le second était un remake réussi et malin des films de zombies. Tim Seeley aime le genre qui tâche, et il en profite ici pour glisser des scènes parfois bien gore. Sous couvert d’action, sous couvert que finalement Bloodshot peut subir n’importe quels sévices, ses nanites le répareront ; il imagine des scènes parfois bien corsées : Bloodshot qui explose littéralement, ou se liquéfie. Autre lien avec le genre épouvante : un épisode se déroule en pleine convention de films d’horreur, permettant à Brett Booth de se lâcher, surtout quand les persos ont pris des hallucinogène…

 

Bloodshot tomes 1 et 2
(image © Bliss Éditions, Valiant Comics)

 

Brett Booth, retour cohérent dans les années Image Comics

Brett Booth démarre sa carrière de dessinateur au début des années 90 : c’est un pur enfant d’Image Comics, dans le sens où son style est plus ou moins un décalque de celui de Jim Lee, mais avec des personnages plus fins et filiformes. Son Bloodshot évite ainsi le côté « malabar bodybuildé » que lui aurait donné un Ed McGuiness par exemple. Brett Booth aime les petits traits, les détails, et ses planches regorgent de petits coups de crayons, voire par moment de clins d’œil. En lisant Bloodshot, on repense à son Backlash, par exemple. Ce qui colle bien en fin de compte avec les envies d’actioner bourrin du script de Tim Seeley.

 

Bloodshot tomes 1 et 2
(image © Bliss Éditions, Valiant Comics)

 

Un peu de finesse dans une histoire de brutes, tout de même

Je l’ai dit, Tim Seeley ne fait pas ici dans la finesse. Pour lui, son Bloodshot est un Monstre de Frankenstein moderne et hi-tech. Ray Garrison est quasi immortel, mais c’est un personnage profondément solitaire et incompris. Et donc ses pouvoirs sont aussi une malédiction. Sa condition de machine de guerre sur pattes l’empêche de vivre des relations normales avec les personnages qu’il rencontre. Et si le script met l’accent sur l’action, on l’a dit, cela n’empêche pas l’histoire de parfois se poser un instant pour effleurer cet aspect du personnage. Bloodshot est à la recherche de la rédemption, il veut réparer les erreurs dont il n’est peut-être pas responsable qu’il estime avoir commis par le passé. Parviendra-t-il à trouver cette rédemption ? Réponse dans le tome 3 de Bloodshot, qu’on suivra avec intérêt. ■

Bloodshot tomes 1 et 2
(image © Bliss Éditions, Valiant Comics)

Bloodshot, tomes 1 et 2 sont des comics publiés en France chez Bliss Éditions. Ils contiennent respectivement : Bloodshot (2019) n°0-3 et Bloodshot n°4-6 + Bloodshot’s day off.




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