Avengers Endgame : la fin (spectaculaire) d’une époque [avis sans spoilers]

(image © Marvel Studios)

Avec Avengers : Endgame, Marvel Studios clôture une époque entamée avec Iron Man. De la gravité, de l’action, une bataille finale d’anthologie parmi les plus impressionnantes de la saga, du fan service à ne plus savoir quoi en faire. Mais aussi l’émotion de voir un pan entier du MCU se refermer sous nos yeux.
■ par Stéphane Le Troëdec

 

23 jours après le « snap » de Thanos qui a éliminé la moitié des êtres vivants, les Avengers survivants ne digèrent pas leur défaite. Le retour conjoint de Tony Stark et de Carol Danvers sur Terre tombe à pic pour leur redonner espoir. Leur plan ? Trouver Thanos et lui reprendre les Pierres d’Infinités grâce à la puissance de Captain Marvel. Tout ceci pour ramener les disparus. Seulement une fois face à leur adversaire, ils se retrouvent face à une situation qu’aucun n’avait imaginé…

 

(image © Marvel Studios)

 

Coups d’œil dans le rétro et clins d’œil nostalgiques

Avec Avengers : Endgame, Marvel Studios choisit de regarder dans le rétroviseur plutôt que de s’intéresser à l’avenir du MCU. Ne vous attendez donc pas à de grandes révélations de ce côté. Avengers : Endgame se montre avare en explications sur ce qui nous attend et préfère se concentrer sur le passé pour mieux célébrer une dizaine d’années d’intrigues. Explications.

 

(image © Marvel Studios)

 

Les conséquences d’Avengers : Infinity War

Avengers : Endgame s’articule autour de 3 grandes périodes. La 1re d’entre elles consiste grosso modo en un long épilogue d’Infinity War. Les frères Russo choisissent de montrer la réaction des superhéros après leur défaite. Un réaction d’orgueil qui consiste à foncer bêtement faire la peau de l’ennemi tout en profitant de la puissance de feu d’une nouvelle alliée, Carol Danvers. C’est un moment assez curieux d’Avengers : Endgame qui donne très vite au public ce qu’il est venu chercher : une revanche des Avengers contre Thanos. Sauf que rien ne se passe comme prévu et cette vengeance n’apporte pas la paix tout comme elle ne fait pas revenir les disparus. Si bien que s’enclenche dans Endgame ce qui est à mon avis la période la plus intéressante. 5 ans plus tard, on constate les réels dégâts sur les membres des Avengers. Leur sort post-snap est très divers : plus ou moins cruel, entre amertume, repli sur soi, envie d’y croire encore, dépression ou lâché prise. Rarement les Avengers auront paru aussi humains et fragiles. Avec pour l’un d’entre eux un traitement too much, qui ne plaira vraiment pas à tout le monde, transformant un héros historique en ersatz de Jeff Lebowsky (j’entends déjà crier à la trahison sur les réseaux sociaux). Mais l’idée joue sur les qualités comiques indéniable de son interprète et à mon avis fait souvent mouche.

 

(image © Marvel Studios)

 

Rendre hommage aux films

La 2nde période d’Avengers : Endgame commence quand les superhéros Marvel reprennent espoir et leur destin en main. Un plan, plus fin que le précédent, se met en place. C’est l’occasion de retrouver pas mal de scène d’interactions entre les personnages. Mais surtout, les frères Russo se lancent dans une longue phase d’hommages aux films précédents. Le procédé qui consiste à envoyer les héros revivre les grands moments de la chronologie du MCU est une idée intéressante, au-delà du fan service forcé (la scène de l’ascenseur, Jon Favreau). Il permet surtout de se faire rencontrer des personnages qui n’auraient pas pu le faire. Ou de faire revenir des acteurs qu’on aurait pas imaginer revoir. Une fois encore, Endgame se recentre sur les fondamentaux du MCU et les icônes de son univers. Ce n’est pas pour rien que les 2 personnages à mieux tirer leur épingle du jeu soient les plus populaires. Ces relectures des précédents films permettent aussi à Marvel Studios d’affiner, de corriger et d’ajouter quelques infos dans la timeline du MCU. Les fans apprécieront.

 

(image © Marvel Studios)

 

Une bataille finale d’anthologie

La dernière partie d’Avengers : Endgame envoie du lourd. Les frères Russo convoquent à peu près tous les personnages d’importance croisés dans les différents films pour une gigantesque bataille rangée. C’est le bouquet final, 2 camps s’affrontent sur le champ de bataille et se rendent coup pour coup. On sent que les réalisateurs « lâchent les chiens ». Il y a une débauche d’énergie, d’action, qui vous mettra à genoux. Une réalisation un peu au fraise aussi par manque de lisibilité et de fluidité. Des défauts compensés par une pluie de plans iconiques pensé pour les fans qu’il serait dommage de vous spoiler. À ce niveau, chuchotons simplement que Captain America est sans doute le mieux servi. Endgame s’achève alors par les conséquences très émouvantes de cette bataille finale et vient refermer très proprement les 3 premières phases du MCU. Il y a comme un petit air de point final eu MCU, et il n’y a que de très légères bribes d’idées qui viennent suggérer un « après ».

 

(image © Marvel Studios)

 

Un casting trop important

Aussi ébouriffant soit-il, Avengers : Endgame souffre tout de même de quelques défauts. Rien qui ne vienne sérieusement gâcher la fête. Dans Avengers : Infinity War, les Russo étaient parvenus à équilibrer les temps de présence à l’écran. Endgame s’avère beaucoup plus déséquilibré, avec des personnages profitant de nombreuses scènes (Nebula, Hawkeye) et d’autres curieusement très peu présents malgré leurs potentiels respectifs (de tête, Captain Marvel, Star-Lord, Dr Strange et Black Panther). De plus, et là comme Avengers : Infinity War, le MCU utilise à plein sa continuité si bien que le spectateur qui suit de loin le MCU risque de voir pas mal d’idées lui échapper. Avengers : Endgame, c’est donc la fin d’une époque. Et Marvel Studios se retrouver avec un nouveau défi : se réinventer. Avec un tel héritage, on ne peut être que rassuré. ■

(image © Marvel Studios)




A propos Stéphane Le Troëdec 628 Articles
Stéphane Le Troëdec est spécialiste des comics, traducteur et conférencier. En 2015, il s'occupe de la rubrique BD du Salon Littéraire. Ses autres hobbys sont le cinéma fantastique et les jeux. Enfin, et c'est le plus important : son chiffre porte-bonheur est le cinq, sa couleur préférée le bleu, et il n’aime pas les chats.