
Résumé de l’article
- Plongez dans Zombie Makeout Club, tome 1, un manga à l’esthétique punk ultra marquée signé Peter Richardson.
- Suivez l’histoire hallucinante d’une ado suicidée et ressuscitée dans un laboratoire souterrain aussi glauque que stylé.
- Admirez une direction artistique percutante, inspirée du cyberpunk japonais.
- Découvrez un récit éclaté, confus, voire incompréhensible, où la forme prend largement le pas sur le fond.
- Comprenez pourquoi Zombie Makeout Club fonctionne mieux comme objet d’art visuel que comme bande dessinée classique.
- Explorez les liens entre ce manga et la marque de vêtements underground dont il prolonge l’univers graphique.

Un titre pareil, c’est comme un uppercut en pleine gencive : Zombie Makeout Club. On sait d’avance qu’on ne va pas parler tricot. Et on a raison. Dans ce manga pas tout à fait manga, un peu webtoon, un peu artbook, un peu trip halluciné sauce cyberpunk, Peter Richardson balance tout ce qu’il a dans le bide.
Et y’a du monde là-dedans : des souvenirs éclatés, des expériences secrètes, un suicide en guise de préambule, une ado goth pas bien dans sa tête, et une bonne dose de violence stylisée servie sur un plateau en mode vinyle rayé.

Un style graphique qui éclate tout : le look d’abord, la logique après
Visuellement, Zombie Makeout Club c’est un rêve pour amateur de punk japonais, de mode alternative et de dessins qui sentent le papier brûlé. On est dans du stylé, du sale, du tatoué à l’encre noir, très noir. L’héroïne, une lycéenne revenue d’entre les morts (littéralement) après s’être suicidée, traîne son spleen dans un monde souterrain où la chair est molle, les expériences médicales louches, et les fringues déchirées comme il faut.
Chaque planche est une claque visuelle, à tel point qu’on finit par se surprendre à feuilleter le bouquin sans même lire. Ce n’est pas un défaut, c’est juste que le cerveau a compris : ici, on vient pour la claque esthétique, pas pour suivre une intrigue limpide. C’est le genre d’œuvre qu’on pourrait poser sur une table basse entre un recueil de David Carson et un CD de metal progressif, genre Dir En Grey.

Un scénario qui pique les yeux (et pas dans le bon sens)
Côté histoire, en revanche, c’est une autre paire de menottes. Le scénario de ce tome 1, intitulé Death Wish, c’est un peu comme si David Lynch avait fumé un Tetsuo en poudre et tenté d’écrire un script entre deux tremblements. On enchaîne les scènes sans réelle cohérence, les flashbacks pètent dans tous les sens, et la logique narrative prend l’eau rapidement.
Pour être clair : si vous cherchez une narration classique, passez votre chemin. C’est du patchwork émotionnel, du cinéma expérimental imprimé sur papier. Y’a un vrai effort d’ambiance, on sent bien les influences (Tsukamoto, Ishii, Fukui, tout ce beau monde de la veine Ero Guro softcore), mais ça ne suffit pas à masquer le fait que le lecteur est largué dès la page 8. Non, page 3, en vrai. Et franchement ? Dommage. Parce que ça aurait pu marcher, si seulement quelqu’un avait pris le temps de poser une structure sur les dessins.

Un bel objet punk, à mi-chemin entre artbook, manga et manifeste de mode
Le plus ironique ? Zombie Makeout Club fonctionne mieux comme produit dérivé que comme œuvre autonome. Oui, dit comme ça, ça fait mal, mais c’est vrai : si vous aimez la marque de fringues du même nom, ce manga est un parfait objet de vitrine. À poser, à feuilleter, à montrer à vos potes gothiques pendant une soirée Death Note et shots de saké.
L’édition est belle, le format un peu plus grand qu’un manga classique, la qualité d’impression flatte les noirs, et le tout dégage un vrai parfum de “truc qu’on garde pour le visuel”. Il manque plus que le QR code pour commander les vêtements assortis, et on boucle la boucle.
Conclusion : entre plaisir visuel et migraine narrative
En résumé ? Zombie Makeout Club, c’est un OVNI boursouflé de style, mais sacrément rachitique en narration. Ça dégouline de noir, de sang, de designs, de fringues cools et de vibes japonaises, mais derrière les éclats de génie visuel, on cherche toujours une vraie histoire. On n’est pas loin du chef-d’œuvre graphique, mais côté récit, c’est freestyle à l’extrême.
À lire si :
- Vous aimez les mangas stylés où le scénario est optionnel
- Vous êtes déjà fan de la marque Zombie Makeout Club
- Vous collectionnez les beaux livres étranges made in Japan
À éviter si :
- Vous tenez à comprendre ce que vous lisez
- Le mot “cohérence” vous parle encore un peu

Zombie Makeout Club, tome 1 est un manga publié par Blueman Editions.