X-Men : 10 histoires qui ont traumatisé les fans

Temps de lecture estimée : 9 min.

« La Saga du Phénix Noir » : la tragédie qui a bouleversé les X-Men

On peut difficilement parler des X-Men sans évoquer « La Saga du Phénix Noir », sommet absolu de la période Chris Claremont et John Byrne sur The Uncanny X-Men. Publiée en 1980, cette histoire n’est pas seulement un classique : c’est la référence, le mythe fondateur qui a redéfini le ton et la maturité des comics Marvel. Tout commence avec Jean Grey, gagnée par la puissance cosmique du Phénix, un pouvoir trop grand pour un seul être humain. Peu à peu, la jeune femme bascule, consumée par une énergie qui la dépasse.

Ce qui n’était au départ qu’une quête de puissance tourne à la tragédie pure. Possédée par la Force Phénix, Jean Grey détruit par erreur une planète entière, causant la mort de milliards d’innocents. Un acte impardonnable, qui la pousse à se sacrifier pour expier ses fautes. La mort de Jean, l’une des plus marquantes de toute l’histoire des X-Men, clôt une saga d’une intensité dramatique rarement égalée. Claremont signe ici une véritable tragédie grecque moderne, portée par des personnages d’une humanité bouleversante et une portée émotionnelle encore intacte aujourd’hui. Quarante ans plus tard, La Saga du Phénix Noir demeure l’étalon de la narration super-héroïque, un drame cosmique où se mêlent passion, pouvoir et damnation.

Le génocide de Genosha : la fin d’un rêve mutant

Parmi les tragédies les plus marquantes de toute l’histoire des X-Men, celle racontée dans « E Is for Extinction » reste un traumatisme absolu. Imaginée par Grant Morrison et Frank Quitely, cette histoire publiée en 2001 débute par un massacre : une attaque de Sentinelles sur l’île-nation de Genosha, foyer des mutants du monde entier. En quelques pages, seize millions de vies sont anéanties. Genosha, symbole d’un avenir apaisé pour les mutants, est réduite en cendres. Ce qui devait être un refuge devient un cimetière à ciel ouvert.

Ce génocide, d’une violence inouïe, a bouleversé à la fois les personnages et les lecteurs. Morrison en profite pour rappeler que, dans l’univers Marvel, les mutants vivent toujours à la frontière de l’acceptation et de l’extermination. La série « E pour Extinction » a profondément marqué la mythologie des X-Men, influençant durablement les récits à venir, de « House of M » jusqu’à Krakoa. Plus de vingt ans après, cet épisode résonne encore, au point d’avoir été revisité dans la série animée « X-Men ’97 » sur Disney+. Une preuve que, chez les X-Men, même les morts de papier ne disparaissent jamais vraiment.




A propos Stéphane 769 Articles
Stéphane Le Troëdec est spécialiste des comics, traducteur et conférencier. En 2015, il s'occupe de la rubrique BD du Salon Littéraire. Ses autres hobbys sont le cinéma fantastique et les jeux. Enfin, et c'est le plus important : son chiffre porte-bonheur est le cinq, sa couleur préférée le bleu, et il n’aime pas les chats.