
Sous prétexte de livrer une relecture originale et amusante des héros Valiant, Daniel Kibblesmith propose avec Valiant High un point d’entrée intéressant pour les nouveaux lecteurs. Explications.
■ par Stéphane Le Troëdec

Pas toujours simple de savoir par quel bout prendre l’univers Valiant ! Car mine de rien les publications françaises se sont multipliées. Un lecteur totalement néophyte peut se sentir un peu perdu face au catalogue conséquent de Bliss Comics, l’éditeur de Valiant en France. L’Univers Valiant est immense et habité de nombreuses créatures : monstres, dieux, fantômes et superhéros. La bonne idée de ce Valiant High, c’est de réunir les acteurs majeurs de cet univers, mais dans un contexte différent. Ici, Peter Stancheck, Livewire, Faith et cie sont des adolescents à superpouvoirs fréquentant un lycée réservé aux psiotiques !

Bienvenue à Valiant High !
Valiant High est un lycée un peu spécial : il accueille de jeunes ados à superpouvoirs pour qu’on entraine à devenir les superhéros de demain. Pour maintenir un semblant de calme dans l’établissement, il existe une règle primordiale : interdiction d’utiliser ses pouvoirs dans l’enceinte du lycée ! Un règlement que le directeur Harada et ses professeurs, dont le coach sportif Bloodshot, comptent bien faire respecter. Les élèves ignorent cependant qu’un redoutable danger menace le lycée de Valiant High…

Détournement de personnages
Dans Valiant High, le scénariste Daniel Kibblesmith et le dessinateur Derek Charm s’amusent donc à réimaginer les héros Valiant. Et le pastiche fonctionne plutôt bien ! Ils respectent les bases des personnages originaux, mais les développent dans un contexte très différent et bourrés de stéréotypes qu’ils s’amusent à détourner : le bal de promo, les cours, les matchs de football américain, etc. Certes, pour les vieux routards de l’univers Valiant, il faut passer les 1res pages pour s’habituer à ce nouvel environnement déconcertant. Mais les clins d’œil sont nombreux et certaines références bien trouvées, sans jamais exclure les nouveaux lecteurs. Si je voulais rapprocher cet album d’autres titres, Valiant High m’a beaucoup fait penser un croisement entre Archie Comics et Gotham Academy.

Par où commencer Valiant ?
Les jeunes néophytes de l’univers Valiant peuvent trouver ici une bonne approche de cet univers. Car Valiant High résume assez bien les concepts de ses personnages et les rapports qu’ils entretiennent entre eux. De plus, situer cette parodie dans un univers autant bourré de clichés que le lycée américain est une bonne idée : on connait tous les stéréotypes liés à cet univers, si bien que l’histoire n’a perd pas de temps à présenter l’univers pour se concentrer sur l’intrigue et les personnages. Et le nouveau lecteur qui se prendrait d’affection pour un personnage peut facilement ensuite basculer sur les aventures Valiant plus classiques : le catalogue Bliss Comics est suffisamment étayé pour poursuivre la lecture !

Un style graphique faussement simpliste
Graphiquement, Derek Charm propose un style faussement simpliste, qui au final colle très bien à l’ambiance de Valiant High. Cela m’a fait penser aux dessins de Bruce Timm ou même de Jack Kirby, mâtiné de manga. Chaque personnage est parfaitement défini et a son propre look. Derek Charm apporte un grand soin aux vêtements de ses persos, pour qu’ils définissent leur personnalité et rappelle en même temps la version classique. À noter les couleurs de David Baron qui réhaussent le tout avec des couleurs pétantes. ■
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Valiant High est un comics publié en France chez Bliss Comics.