SHAZAM Rebirth, tome 1 : 7 royaumes magiques mais pas enchanteurs

shazam rebirth tome 1
(image © DC Comics)

Billy Batson a partagé les pouvoirs de SHAZAM avec ses frères et sœurs. Dans SHAZAM Rebirth de Geoff Johns, tous partent explorer le rocher d’Éternité, qui dévoile peu à peu ses secrets. Mais ses recoins s’avèrent plus dangereux que prévus. Malheureusement pour le lecteur, la surprise n’est pas au rendez-vous.
■ par JB

 

shazam rebirth tome 1
(image © DC Comics)

 

SHAZAM est revenu sur le devant de la scène avec le récent film DC. Depuis Flashpoint et le reboot New52, Billy Batson n’est plus le seul héros qui bénéficie des pouvoirs de Salomon, Hercule, Atlas, Zeus, Achille et Mercure. Adopté par Victor et Rosa Vasquez, il a 5 frères et sœurs. La responsable Mary, le rebelle Freddy, Eugène l’intello, le timide Pedro et la jeune et enthousiaste Darla. Lorsqu’ils prononcent le mot SHAZAM, ils deviennent des superhéros aux corps d’adultes. Dans le Rocher d’Éternité, le repère du sorcier qui a donné ses pouvoirs à Billy, la fratrie découvre un mystérieux tramway menant au Royaume de l’Amusement. Derrière les manèges et bonbons se cache cependant un sinistre secret.

 

shazam rebirth tome 1
(image © DC Comics)

 

Une fable peu originale

Le principal fil narratif suit donc le voyage de nos 6 héros à travers certains des 7 royaumes. Le 1er est donc le Royaume de l’Amusement, dirigé par un certain King Kid. Mieux que Disneyland, nous assure Freddy ! Mauvaise idée d’inviter à la comparaison. Des enfants qui se retrouvent dans une fête foraine sans fin, à quand les oreilles d’ânes ? King Kid, pour sa part, choisit de ne jamais grandir et amène à lui des enfants perdus. Mmm, cela me rappelle quelqu’un. Sa haine des adultes déclenche un affrontement qui disperse les jeunes héros. Eugène et Pedro se retrouvent dans le Royaume du Jeu. Ils sont alors contraints de participer à des jeux vidéos face à des individus tout en lignes néons. Darla et Freddy, pour leur part, atterrissent dans le Royaume Sauvage, peuplé d’animaux anthropomorphisés avec une méfiance toute particulière envers les carnivores. Je comprends l’envie de l’auteur de sortir de l’habitude, d’éviter les méchants habituels. Par contre, je ne suis pas convaincu qu’utiliser des poncifs issus de Pinocchio, de Peter Pan, de Tron ou de Zootopia soit beaucoup plus opportun.

 

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(image © DC Comics)

 

Des personnages caricaturaux

Je ne suis pas un puriste. J’ai quelques albums SHAZAM! sortis dans les années 70 chez Arédit, j’ai lu les séries des années 80-90 en VO, mais cette nouvelle approche de la famille éclatée me paraissait intéressante. Ce n’est pas grave s’ils ont de nouvelles personnalités, des écart d’âge importants. Pour être honnête, j’espérais trouver la qualité d’écriture de Louise Simonson sur Power Pack (Puissance 4 en VF), une référence en matière d’écriture de superhéros enfants. Pas de chance, j’ai trouvé les personnages de cet album limités à un trait de caractère. Freddy est un crétin qui n’en fait jamais qu’à sa tête et ne change pas d’un iota malgré les conséquences de ses erreurs. Darla ne se départit jamais de sa naïveté. Et encore, Eugène est bien plus mal loti. Jeune asiatique, ses pouvoirs de superhéros lui permettent de communiquer avec les machines. C’était déjà un cliché raciste lorsque DC avait créé le personnage de RAM dans les années 80 lors du crossover Millenium, cela l’est tout autant aujourd’hui.

 

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(image © DC Comics)

 

Un graphisme inégal

SHAZAM Rebirth, tome 1 compte pas moins de 4 artistes. Dale Eaglesham illustre la majeure partie de l’album. Il est lui-même habitué à la multiplication des personnages. En effet, Dale Eaglesham a participé à la série hebdomadaire 52, au casting gigantesque. Plus récemment, il a dessiné The Terrifics, hommage de Jeff Lemire aux Fantastic Four. Mayo Naito s’occupe d’une courte histoire sur Mary, la grande sœur de la famille. Le côté manga de ces pages en souligne le côté attendrissant. Suivent 3 autres artistes : Marco Santucci, Scott Kolins et Max Raynor. L’idée est d’avoir un artiste différent par monde exploré. Bonne idée sur le papier… si on l’avait appliquée de manière constante ! En l’état, on note surtout cette alternance dans le dernier numéro. Cette alternance tardive gène la lecture plus qu’elle ne l’aide

 

shazam rebirth tome 1
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Shazam contre la société des monstres jeff smith
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Des détails fascinants perdus dans une trame trop ambitieuse

Pour autant, certains passages de SHAZAM Rebirth, tome 1 sortent de la médiocrité. Je pense notamment à la courte histoire qui se focalise sur les origines de Mary, son adoption par les Vasquez. Cette vignette est légitimement touchante et fonctionne un peu comme une histoire de Noël, pour finir par rejoindre l’histoire du braquage qui ouvre l’album. Le lecteur connaisseur a également droit à un clin d’œil à Hoppy, le lapin anthropomorphe membre de la famille Marvel de l’âge d’or. J’aurais également voulu voir davantage Talky Tawny, autre personnage classique. La problématique de la famille d’adoption confrontée au véritable père de Billy (semble-t-il) est également un aspect qui méritait d’être développé au delà de quelques pages dans le 1er et le dernier numéro du tome 1 de SHAZAM Rebirth. Enfin, les apparitions éparses de Black Adam, Sivana et Mister Mind laissent présager de la création de la Société des Monstres. Derrière ces 7 royaumes magiques peu originaux se cachait une histoire certes plus convenue, mais intéressante. Une occasion ratée. ■

shazam rebirth tome 1
(image © DC Comics)

SHAZAM Rebirth, tome 1 : Les 7 royaumes magiques est un comics publié en France par Urban Comics.

 

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