Après Hellboy, Lord Baltimore et Witchfinder, Mike Mignola, ici en compagnie de Warwick Johnson-Cadwell, lance un nouveau duo aux trousses des abominations surnaturelles.
■ par Christophe Colin
Les mésaventures du Professeur J.T. Meinhardt et de son assistant M. Knox
Rencontres Maléfiques conte le quotidien de deux chasseurs de monstres confrontés aux vampires, goules et lycanthropes. Il est surprenant de voir un duo aussi mal assorti affronter ces menaces horrifiques. Meinhardt et Knox ne semblent pas être à la hauteur de leur tâche et subissent plus les événements qu’ils ne les affrontent réellement. Tous deux font pâle figure face à leurs redoutables ennemis aux plans machiavéliques préparés à l’avance. Malgré leur inaptitude manifeste, ils réussissent à survivre par on ne sait quel miracle à cette tâche ardue et compliquée.
Des ennemis surprenants
Après les zombies, les vampires et leurs nombreuses cohortes sont les monstres les plus utilisés de la littérature fantastique et de la pop culture contemporaine. Il est difficile de les renouveler et d’inventer quelque chose de vraiment original à leur sujet. Pourtant, Mignola et Johnson-Cadwell, tout en utilisant leurs formes classiques, les réinventent de manière totalement surprenante.
Un style graphique proche de la bande dessinée européenne et des comics indépendants
Le trait de Warwick Johnson-Cadwell, le dessinateur de Rencontres Maléfiques est assez surprenant pour ce type de bande dessinée. Il y a une parenté évidente dans ces pages avec le graphisme de bandes dessinées européennes du courant de la ligne claire et de comics indépendants issus de l’underground américain. Ses personnages caricaturaux ressemblent trait pour trait à ceux de Mike Mignola et ses vampires ont des familiarités plus qu’évidentes avec le Nosferatu du film de Murnau et le Dracula joué par Christopher Lee dans les films de la Hammer. Il est même intéressant de trouver une unité graphique commune entre toutes les séries créées par Mignola, en dehors et dans l’univers d’Hellboy, de BPRD à Witchfinder ou de Baltimore à Joe Golem.
Des scénarios inspirés des grands anciens de la littérature gothique
Pour Rencontres Maléfiques, on sent que Mike Mignola a bien relu les romans gothiques de la littérature victorienne et revu des films de vampire de la fin des années 1960. L’ambiance, des personnages typés, des monstres redoutables, tout y est. On peut évidemment penser au Bal des vampires de Roman Polanski ou aux films de la Hammer consacrés aux vampires et en particulier à Dracula. Toutes ces prestigieuses influences n’handicapent pas ce récit et le rendent même plus captivant. ■
Rencontres Maléfiques est un comics publié en France par Delcourt. Il contient Mr Higgins comes home et Our Encounters with Evil : Adventures of Professor J.T. Meinhardt and His Assistant Mr Knox.
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