Negan est l’une des pires ordures de Walking Dead, sinon des comics ! Manipulateur aux métaphores sexuelles malsaines, il a mis à genoux les survivants les plus aguerris dont Rick Grimms lui-même. Mais Negan a-t-il toujours été cet ignoble salopard ?
■ par Dragnir
LA PISTE AUX ÉTOILES
Scénario : ★★★☆☆
Dessin : ★★★☆☆
Feeling : ★★★★☆
Aux origines du mal
Negan est le coach sportif que les élèves trouvent cool. Quand un gamin joue mal au ping-pong, il le vanne sur la faiblesse de son poignet et sur ses difficultés masturbatoires supposées. Et ce, en des termes bien plus crus, car c’est la marque de fabrique de Negan ! Mais son monde va bientôt basculer dans l’horreur quand on diagnostique à sa femme un cancer incurable… Rongé par le remords et la tristesse, il abandonne tout, de son poste de professeur de sport à sa maîtresse. Il veut accompagner sa femme dans ses derniers instants car l’épreuve lui a fait comprendre que cette dernière était tout pour lui. Mais alors qu’il est au chevet de son épouse mourante dans une triste chambre d’hôpital, le chaos va se déchaîner : les morts se relèvent, y compris sa propre femme ! Il va s’enfuir mais jamais il n’oubliera sa douce Lucille.
Un méchant qui reste méchant
« Fight the dead, fear the living » (combattre les morts , craindre les vivants) est un des slogans des 1er tomes de la série Walking Dead. Elle ne saurait mieux s’appliquer à tout autres que Negan. Il est l’ordure par définition, celui qui massacre sans vergogne à grands coups de batte de baseball couverte de barbelé avec un air goguenard et une vulgarité à toute épreuve. Une sinistre pourriture donc… Oui, mais peut-être pas que. C’est ce que veut nous expliquer Robert Kirkman au travers de cette préquelle qui se place au tout début de l’infection zombie. Negan est loin d’apporter des excuses à ce détestable individu qui dès le départ est un connard fini. Le récit nous permet de mieux appréhender le contexte qui l’a mené à un tel niveau d’implacabilité, d’inhumanité. Cette approche rend le personnage plus intéressant encore, peut-être un peu plus humain, mais toujours pas attachant, et c’est tant mieux.
Des récits annexes bienvenus
Robert Kirkman et Charlie Adlard, respectivement scénariste et dessinateur de la série, maîtrisent leur univers et n’ont plus rien à prouver. Leur série, Walking Dead, même si elle a des hauts et des bas en matière de qualité, se classe systématiquement dans les meilleures ventes aux États-Unis. Elle est carrément la meilleure vente de comics en France. Delcourt mise donc à fond sur ces récits horrifiques et en profite pour nous sortir ce matériel un peu « série dérivée ». Pour le coup c’est une très bonne chose. Ce n’est pas une histoire inutile. Elle apporte clairement de la matière en rendant le personnage plus complexe et en éclaircissant ses motivations. Et puis quel plaisir que de revivre les premiers moments de l’infection à travers un autre regard que celui des survivants que nous connaissons si bien. De plus, le volume comprend également trois autres histoires plus courtes sur la même période et concernant Michonne, Le Gouverneur et Tyreese qui bien qu’étant de qualité sont d’un intérêt moindre. C’est donc une initiative bienvenue de l’éditeur de publier ces petits récits parus initialement dans des publications annexes (le magazine Playboy ou le Free Comics Books Day). De quoi ravir les amateurs du comics Walking Dead a n’en pas douter ! ■
Walking Dead : Negan est un comics de 104 pages écrit par Robert Kirkman et dessiné par Charlie Adlard. Cet album est publié en France par Delcourt au prix de 12,99 €. Les épisodes originaux (The Walking Dead: Here’s Negan, The Walking Dead FCBD 2013 Special, Playboy de mars 2012, The CBLDF presents Liberty Annual 2012) sont parus aux USA chez Valiant.