Quand les auteurs japonais font un manga sur les engins de torture, ils en profitent pour écrire une charge contre la religion chrétienne. Un manga original… et (un peu) sadique aussi.
■ par Stéphane Le Troëdec
Dans un univers qui rappelle beaucoup le nôtre… Pour les habitants de la ville de Zecor, les exécutions de sorcières en place publique sont devenus une distraction. Par la peur, l’Église renforce ainsi peu à peu sa domination sur les citoyens. Ils ignorent qu’en réalité l’Église a été créée par un démon qui orchestre cette chasse aux sorcières. De plus, le destin de certaines de ses victimes n’est pas la mort : certaines femmes deviennent à leur tour de vraies sorcières, aux terrifiants pouvoirs liés à leur mode d’exécution. Et ces sorcières sont bien décidées à prendre leur revanche !
Petit catalogue des instruments de torture
Décidément, les scénaristes de mangas ne cesseront jamais de me surprendre ! Filez-leur un sujet, n’importe lequel, le plus barré, le plus incroyable, et ils vous en feront un manga ! La preuve une fois encore avec ce tome 1 de The Iron Hammer against the Witch. Car ce nouveau manga propose aux lecteurs d’explorer un thème inédit : les engins de torture ! En effet, chaque épisode met en avant un de ces « joyeusetés ». De l’aveu même des auteurs, ils n’ont eu qu’à piocher dans les nombreux exemples de l’Histoire. Ne pas se laisser tromper par l’emballage visuel a priori « gentillet » et shonen de The Iron Hammer against the Witch. Ici on expose des engins pas très catholiques, de la classique « Vierge de Fer », un sarcophage rempli d’aiguilles qui vont saigner à blanc la victime, à la « Poire », ustensile conçu pour écarteler le corps de la victime de l’intérieur après l’avoir glissé dans un de ses orifices. On est donc bien loin d’Harry Potter et de ses gentils sorciers…
Un manga qui cache son jeu
Autant dire, donc, que The Iron Hammer against the Witch n’est pas à mettre entre toute les mains. Puisque Daisuke Hiyama ne se contente pas d’illustrer les objets dans un catalogue de l’horreur. Non, il s’agit aussi d’illustrer les supplices. The Iron Hammer against the Witch n’est donc pas avare en scènes de torture, violente ou sexuelle. Au rythme d’une par épisode, les amateurs de situation perverses en auront pour leur argent. Mais en même temps, d’une certaine manière, les auteurs parviennent à contenir cette violence, à la contenir pendant une page ou 2 pour permettre à l’intrigue de se développer. The Iron Hammer against the Witch distille donc une ambiance étonnante, troublante entre sadisme assumé et shonen pur jus, qui m’a laissé dubitatif et intrigué. À suivre, donc. ■