
D’ordinaire, les pires ennemis d’un super-héros sont ceux qui débarquent dans les premières heures de sa carrière en solo. Il y a des exceptions, mais elles sont rares. Et parmi elles, Venom se hisse tout en haut du podium. Ce symbiote alien a beau être apparu bien après les débuts de Spider-Man, ses origines s’enfoncent jusque dans les âges les plus reculés de l’univers Marvel.
Venom illustre à merveille une tendance bien connue des comics : transformer les vilains les plus populaires en anti-héros, voire en figures encore plus puissantes que les héros eux-mêmes. Sauf que chez Venom, tout est poussé à l’extrême. Pourquoi ? Parce qu’il est littéralement deux êtres en un. Le symbiote change d’hôte comme de peau, et ces variations de personnalité, qui feraient passer Moon Knight pour un modèle de stabilité, sont donc plus faciles à justifier pour les scénaristes. Mais ces dernières années, Marvel Comics a consolidé tout ça avec une explication en béton armé : la conscience collective de la Ruche des Symbiotes.
Tel-Kar : le premier hôte

Comme tout bon personnage de comics qui se respecte, Venom n’a pas échappé aux caprices du retcon. Dans la série Venom : First Host (2018) de Mike Costa et Mark Bagley, Marvel nous balance une révélation surprise : avant d’être l’ombre collante de Spider-Man, le symbiote a servi d’arme secrète aux Krees. Capturé et dressé pour la guerre, il s’est retrouvé lié à un soldat du nom de Tel-Kar en pleine guerre Kree-Skrull.
Sauf que tout ne s’est pas exactement passé comme prévu. Quand Tel-Kar s’est fait capturer par l’ennemi, le symbiote a préféré tracer sa route et a fini par échouer sur Battleworld. Bien plus tard, son premier hôte tenta de le récupérer après une évasion musclée… mais autant dire que leur réunion fut express.
Avant d’être Venom, il n’était qu’un costume…

Dans les pages de Secret Wars 8, Marvel introduit pour la première fois le symbiote, mais sans grande fanfare. Juste un petit coup de pouce extraterrestre pour filer un nouveau look à Spider-Man. Du moins, c’est ce que tout le monde pensait. Car quand il a fallu ramener le costume rouge et bleu, Tom DeFalco a lâché une bombe dans The Amazing Spider-Man : ce n’était pas juste un costume, mais une créature vivante qui pompait l’adrénaline de Peter pour survivre. Sympa, non ?
Peter s’en débarrasse une première fois dans The Amazing Spider-Man 258 (par DeFalco et Ron Frenz), avant de le rejeter définitivement dans Web of Spider-Man 1 (par Louise Simonson et Greg LaRocque). Depuis, c’est silence radio. Enfin… presque. Pendant des décennies, le symbiote n’a jamais vraiment digéré la rupture et a tenté, encore et encore, de recoller les morceaux avec son premier amour. Heureusement pour lui, Eddie Brock est arrivé et leur relation toxique avec Spider-Man a fini par s’apaiser. Fini les règlements de comptes, Venom et le Tisseur ont enfin trouvé un terrain d’entente.
Eddie Brock : l’ultime Venom

Soyons clairs : quand on parle de Venom, on parle d’Eddie Brock. Il n’a peut-être pas été le premier hôte du symbiote, mais il est définitivement LE Venom par excellence. Ancien journaliste du Daily Globe, Eddie a tout perdu quand Spider-Man a prouvé que son soi-disant scoop n’était qu’un ramassis de conneries basées sur les dires d’un criminel de seconde zone. Ruiné, humilié, rongé par la haine, il avait deux noms en tête : Peter Parker et Spider-Man. Alors quand le symbiote largué par Spidey lui est tombé dessus, c’était comme une évidence : une fusion parfaite, une alliance bâtie sur une rage commune.
Venom est vite devenu une icône, d’abord en tant que super-vilain ultra-populaire, puis en tant qu’anti-héros quand il a dû unir ses forces à son pire ennemi pour éclater Carnage. En 2004, Eddie s’est séparé du symbiote… mais leur histoire était loin d’être finie. Ils ont fini par se retrouver, et leur duo a tenu bon pendant une décennie. La seule vraie menace qui ait jamais pu les séparer ? Knull, le dieu des symbiotes lui-même. Mais même le Roi en Noir n’a pas pu empêcher Eddie de reprendre son Venom… ni de s’emparer du trône de Knull en prime. [LIRE LA SUITE EN PAGE SUIVANTE]