New X-Men : quand Grant Morrison réinvente les mutants

Grant Morrison, c’est l’architecte un peu fou qui a déjà marqué de son empreinte des séries comme Batman, Animal Man, Doom Patrol ou All-Star Superman. Mais s’il fallait ne retenir qu’un run qui a bouleversé Marvel de fond en comble, ce serait sans doute leur passage sur New X-Men. Ni plus ni moins que l’une des sagas mutantes les plus importantes jamais publiées.
Avec ce run, Grant Morrison propulse les X-Men dans le 21e siècle à coup de grandes idées et de chocs narratifs dont on ressent encore les secousses aujourd’hui. Au menu : Cassandra Nova, une antagoniste glaçante, le massacre de millions de mutants en un seul numéro (oui, Morrison ne fait pas dans la dentelle), et l’arrivée d’Emma Frost dans l’équipe, qui deviendra rapidement indispensable. Bref, New X-Men, c’est LA série qui a redéfini les mutants pour l’ère moderne, et un des sommets de tout Marvel.
Thor : Dieu du tonnerre ou quand Jason Aaron forge la légende

Thor, tout le monde l’adore quand il débarque au milieu des Avengers pour cogner du vilain, mais ses séries solo ? Souvent mises de côté, malgré des passages solides signés Matt Fraction, J. Michael Straczynski ou Kieron Gillen. Le Dieu du Tonnerre restait un peu l’éternel second rôle de luxe. Jusqu’au jour où Jason Aaron a débarqué avec Thor : Dieu du tonnerre et son arc d’ouverture devenu instantanément culte : la saga du Massacreur des Dieux.
Jason Aaron a non seulement offert à Thor un antagoniste monstrueux et inoubliable avec Gorr, mais il a surtout déchaîné une fresque mythologique à couper le souffle. Mélange de fantasy épique, de bastons cosmiques et d’introspection héroïque, cette série a bluffé aussi bien les vieux lecteurs que les nouveaux venus. Ajoutez à ça des planches spectaculaires, et vous obtenez un run qui a redonné à Thor sa place parmi les plus grands.
Captain America : Ed Brubaker redéfinit la légende

Ed Brubaker, maître du polar noir (on lui doit Gotham Central, Criminal ou Kill or Be Killed), a livré au début des années 2000 ce qui reste sans doute l’un des meilleurs runs jamais consacrés à un héros Marvel solo : Captain America. Dès le premier numéro, il a renversé la table et prouvé qu’on pouvait raconter Steve Rogers autrement, en injectant du suspense, des complots et une noirceur rarement vue dans la série.
C’est dans ces pages que naît le désormais culte Soldat de l’Hiver, preuve qu’Ed Brubaker savait à la fois honorer l’héritage et faire évoluer la mythologie. Steve Rogers, ses alliés et ses ennemis gagnent une profondeur inédite, et la série prend des allures de thriller géopolitique qui a marqué durablement Marvel. Sans ce run, Captain America ne serait tout simplement pas le personnage qu’il est aujourd’hui. Et ça, ce n’est pas une exagération.
