Après la saga Secret Empire, le titre Spider-Man/Deadpool prend une nouvelle direction artistique avec une équipe créative alléchante. Et si l’histoire est classique, le dessin ne suit malheureusement pas et ajoute de la confusion.
■par Doop
Je n’ai jamais lu la série Spider-Man/Deadpool. Il faut dire que je suis loin d’être le public ciblé. À mon gout, peu de scénaristes ont réussi à bien écrire le personnage de Deadpool. Je reste persuadé que les héros « comiques » sont les plus difficiles à écrire, la plupart des auteurs pensant faire de l’humour ne réussissant au mieux que des blagues potaches dignes d’un élève de CM2. De plus, l’association des 2 héros ne me semblait pas évidente et promettait des intrigues débiles sous fond d’humour lourdingue. Pourtant, j’avais envie de lire ce numéro. Tout d’abord parce que j’avais bien aimé le travail de Robbie Thompson sur la série Meet The Skrulls que j’avais trouvé assez délicat et plutôt fin. Et puis surtout parce que Chris Bachalo, l’un de mes dessinateurs préférés, assure la partie graphique. Marvel Legacy – Spider-Man/Deadpool, tome 1 allait me permettre de voir ce que valait cette série, c’était un bon point d’entrée pour le lecteur sceptique que j’étais.
Une histoire correcte
Et l’histoire de Marvel Legacy – Spider-Man/Deadpool est plutôt correcte. Bon, on est très loin du mélange action/humour que l’on pouvait trouver chez Fabian Nicieza ou Joe Kelly. Mais c’est nettement au-dessus des pitreries habituelles de Deadpool. Robbie Thompson propose une aventure un peu fouillis mais qui tient la route, avec parfois de bonnes idées, comme le retour de Tabula Rasa. Alors que Spider-Man en veut beaucoup à Deadpool, qui a tué l’agent Coulson dans l’arc Secret Empire, les 2 héros vont toutefois s’associer pour retrouver un marchand d’armes se faisant passer pour Wade Wilson. Deadpool est accompagné d’une équipe formée de personnages déjantés (une vache vampire, un robot) qui fonctionne bien et le tandem montre une bonne complicité. Ce que j’apprécie dans l’histoire, c’est que de temps en temps Robbie Thompson arrive à glisser quelques moments un peu plus sérieux dans son intrigue, comme lorsque Deadpool se confie à Spider-Man et lui avoue sa déception de ne pas être à la hauteur. Il y a même un épisode situé dans le futur nous présentant les 2 héros à l’hospice plein de malice. C’est assez sympathique. On note aussi la présence de Paige Guthrie, alias Husk qui est toujours un plaisir à lire dans la mesure où les pouvoirs du personnage peuvent lui permettre de faire beaucoup de choses. C’est d’ailleurs sous les crayons de Chris Bachalo que Paige avait pris une autre dimension, il suffit de relire Generation Next pour comprendre à quel point on peut assez loin avec elle. Paige, Spider-Man, Chris Bachalo : tout était prêt pour une partie graphique d’enfer sur ce tome 1 de Marvel Legacy – Spider-Man/Deadpool… Et ce n’est malheureusement pas le cas…
Des graphismes de Chris Bachalo très décevants
Je ne sais pas comment le dire. Je suis un fan absolu de Chris Bachalo. D’abord découvert sur Generation X où il m’avait bluffé, je l’ai retrouvé sur Death, Shade The Changing Man, Legends of the Dark Knight. Son style a énormément évolué lorsque Mark Buckingham ou Mark Pennington ont arrêté de l’encrer. Je l’ai trouvé un peu moins bon lors de son retour sur Gen X et assez difficile à suivre sur Steampunk. Mais il y avait toujours un petit côté en plus. Son retour sur les X-Men et la période 2000 a été faite de hauts et de bas. Et j’ai eu l’impression que petit à petit, Bachalo revenait à un style un peu plus sobre, plus lisible, ce qui était pour le mieux. Dans Marvel Legacy – Spider-Man/Deadpool, tome 1, on retrouve malheureusement tous ses pires travers. Narration difficile, personnages un peu bizarres, beaucoup de détails qui empêchent à la lecture, parfois même des traits un peu grossiers. On ne peut lui enlever un certain style, mais il faut avouer que ses dessins sont ratés. Et vraiment c’est un crève-cœur pour moi. Même Paige Guthrie, qui explosait sous ses crayonnés sur la 1re page de Generation X n°1 est ratée. Pire que ça, il n’arrive pas à faire 3 épisodes consécutifs et se voit remplacé par des dessinateurs comme Scott Hepburn ou Matt Horak qui livrent des planches d’un niveau faible. De fait, la partie graphique de Marvel Legacy – Spider-Man/Deadpool gâche véritablement l’histoire. Une histoire sympathique mais sans plus. ■
Marvel Legacy – Spider-Man/Deadpool, tome 1 est un comics publié en France chez Panini Comics.