7. Alex Maleev : granuleux et sombre

En 1998, Daredevil repart de zéro avec un #1 piloté par Kevin Smith et Joe Quesada. Mais c’est vraiment au #26 que tout bascule, quand une équipe créative débarque pour redéfinir le personnage : Brian Michael Bendis au scénario et Alex Maleev aux dessins. À ce moment-là, Maleev est encore un inconnu, mais ce run va le propulser au rang de légende du comics et faire de lui le dessinateur incontournable de Daredevil.
Son style ? Minimaliste, sombre, ultra-encré, avec un réalisme brut et granuleux. Son Matt Murdock est épuisé, usé, hanté. Son Daredevil émerge de l’ombre comme un spectre, tandis que ses adversaires—Kingpin, Bullseye (nouvelle version inspirée de Colin Farrell), Elektra, Le Hibou—prennent une présence quasi mythologique sous son crayon. Maleev capture à la perfection la dualité du personnage, chaque regard, chaque posture, trahissant plus que mille bulles de dialogue.
Sur les 55 numéros du run de Bendis, Maleev n’a quasiment jamais lâché le poste (hormis une pause de 5 numéros signés David Mack). Un record de longévité, et surtout une empreinte indélébile sur l’univers de Daredevil. Après ça, Maleev est devenu l’un des artistes les plus demandés de Marvel, mais pour beaucoup, il reste un des meilleurs dessinateurs du Diable de Hell’s Kitchen.
6. Bill Sienkiewicz : l’artiste qui a redéfini Elektra (et Daredevil avec)

Impossible d’imaginer Daredevil sans Elektra. Elle est son drame, son poison, son obsession. Leur histoire tragique définit une bonne partie du mythe, à tel point qu’un récit sur Elektra est forcément un récit sur Daredevil.
Et s’il y a un artiste qui a transcendé le personnage, c’est Bill Sienkiewicz. Certes, son travail sur Daredevil : Love & War est phénoménal, mais c’est vraiment avec Elektra : Assassin qu’il laisse une empreinte indélébile. Son art sombre, torturé, hallucinatoire plonge Elektra dans un monde cauchemardesque, réinventant non seulement le personnage, mais l’univers graphique de Daredevil tout entier.
Bill Sienkiewicz ne s’est pas contenté d’illustrer une histoire, il a changé la manière de raconter des comics. Son style explose les codes de la bande dessinée traditionnelle, flirtant avec l’art contemporain, le collage, l’abstraction. Plus qu’un dessinateur, il a été un révolutionnaire, et son passage sur Elektra: Assassin a fait passer Daredevil dans une autre dimension.
5. Gene Colan a sauvé Daredevil

Les débuts de Stan Lee sur Daredevil ont été marqués par un problème majeur : l’instabilité artistique. Incapable de garder un dessinateur sur la durée, la série avançait par à-coups, freinée à chaque changement de crayon. Même John Romita Sr., un des rares à s’être installé un moment, n’a pas eu un run très long. Résultat ? Un comic qui avait l’air propre, mais qui manquait d’âme et d’identité. Pire, Daredevil peinait à se différencier de Spider-Man : des acrobaties, un costume rouge, des vilains insipides… L’ombre de Spidey planait lourdement.
Puis, le miracle Gene Colan. En prenant le relais graphique pour le reste du run, il propulse la série à un tout autre niveau. Son trait, bien plus expressif et fluide, donne enfin du corps aux intrigues. Et même si les histoires commencent à recycler d’anciens arcs, elles le font avec plus de profondeur et une meilleure mise en scène. Daredevil commence à respirer, comme si la série réalisait qu’elle était là pour durer. [ENVIE DE LIRE LA SUITE ? CLIQUEZ SUR LA PAGE SUIVANTE ! ]