Infamous Iron Man, tome 2 : Fatalis, l’héritier de Tony Stark ? [avis]

(image © Marvel Comics)

Dans sa quête de rédemption, le Dr Fatalis prend la place de Tony Stark sous l’armure d’Iron Man. Mais on n’efface pas facilement son passé quand on s’appelle Fatalis. Avec en toile de fond, l’absence des 4 Fantastiques. Une 2e partie étonnante et riche, pleine d’allusions et de références bienvenues.
■ par Stéphane Le Troëdec

 

La formule du « Superior Spider-Man » est-elle déclinable à d’autres superhéros ? Dan Slott avait eu l’idée de remplacer Peter Parker par le Dr Octopus, avec pour résultat un Spider-Man réellement optimisé. Avec Iron Man, c’est un autre « docteur » qui prend la place d’un superhéros Marvel mais dans d’autres conditions. Et si les tics d’écriture habituels de Brian Michael Bendis sont bien là, son traitement du Dr Fatalis surprend.

 

(image © Marvel Comics)

 

Fatalis dans le camp des superhéros Marvel

Fatalis est arrivé à la conclusion qu’être un supervilain n’était pas suffisamment satisfaisant. Il lui reste donc tout un pan de la moralité à explorer : être un « gentil ». Mais si Victor Von Fatalis parait sincère dans sa démarche (mais pas philanthrope), il se heurte à de nouveaux obstacles. Car impossible pour lui de mettre de côté son passé. D’un côté, les superhéros se méfient de son revirement moral, surtout le SHIELD et encore plus Ben Grimm, bien placé pour connaitre la félonie du personnage. De l’autre, ses anciens alliés ou sbires, bref la communauté des supervilains, ont compris qu’ils ne pouvaient plus lui faire confiance : Fatalis connait leurs points faibles qu’il utilise pour les faire tomber un à un. Tout ceci, Fatalis l’a évidemment anticipé. Par contre, ce qu’il n’a pas prévu, c’est le retour de Cynthia, sa mère sorcière. Et ce qu’il ignore, c’est que le Reed Richards d’un autre univers tire les ficelles dans l’ombre…

 

(image © Marvel Comics)

 

Fatalis, réellement repenti ?

Fatalis s’est-il réellement repenti ? Ne cherche-t-il pas à tromper son monde ? Brian Michael Bendis pourrait jouer sur cet aspect des choses, mais il choisit un autre chemin. Non pas qu’à la lecture d’Infamous Iron Man on ne se pose jamais la question, mais rapidement on comprend que l’intérêt est ailleurs. Avec le Spider-Man supérieur, Dan Slott expliquait que Peter Parker était loin d’être un Spider-Man efficace. Avec Infamous Iron Man, Brian M. Bendis n’insiste pas sur cet aspect. On aurait pu croire que sa maitrise de la magie et des sciences aboutirait à une espèce d’uber Iron Man, balançant des rafales d’énergie tout en incantant des sorts à foison. Il y un tout petit peu de ça. Mais pas beaucoup car Brian M. Bendis travaille un autre angle de Fatalis. En fait, Infamous Iron Man, c’est essentiellement un comics « doux » et mélancolique, l’histoire d’un personnage qui n’arrivera peut-être jamais à convaincre son monde qu’il a changé.

 

(image © Marvel Comics)

 

Volte-face

Fatalis à la place d’Iron Man, ça n’a rien d’illogique. Les 2 hommes partagent des points communs évidents : l’armure et l’intelligence. Dans les années 80, une des rencontres les plus fameuses Victor et Tony Stark reste la saga Doomquest et sa suite Recurring Knightmare. Fatalis y découvrait rapidement l’identité de Tête de Fer. Le début d’une certaine forme d’admiration exploitée ici par Bendis. Infamous Iron Man travaille donc cette idée du double négatif repenti, du jeu de miroir déformant. Rien d’étonnant donc que dans Infamous Iron Man Brian M. Bendis ramène Riri Williams, alias Ironheart, l’héritière de Tony Stark qui va venir questionner ce « nouvel » Iron Man. Indirectement, c’est aussi une occasion maligne pour Brian M. Bendis de mettre en scène, Tony Stark, sous la forme d’une IA bavarde et caustique. Au passage, si vous n’aimez pas Brian M. Bendis, Infamous Iron Man ne vous fera pas changer d’avis : on y retrouve la marque de fabrique du scénariste, des couloirs de dialogues, une mise en scène de la discussion, et une hyper-décompression de l’intrigue (tout ce tome 2 pourrait tenir en 24 pages).

 

(image © Marvel Comics)

 

Une sorcière nommée Wanda ?

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Avec l’arrivée de Cynthia, la mère de Fatalis, les dessins d’Alex Maleev font penser à Wanda Maximof, la Sorcière Rouge. Après tout, si on se souvient de La Croisade des enfants, ça fait assez sens que Bendis ramène le personnage, même indirectement. En réalité, non, Cynthia n’est pas une « couverture » pour la Sorcière Rouge, mais quelque chose dans la conclusion de ce tome 2 ramène à cette idée que Wanda n’est pas très loin, et qu’un personnage lié à elle trame quelque chose dans l’ombre. Ne feuilletez pas cet album d’Infamous Iron Man avant de le lire, vous vous gâcheriez une surprise bienvenue et qui fait sens.

 

(image © Marvel Comics)

 

La Chose broie du noir

Dans Infamous Iron Man, Ben Grimm intervient régulièrement pour rappeler à Fatalis son passé. Non, les superhéros Marvel ne sont pas près d’oublier son passé de supervilain. Mais Brian M. Bendis lui trouve une autre utilisation. Forcément, quand le Reed Richards de l’univers Ultimate vient demander à la Chose de tuer Fatalis, ça remue des choses chez lui. Ben Grimm s’interroge. Il consulte Johnny Storm, son ex-équipier des 4 Fantastiques et rapidement la discussion dérive vers une certaine tristesse d’une époque révolue, de celle où les FF existaient encore. Son acharnement à traquer Fatalis pour le compte du SHIELD, c’est en fin de compte l’expression de sa tristesse, de son mal être. Si ce tome 2 marque la fin de la série Infamous Iron Man, rien n’est pour autant réglé pour ses protagonistes : la suite est à lire dans la série régulière d’Iron Man, bientôt disponible en album chez Panini Comics. ■

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(image © Marvel Comics, Panini Comics)

Infamous Iron Man, tome 2 est un comics publié en France chez Panini Comics.




A propos Stéphane Le Troëdec 628 Articles
Stéphane Le Troëdec est spécialiste des comics, traducteur et conférencier. En 2015, il s'occupe de la rubrique BD du Salon Littéraire. Ses autres hobbys sont le cinéma fantastique et les jeux. Enfin, et c'est le plus important : son chiffre porte-bonheur est le cinq, sa couleur préférée le bleu, et il n’aime pas les chats.