Deathmatch : Combat à mort chez les superhéros ! [avis]

Deathmatch
(image © Boom ! Studios)

Avec Deathmatch, Paul Jenkins (Sentry, Peter Parker) et Carlos Magno (Planet of the Apes) nous entraine dans un affrontement entre une trentaine de superhéros. Si tous les personnages sont créés pour l’occasion, il existe beaucoup de points communs avec les héros emblématiques de Marvel ou DC. Retour sur une histoire réussie et qui aurait largement sa place entre Avengers Arena et Secret Wars.
■ par Doop

Deathmatch
(image © Boom ! Studios)

Toute ressemblance avec des personnages existants…

Deathmatch commence lorsque 36 des personnages les plus puissants de la Terre (héros et vilains) comme Dragonfly (inspiré de Spider-Man), Berserk (un pseudo Wolverine) ou Sable (un pendant féminin de Batman) sont capturés par une menace inconnue et enfermés dans un espace clos. Contre leur volonté, ils vont devoir participer à un tournoi à mort où il ne peut en rester qu’un. Mais quel est le rapport avec une crise cosmique qui s’est produite il y a plusieurs années ? Quel secret cache les participants ? Et à la fin, qui sera le plus fort ? N’allez pas chercher plus loin, ce que nous proposent les 2 artistes de Deathmatch est tout simplement une bataille à mort entre nos superhéros préférés. Vous rêviez d’assister à un combat à mort entre Iron Man et Batman ? De savoir qui est le plus fort entre un faux Superman et un ersatz de Hulk ? Même si ce ne sont pas réellement les superhéros classiques, tout vous sera dévoilé le long de ces 12 épisodes particulièrement prenants. On ne peut s’empêcher de faire des parallèles, ce qui est amusant au départ (qui n’a jamais rêvé de voir un combat à mort entre Batman et le Joker ?) mais qui finalement dessert un peu l’intrigue. Chaque fois qu’un personnage apparait, je ne peux m’empêcher de penser à leur contrepartie Marvel ou DC. Cela amoindrit un petit peu la caractérisation. Mais c’est un léger bémol, tant Paul Jenkins prend ses distances avec les versions classiques pour finalement conclure Deathmatch comme un véritable comics de superhéros teinté de science-fiction autonome.

 

Deathmatch
(image © Boom ! Studios)

 

Une grosse caractérisation au service d’une intrigue pointue

Dans Deathmatch, l’une des forces de Paul Jenkins est la caractérisation et le rendu des tourments intérieurs de ses héros. Comme il a été précisé un peu plus haut, Deathmatch se base énormément sur les superhéros des grands éditeurs. Cela permet d’apporter à chacun d’eux la « touche Jenkins », constituée de monologues et de ressentis personnels. Cela fonctionne bien, même si quelques-uns des 36 personnages ne sont là que pour servir de chair à canon. Le scénariste s’attarde quand-même sur quelques figures principales de l’histoire, notamment Dragonfly, Sable ou Omni-Engine. Paul Jenkins se sert par exemple du match à mort entre Sable et The Mink pour décortiquer subtilement les liens entre Batman et le Joker. De ce fait, le scénariste brise sans trop en avoir l’air le 4e mur, qu’il englobe dans une histoire parfois difficile à suivre. Les 1ers épisodes ressemblent vraiment à un Avengers Arena ou à un Battle Royale. D’ailleurs Deathmatch et Arena sont sortis exactement au même moment. Mais on se rend très vite compte que la trame principale est beaucoup moins simple que ça. Paul Jenkins nous perd un peu avec des voyages dans le temps et des plans subtils et parfois un peu tirés par les cheveux mais il arrive à bien faire passer la pilule, avec de longs paragraphes explicatifs qui apportent une justification aux actions des personnages.

 

Deathmatch
(image © Boom ! Studios)

 

Deathmatch : des dessins splendides

Dans Deathmatch, la caractérisation forte du casting principal est de plus renforcée par les dessins précis et clairs de Carlos Magno, qui s’amuse à extrapoler sur les plus grandes figures superhéroïques. À noter que le dessinateur réalise l’intégralité des 12 épisodes, ce que n’avait pas réussi à faire Marvel avec Avengers Arena. Comme quoi, 12 épisodes ce n’est pas non plus la mer à boire quand on a bien préparé la série. Les compositions sont vraiment réussies et Carlos Magno prouve qu’il est complètement à l’aise avec ce genre. Alors que certains droits semblent difficiles à obtenir, il y a de quoi avec Deatchmatch de livrer une histoire complète, bien écrite et surtout très bien dessinée qui pourrait sans doute plaire au public français. Éditeurs français, à vous de jouer ! ■

 

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(image © Boom ! Studios)

 

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A propos Doop 374 Articles
Doop lit des comics depuis une quarantaine d'années. Modérateur sur Buzzcomics depuis plus de 15 ans, il a écrit pour ce forum (avec la participation de Poulet, sa minette tigrée et capricieuse) un bon millier de critiques et une centaine d'articles très très longs qui peuvent aller de « Promethea » à « Heroes Reborn ». Il a développé une affection particulière pour les auteurs Vertigo des années 90, notamment Peter Milligan et Neil Gaiman.