Dead Drop : Mission Impossible pour les superhéros Valiant ? [avis]

(image © Valiant Comics)

Dead Drop est un exercice de style autour d’une figure imposée de l’espionnage : la course-poursuite. Un comics rapide et efficace qui met aussi en avant des persos Valiant un peu moins connus.
■ par Stéphane Le Troëdec

(image © Valiant Comics)

Manhattan. X-O Manowar plonge à toute vitesse en plein cœur de Time Square. Aric poursuit une anarchiste en possession d’un virus extraterrestre extrêmement dangereux. S’il est libéré, l’humanité toute entière pourrait bien rapidement disparaitre. Une mission a priori facile pour X-O Manowar, surtout qu’il peut compter sur le soutien d’Archer, Neville Alcott, la détective Cejudo et l’androïde Beta-Max. Mais c’est sans compter l’agilité de la jeune fuyarde et surtout le zèle des forces de police newyorkaises, persuadées qu’Aric est un imposteur extraterrestre…

 

(image © Valiant Comics)

 

Dead Drop ?

Le héros marche, s’arrête sur un banc à côté de quelqu’un. Échange de mots de passe secret. Le héros se voit alors remettre une enveloppe contenant une info primordiale, se lève et s’en va. On a tous déjà vu cette scène dans les films ou romans d’espionnage. On appelle ça un live drop, « live » parce que il y a un échange direct. Un dead drop, ou boite aux lettres mortes, c’est le contraire : une personne laisse une info dans un endroit caché ; l’interlocuteur viendra la récupérer par la suite. Tout ça pour dire que dès le départ, la minisérie Dead Drop s’inscrit d’emblée dans un contexte d’espionnage très marqué.

 

(image © Valiant Comics)

 

Course-poursuite à vive allure

Avec Dead Drop, Alex Kot signe un récit complet qui utilise à fond la figure imposée des histoires d’espionnage : la course-poursuite. Tout dans Dead Drop travaille autour de cette idée de personnages jamais statiques, toujours en déplacements, et qui se pourchassent. On pense bien entendu à un 24 heures chrono ou à un Mission : Impossible survoltés. Trahisons, faux semblants, interrogatoires, tous les éléments de l’espionnage y passent. Dead Drop peut donc se lire comme une espèce de best of des récits d’espionnage et d’action. Un exercice de style certes parfois un peu forcé, mais qui a le mérite de foncer pied au plancher sur 4 épisodes où on ne voit jamais le temps passer.

 

(image © Valiant Comics)

 

Un récit autonome qui met en avant des héros Valiant plus ou moins connus

Dead Drop est un récit relativement autonome dans l’univers Valiant. Les histoires de cet éditeur sont souvent pensées pour être lues sans forcément avoir beaucoup de connaissances des personnages et forces en présence. Une fois de plus, Alex Kot réalise ici un joli exercice d’épure, dans la mesure où vous pouvez vous plonger sans prise de tête dans cette course-poursuite et sans vous soucier d’une quelconque continuité. Dead Drop est relativement « clés en main » et permet aussi de faire connaissance avec 4 héros Valiant, certains très connus d’autres beaucoup moins. Sans aucun doute, les habitués de cet éditeur connaissent déjà Archer et X-O Manowar. Par contre, Alejandra Cejudo et Beta-Max n’ont peut-être pas marqué les esprits. Cet agent du DCPD et le cyborg des années 80 apparaissent dans le 1er album Quantum& Woody. Les tempéraments sérieux d’Aric et Alejandra sont contrebalancés par l’humour décalé d’Archer et Beta-Max. Des variations de ton qui viennent rythmer agréablement l’intrigue de Dead Drop.

 

(image © Valiant Comics)

 

Du rythme et de l’action

Adam Gorham, vous le connaissez peut-être grâce à son travail sur le raton laveur le plus célèbre de la galaxie, vu dans l’album Rocket paru chez Panini. Avec Dead Drop, il livre un travail vivant et dynamique qui convient parfaitement à cette histoire fondée sur la vitesse. Mais surtout l’action est particulièrement lisible, et le lecteur jamais perdu. Le dessinateur utilise notamment de petites vignettes superposées aux planches pour attirer l’attention du lecteur sur certains détails, un peu à la manière d’Andrea Sorrentino. À noter enfin les couvertures de Raúl Allén, qui évoque les travaux de Saul Bass, le célèbre collaborateur d’Alfred Hitchcock ! Décidément, Dead Drop est placé sous le signe de l’hommage aux récits d’espionnage. ■

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(image © Valiant Comics, Bliss Comics)

Dead Drop est un comics publié en France chez Bliss Comics.




A propos Stéphane Le Troëdec 628 Articles
Stéphane Le Troëdec est spécialiste des comics, traducteur et conférencier. En 2015, il s'occupe de la rubrique BD du Salon Littéraire. Ses autres hobbys sont le cinéma fantastique et les jeux. Enfin, et c'est le plus important : son chiffre porte-bonheur est le cinq, sa couleur préférée le bleu, et il n’aime pas les chats.