5 mondes, Le Portail d’Emeraude : une conclusion écologique porteuse de promesses d’avenir

5 mondes
(image © Glénat, Penguin Random House)

Cinquième et dernier tome de la saga de SF entraînante des 5 Mondes, « Le Portail d’Emeraude » promet une conclusion à la hauteur qui enchantera petits et grands. Parfaitement dans l’ère du temps, la dernière planète visitée n’est pas verte pour rien et porte des thèmes environnementaux d’actualité. L’odyssée initiatique de Oona touche à sa fin et pour Mark et Alexis Siegel, « Le Portail d’Emeraude » est l’aboutissement de la saga des 5 mondes. Et il ne faut surtout pas s’arrêter à cette impression de lire un comics pour ado car l’ensemble est plus profond qu’il n’y semble au 1er abord.
■ par Fletcher Arrowsmith

 

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(image © Glénat, Penguin Random House)

 

Résumé des 4 tomes précédents des 5 Mondes

Après avoir allumé 4 des 5 phares, Oona, la danseuse de sable, et ses amis, An Tzu et Dax, arrivent enfin sur Grimbo(E) la planète verte qui renferme le dernier phare. Mais encore faut-il le débusquer dans un environnement envahi par une mousse phagocytant et recouvrant les mers et une partie des terres immergées. Le simulacre prépare sa revanche sur le trio avec An Tzu comme cheval de Troie pour accéder au portail et au monde des félidés. Nos héros n’ont à la fois jamais été aussi prêt de la victoire mais las et épuisés, terriblement loin de laisser le Simulacre l’emporter. Dans un final époustouflant, sur Terre ou sous la mer, à travers 5 mondes où amis (dont des revenantes) et ennemis s’affronte une ultime fois, « le Portail d’Emeraude » s’apparente au terminus d’une quête initiatique. C’est le point d’orgue d’une histoire passionnante qui a commencé en 2017 dès les 1res planches du tome 1, « Le Guerrier de sable ».

 

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(image © Glénat, Penguin Random House)

 

Génération verte

Chaque tome et mondes possède sa couleur dominante, comme le rouge au 3e tome (Le dédale rouge) succédant au bleu du 2e (Le prince de Cobalt). Placé sous le signe de l’environnement, le portail d’Emeraude se pare de la couleur verte de la planète Grimbo(E). Vert comme mère nature, comme la couleur de l’espoir ou comme les mouvements écologiques planétaires se drapent. Berta Caceres a dit que « Notre Terre mère, militarisée, clôturée, empoisonnée, témoin de la violation systématique des droits fondamentaux, nous exige d’agir ». C’est cette action des héros et des peuples des différents mondes que nous retrouvons si bien dans la dernière partie du récit de Mark et Alexis Siegel. Grimbo(E) doit sa couleur verte à une mousse recouvrant la quasi-surface du globe à l’instar de l’eau sur notre planète Terre. Mais ici les habitants doivent apprendre à vivre avec une flore agressive qui ne cesse de rappeler que l’humilité est de bon ton pour survivre. Port Persil, Salicorne, Cossien, Roi-Saule, la nature envahie le Portail d’Emeraude. À partir de ces constatations, il n’est pas compliqué de voir le Simulacre comme la somme des maux d’une humanité cupide et destructrice à laquelle Oona est ses amis devront faire face en allumant la flamme de l’espoir dans un dernier phare décidément bien caché. Surement car il faut le mériter de corps comme d’esprit. Qui triomphera à la fin ? La nature ? L’homme destructeur et irrespectueux ? Ou bien faudra-t-il plutôt cohabiter en s’ouvrant sur d’autres mondes comme celui des félidés. Faune, Flore et Humanité tous réunis et ensemble, tel est l’enjeux d’un dernier tome terriblement d’actualité.

 

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(image © Glénat, Penguin Random House)

 

Une atmosphère chaleureuse et délicieusement sucrée

L’autre réussite des 5 mondes est à chercher du côté des dessins. Le pool graphique composé de Xanthe Bouma, Matt Rockefeller et Boya Sun proposent tous le long des 5 tomes une approche très colorés dans un style cartonny que l’on retrouve dans les meilleures productions des maisons d’édition américaine comme ONI Press, Boom Studio ! pour les plus connus ou encore Random House Books for Young Readers pour Les 5 mondes. Les décors regorgent de détails et les visages expressifs à travers des planches très dynamiques baignant dans une atmosphère qui donne la pèche. Sous une enveloppe graphique colorée et presque enfantine, la lecture des 5 mondes se mérite et demande une attention surprenante et forcément la bienvenue.

 

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(image © Glénat, Penguin Random House)

 

Une conclusion aux messages positifs

Mark et Alexis Siegel proposent une belle conclusion à leur odyssée en laissant le lecteur s’interroger sur le sens de la vie en communauté. La conclusion sort des sentiers battus et étonnera plus d’un lecteur, surtout ceux habitués à des récits et histoires tombant dans la facilité et la banalité comme trop souvent de nos jours. Univers complexe et novateur, pour Les 5 mondes, les Siegel se sont donnés les moyens. Le découpage de l’histoire en 5 tomes conséquents de plus de 240 pages et la publication soutenue (5 volumes, plus de 1 300 pages en 4 ans à peine) contribuent au succès de l’entreprise. La lecture des 5 mondes s’apparente presque à celle de romans graphiques tant la densité narrative impressionne. Les auteurs savent alterner temps mort, introspections, actions et séquences émotives avec un équilibre toujours juste. Et surtout, comme ce dernier tome le démontre, Mark et Alexis Siegel font réellement vivre et évoluer l’univers crée en portant des thèmes très positifs comme l’entraide, l’accomplissement de soi ou cette recherche d’une cohabitation en harmonie avec autrui et surtout son environnement. Pour conclure je vous laisse méditer devant cette réflexion de Victor Hugo : « c’est une triste chose de songer que la nature parle et que le genre humain ne l’écoute pas ». ■

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(image © Glénat, Penguin Random House)

Cinq mondes, « le portail d’émeraude » est un comics publié en France par Gallimard Bande Dessinée. Il contient 5 Worlds – The Emerald Gate.




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