X-Men : Dark Phoenix vient clore une aventure entamée déjà depuis presque 20. On espérait une fin en fanfare. Malheureusement, le film propose une histoire superficielle, plate et sans aucun intérêt. Pire : X-Men : Dark Phoenix serait presque un gros doigt d’honneur aux fans des films ou des comics.
■par Doop
Dès le départ, donner les commandes de X-Men : Dark Phoenix à Simon Kinberg ne semblait pas être une bonne idée. L’homme a déjà scénarisé les 4 précédents opus de la franchise X-Men. Cela augurait d’une certaine continuité dans l’écriture et comme les derniers films étaient quand-même assez catastrophiques, on pouvait s’inquiéter. Restait à voir ce qu’il pouvait donner en tant que réalisateur puisque celui-ci n’avait jamais franchi le cap. Et comme on pouvait douter : il y a beaucoup à revoir.
On prend les mêmes et on recommence ?
Depuis très longtemps, les scenarios des précédents films rabâchent les mêmes thèmes et les mêmes persos. On met toujours en avant la trinité Magneto, Xavier et Mystique sans vraiment se préoccuper du reste, que ce soit du casting autour, ou des méchants, et pourtant les ennemis des X-Men ne manquent pas de charisme. Et malheureusement, c’est encore une fois le problème dans ce X-Men : Dark Phoenix… En pire ! Seul Charles Xavier a droit à quelques moments de développement. Le reste est totalement laissé à l’abandon, ce qui est assez bizarre quand on décide d’adapter – une nouvelle fois – la mythique Saga du Phénix noir. Le résumé du comics est en ligne, n’hésitez pas à comparer avec le scénario du film. C’est impressionnant de voir à quel point aucun personnage n’a droit à autre chose qu’une réplique ou qu’une scène d’action foireuse. Jean Grey devrait être le point central de l’histoire, mais au final elle ne sert presque à rien. Nous avons simplement une jeune fille possédée par un pouvoir qu’elle ne contrôle pas et qui passe son temps à essayer de le combattre ou de l’embrasser. Ce n’est pas un problème de réalisation, simplement un souci de scénario. Simon Kinberg rate magistralement tous les moments possibles où il pourrait y avoir de l’émotion. La mort d’un personnage principal au 1er tiers du film pouvait donner lieu à quelques instants intenses, mais il n’en est rien. La relation entre Cyclope et Jean pouvait apporter un peu de piment, d’émotion… Hé, non, absolument pas ! Le héros se contente simplement de hurler « Jean » toutes les 4 secondes. L’histoire se déroule sans aucun moment épique, sans aucun sentiment, sans aucune émotion. Simon Kinberg déroule un tissu narratif froid et sans âme. Le pire c’est que certains éléments sont carrément auto-plagiés : certains points de l’intrigue ressemblent énormément à X-Men : L’affrontement final ! On se croirait dans une série télévisée médiocre, avec des personnages qui passent par là sans trop savoir pourquoi.
Même pas de références
Parfois, les clins d’œil et autres références à l’attention des fans peut sauver un film de l’ennui profond, réveiller l’attention, sauver les meubles. Encore une fois, X-Men : Dark Phoenix passe totalement à côté de la plaque ! C’est fou de constater que le film comporte une dizaine de mutants et qu’aucun d’entre eux, à part une apparition de Dazzler, ne correspond à un personnage du comics. Pire que ça, ils ne sont même pas nommés ! On a donc droit à un Acolyte de Magneto sans nom qui se bat avec ses dreadlocks (véridique), ou une jeune femme faisant penser à Marrow mais il n’en est rien ! Le pompon est atteint avec Jessica Chastain qui joue une extraterrestre voulant exploiter le pouvoir du phénix. Quand on vous parle Phénix et extraterrestres, vous pensez tout de suite aux Shi’ar, non ?! Eh bien même pas ! Elle et ses compagnons sont simplement des extraterrestres quelconques, métamorphe et jamais nommés à l’écran. C’est tout simplement ahurissant ! En gros ce sont des méchants … parce qu’il fallait bien en mettre. Et c’est très frustrant pour le fan. Au pire j’aurais accepté des Broods ou des Badoons, ça ne coûtait rien au scénario, mais non.
Des partis-pris superficiels et mal exploités
On commence X-Men : Dark Phoenix alors que les X-Men sont des héros, adulés sur toute la planète. Ce principe de base pouvait être sympa et pouvait laisser penser qu’enfin Charles Xavier avait atteint son objectif, même si on ne sait pas trop pourquoi. En réalité, il s’agit simplement d’une tentative maladroite qui consiste à vouloir retourner l’opinion contre les mutants en moins de 10 minutes lorsque Jean attaque des soldats. Imaginez : les superhéros sont appelés par le Président des États-Unis pour résoudre des problèmes. Et 2 heures seulement après qu’une X-Woman ait attaqué des soldats, le monde entier cherche à la dégommer, elle et ses amis. Cela manque vraiment d’envergure, de caractérisation et de profondeur d’analyse. Cet effet est tout simplement raté, tout comme les scènes de bataille assez confuses. La 2e qui oppose Magneto, les X-Men et l’armée est tout simplement incompréhensible !
Des acteurs absents
Et que dire des acteurs ! Je n’ai jamais aimé James McAvoy en Charles Xavier, ni même Michael Fassbender en Magneto. Comme ils n’ont ici que quelques bribes de dialogues, c’est très décevant. Le pire étant le personnage du Fauve, joué par Nicholas Hoult, qui change radicalement d’état d’esprit sans arriver à nous faire ressentir quoique ce soit à l’écran. Je sais que la plupart des gens sont tombés sur cette pauvre Sophie Turner, l’actrice de Game of Thrones. Je pense que ce n’est pas mérité : elle n’a tout simplement rien à jouer ! Soit on la fait pleurer, soit on la filme dans une posture christique où elle n’a rien à faire. C’est limite dommage car elle a une présence indéniable à l’écran. -Men : Dark Phoenix est une succession de personnages transparents ou qui agissent de manière stupide. Pensez à la prestation de Bishop dans Days Of Future Past, multipliez-là par 10 et vous avez tous les personnages de X-Men : Dark Phoenix !
Une fin qui n’est pas une
Et que dire de la fin de -Men : Dark Phoenix ? Vous cherchiez un combat épique, un sacrifice, un moment fort : il n’en sera rien. Simon Kinberg laisse le spectateur se débrouiller avec une non-fin, qui ne règle aucun problème et qui peut limite passer pour un happy end. En laissant les choses telles qu’elles le sont à la fin de X-Men : Dark Phoenix, le réalisateur montre en fait qu’il s’en moque royalement ! Pourquoi clore un film quand on sait qu’il n’y aura pas de suite ? Simon Kinberg imagine donc une conclusion plus que légère et limite méprisante pour l’audience. C’est un peu comme si l’arrêt de la franchise primait devant l’intérêt du film. Bref, -Men : Dark Phoenix est raté de bout en bout. Allez, on va dire qu’il y a quand-même quelques jolies images dans le film et que les 10 premières minutes sont regardables. ■