Un lecteur de comics en confinement : Fletcher Arrowsmith vs COVID-19 (jour 23)

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(image © Image Comics)

Pas facile le confinement sur Oa, surtout avec les gardiens qui n’arrêtent pas de vous donner des missions vous obligeant à vous déplacer. Je soupçonne qu’ils n’aient pas encore inscrits les gestes barrières dans le grand livre d’Oa. Enfin, heureusement que grâce à ma lanterne et mon anneau, j’ai pu m’offrir des distractions comme la très distrayante série Supergirl ou encore l’extraordinaire saga Renaissance de Frank Miller et David Mazzucchelli.
■ par Fletcher Arrowsmith

 

Jour 23 : mardi 7 avril

 

Supergirl (2011) n°1 à 7

(image © DC Comics)

Après la Ligue de Justice, place à une autre série du New52 qui m’avait alors laissée une très bonne impression. Kara Zor-El, la cousine de Superman renait sous la plume de Michael Green et Mike Johnson. Les 2 premiers épisodes de Supergirl sont clairement décompressés avec peu de textes, beaucoup d’affrontements et des planches de Mahmud Asrar comportant peu de cases. Supergirl arrive sur Terre dans une navette, déjà adulte. Des soldats l’interpellent puis c’est au tour de Superman. Avec une entrée en matière assez simpliste mais direct, on pouvait craindre le pire voire l’inutile. Pourtant au travers des 7 épisodes composant la 1re saga, Supergirl va découvrir une partie de ses origines, affronter plusieurs menaces (Superman, le Cerveau, Simon Tycho, Règne, les Planenoides) et beaucoup voyager (Russie, la station spatiale de Simon Tycho, Argo, New York) en plus d’enrichir son univers avec la solarite ou les planétoïdes. Le type même de série, très agréable à lire, qui monte en puissance au fur et à mesure. Michael Green et Mike Johnson rendent attachante Kara Zor-El dont on comprend la frustration et la colère. Les 2 scénaristes densifient l’histoire et la décompression des débuts est vite oubliée. De plus ils peuvent s’appuyer sur le dessinateur Mahmud Asrar (X-Men Red, Conan le barbare, All New All Different Avengers) qui assure sans faiblir les 7 numéros, modifiant son approche graphique afin de renforcer ses dessins. A signaler que Supergirl intervient également dans la série Superman (2011) de Georges Perez ainsi que Superboy (2011) de Scott Lobdell.

 

 

 

Born Again – Artisan edition

(image © IDW, Marvel Comics)

On ne présente plus Renaissance, Born Again en VO, le récit de Frank Miller et David Mazzucchelli, composé des numéros 227 à 233 de la série régulière Daredevil. Parue en 1986, Renaissance est considérée pour beaucoup comme la meilleure histoire écrite sur le diable rouge. Souhaitant travailler avec David Mazzucchelli, Frank Miller revient sur le personnage qui l’a consacré pour une poignée d’épisode intense qui conditionnera le personnage pendant encore plus d’une décennie. Le Caïd apprend l’identité de Daredevil et va détruire sa vie en lui prenant son identité, son appartement, en le faisant rayer du bureau et plus encore. Clochard, se sentant trahis par tous, Matt Murdock va tenter de remonter la pente. Baignant dans une atmosphère religieuse (le catholicisme), la rédemption se fera au prix de lourds sacrifices. Pour les amateurs de beaux dessins, pour les passionnées d’art, Born Again – Artisan edition est un must have. Présentant l’intégralité de la saga, les planches en grand format ont toutes été scannées par David Mazzucchelli. Entièrement en noir et blanc, elles comportent des collages, des calques à superposer, des esquisses au crayon bleu et des annotations dans les marges. L’ensemble donne encore plus de relief à cette histoire. L’évolution du trait de David Mazzucchelli, plus épuré, aux compositions plus recherchées sans être complexes, apparait au fur et à mesure que se dévoile la vengeance du Caid. L’artiste américain a accompagné sa conjointe Richmond Lewis quelques mois avant en Italie d’où il a puisé son inspiration à travers des œuvres d’art religieuse plutôt baroque. Quoi de mieux pour illustrer l’histoire de Frank Miller au symbolisme chrétien. Ainsi David Mazzucchelli croque un Matt Murdock dans des positions fœtales amenant à la crucifixion du Christ. Son errance dans New York rappelle le chemin de croix. Et puis clou de la démonstration, David Mazzucchelli s’inspire de la Pieta pour représenter Matt dans les bras de sœur Maggie (sa mère retrouvée). Frank Miller et David Mazzucchelli continueront en suivant leur collaboration sur la saga Batman Année Un (Batman Year One en VO) dans Batman n°404 à 407). Born Again – Artisan edition est publié aux États Unis par IDW Publishing. Ne passez surtout pas à côté, le prix vaut largement une lecture essentielle sous un nouvel angle.

 

 

Les 100, saison 6

(image © Bonanza Productions)

Et bien ce fut bien pourri. Heureusement que j’avais du temps mais là ce fut en mode zombie avec la lecture de la Justice League New 52 en même temps. Je vous rassure j’ai tout compris quand même sans avoir l’impression d’avoir raté un évènement essentiel. On peut même se demander s’il y a des scénaristes dans l’avion. Le côté secte a déjà été traité et devient fort lassant. Les retournements de situations sont ridicules et ne servent plus qu’à allonger une sauce passée et indigeste. Forcément la fin amène un cliffhanger pour une saison 7 où je n’en doute pas il sera encore question de la flamme, de lutte entre clans et de trahisons à foison. Bon point : il n’y a que 13 épisodes. Mauvais point : il y a quand même 13 épisodes. ■