Même à Attilan, sur la face cachée de la lune, je m’oblige à respecter la distance sociale nécessaire avec les Inhumains. C’est dire si les gestes barrières sont les superhéros modernes qui abattront le perfide Covid-19. En attendant je me suis banqué derrière une nouvelle pile de lecture comprenant 2 épisodes inédits de Daredevil mais également de la bd française comme La Complainte des landes perdues ou encore The Time before. La nuit sera courte mais surement bien remplie de cette image d’Ursula Andress sortant de l’eau dans le 1er James Bond. D’un coup je suis à nouveau un adolescent.
■ par Fletcher Arrowsmith
JOUR 19 : vendredi 3 avril
Daredevil n°317 et n°318
J’en termine avec mes inédits de Daredevil avant de me relire Fall From Grace. C’est toujours dessiné par Scott McDaniel sur un scénario de D.G. Chichester. Vous avez échappé au pire avec ses 2 épisodes n’importe nawak malgré un casting alléchant de méchants individus (mais moins nocif que COVID-19) : Le Maitre de corvée, l’Homme aux échasses, les Wild Boys (relisez le run d’Ann Nocenti), Tatterdemalion …Même la cover du n°318 annonce la couleur : Don’t worry, we know it looks stupid, but we wanted to have some fun before we ruined DD’s life – AGAIN !. En anglais pour les révisions de certains lecteurs sur le forum. On ne sait jamais peut être que cela comptera pour votre futur Bac. Je confirme la stupidité du scénario (le magot : des tonnes de graisses, matière qui a pris de la valeur), tout comme Matt Murdock va dans les épisodes à suivre en prendre plein les dents. Spoiler de gros bourrin qui tache (oui, on aime cela à Top Comics) : Matt Murdock meurt.
La Complainte des landes perdues
Ma pile de lectures comics est désormais constituée de gros pavés dont des omnibus (JSA, Fantastic Four par John Byrne). Les retours se feront au fil de l’eau et de mon inspiration. Mes bd trop longtemps confinées, délaissent alors leur étagère pour tenter une sortie, hors distanciation sociale (pas bien du tout). Première victime : les 2 premiers tomes de La Complainte des landes perdues de Jean Dufaux et Grzegorz Rosinski. Dans une ambiance à la Thorgal (même dessinateur il faut dire), cette saga fantasy inspirée des légendes celtes continue de m’envouter à chaque relecture. Les 2 premiers tomes forment un arc complet où la magnifique princesse Sioban, va se retrouver à essayer de reconquérir son royaume, perdu par son père à la terrible bataille de Nyr Lynch. La Complainte des landes perdues possède encore ce charme envoutant et troublant du autant au scénario qu’aux dessins de Grzegorz Rosinski.
The Time Before
Récit complet de Cyril Bonin, français malgré son titre, cette très bonne bd n’a pas à rougir si elle se compare à des œuvres similaires américaines. J’aime le thème du voyage dans le temps, sujet casse gueule s’il est mal appréhendé (n’est-ce pas monsieur Brian M. Bendis ?). Dans The Time Before, un talisman est confié à Walter, un jeune photographe ambitieux et coureur, après un geste très altruiste. Il lui permet de remonter le temps, avec comme borne limite le moment de son acquisition. Walter va donc passer une partie de sa vie à corriger la trajectoire de son destin afin de le rendre parfait. Il va vite s’apercevoir que tout cela n’est qu’illusion et que la spontanéité et le hasard font le sel d’une vie accomplie. L’histoire de The Time Before se déroule dans l’Amérique des années 60, quand JFK rendait espoir à toute une nation. Bien dessiné, le récit promet des surprises et on s’attache aux personnages bien loin d’être caricaturaux. The Time Before est une réussite dans le genre en plus d’être un album copieux de plus de 100 pages.
James Bond 007 contre Dr No
Il s’agit d’éduquer le kid Arrowsmith en cette période de confinement. Il y a la continuité pédagogique d’un côté (au passage bravo à tous les enseignants pour le travail effectué) et la continuité pop culture de l’autre. Tout aussi essentielle. Désormais il sait qui est Ursula Andress. Ces rêves vont être remplis de cette délicieuse James Bond girl qui sort de l’eau. Qui a dit que la pêche aux coquillages était un sous métier ? Premier James Bond, de l’œuvre de Ian Fleming porté à l’écran en 1963 par Terrence Young, James Bond 007 contre Dr No possède encore le charme de la première fois, des premiers émois. Délicat dans les coups de poings, le film qui a révélé l’immense Sean Connery au monde entier est à regarder avec la nostalgie des gestes hésitants et de la maladresse innocente. Les suites seront bien meilleures surtout agrémentées de quelques gadgets coquins pour le plus grand plaisir de toutes et tous. ■