Ce n’est pas les 12 travaux d’Hercules mais cela pourrait être ceux d’Astérix bientôt. Donc 12e jour de confinement. Dans ma cité d’Atlantis, l’ennuie pointe parfois mais le weekend arrive. Alors que mes rétines sont encore scotchées des planches de David Mazzucchelli sur Born Again (je vous en parle la semaine prochaine), mon vendredi fut plutôt tranquille avec du X-Men et du Daredevil avant de me mettre au vélo, mais dans un rayon maximum de 1km. C’est le gouvernement qui l’a dit, pas Raoul Taburin. C’est pour notre bien dans notre combat contre Covid-19.
■ par Fletcher Arrowsmith
JOUR 12 : vendredi 27 mars
Uncanny X-Men n°214
Suite des aventures trépidantes des étranges X-Men avec ce n°214 datant de février 1987. Chris Claremont poursuit le recrutement afin de constituer une nouvelle équipe inédite et assez atypique (pour l’époque). Après Psylocke dans le numéro précédent, place à Dazzler. Les X-Men volent au secours d’Alison Blaire possédée par Malice, le membre le plus insaisissable des Marauders. A Dallas (déjà), en pleine discothèque, l’affrontement entre mutants va laisser des traces pour les X-Men. Hais et crains ils le seront encore plus. Après Alan Davis, place à Barry Windsor Smith (Machine Man, Avengers), un artiste londonien au style magnifique et flamboyant qui a notamment fait les beaux jours de Conan le barbare chez Marvel. J’aime beaucoup cet épisode notamment pour les dessins de Barry Windsor Smith. Ils restituent à merveille les pouvoirs de Dazzler dans un déchainement sons et lumières. Son trait se veut plus dur, plus réaliste aux antipodes de celui coloré d’Alan Davis. Il fait partie du pool réduit d’artistes qui tourneront autour des séries mutantes et on le reverra notamment œuvrer sur 2 magnifiques épisodes centrés sur Tornade puis bien plus tard il prendra en main l’arme X, la série qui narre les origines de Wolverine. Et sur Top Comics on apprécie BWS (pour les intimes) comme par exemple notre article sur Archer&Armstrong.
Daredevil n°314
Un nouvel arc en 2 parties pour le Daredevil de D.G. Chichester et Scott McDaniel. Cette fois ci Matt Murdock va affronter la fille de Mister Fear, un vilain récurrent dans la carrière du diable rouge. Bizarrerie, l’épisode commence avec un cauchemar de Matt Murdock avec la présence d’Elektra. Surement pour annoncer son futur retour possible dans Fall From Grace. Nous sommes en 1993 et depuis la série de Frank Miller et Bill Sienkiewicz, Elektra Assassin, l’amante d’origine grecque de Matt est aux abonnées absentes. À l’époque Elektra lives again de Frank Miller parue en 1990 n’est pas intégré dans la continuité. Le reste du numéro se concentre sur la 1re rencontre entre Shock, la fille de Mister Fear, et Daredevil. D.G. Chichester fait monter la sauce trop lentement pour que le lecteur soit réellement intéressé. Surtout que les motivations de Shock sont floues et la rencontre joue sur le vieil adage : « le hasard fait bien les choses ». Cela reste un épisode correct de Daredevil, qui enfile pour l’occasion un t-shirt en guise de masque à défaut de son costume. Par contre j’apprécie toujours autant l’importance qu’accorde le scénariste à travailler dans la continuité et donc de donner une vie privée à son personnage principal, ici avec Ben Ulrich.
Raoult Taburin
En 2018, Pierre Godeau adapte au cinéma Raoul Taburin d’après une bande dessinée de Sempé. Nous sommes des grands admirateurs de Sempé à la maison. Que cela soit à travers les aventures espiègles du Petit Nicolas ou son travail pour le New Yorker. Et cette adaptation propose 1h30 de pur régal. Une comédie légère qui nous renvoie au plaisir simple de notre enfance, comme un saladier rempli de madeleine de Proust. Nous avons adoré le parti pris, simple mais évident, que les personnages gardent, comme dans la bd, les habits qu’ils soient enfants ou adultes. Et puis les actrices et acteurs, très bien dirigés, se glissent dans cet univers bucolique avec simplicité. Benoît Poelvoorde fait un merveilleux Raoul Taburin, ce réparateur de vélo aux doigts de fée qui n’a jamais su tenir l’équilibre sur un cycle. Pour l’accompagner dans son imposture, l’extraordinaire Édouard Baer et la charmante Suzanne Clément. Raoult Taburin a été tourné dans la Drome dont les paysages s’accordent tellement bien avec les aquarelles de Sempé. Un film parfait à voir en famille pour passer un excellent moment de détente et de tendresse. ■