Spider-Verse : le multivers Spider-Man revient à petit prix

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Bonne nouvelle pour les chasseurs de bonnes affaires et les fans de Spider-Man : Spider-Verse fait son retour en librairie dans une édition à petit prix. 9,99 €. Voilà l’occasion rêvée de (re)découvrir ce crossover tentaculaire signé Dan Slott, publié pour la première fois en 2015, qui promet ni plus ni moins tous les Spider-Men du multivers dans une même histoire. Une promesse aussi excitante que périlleuse.

Derrière ce pitch XXL se cache une ambition monstre : connecter les Spider-héros de toutes les époques, tous les styles, toutes les réalités. Du cartoon des années 60 à Spider-Gwen, en passant par le Superior Spider-Man de Doc Ock, Spider-cochon ou encore une Tante May mordue par une araignée radioactive (oui !), tout le monde est de la partie. Trop, diront certains.

Spider-Verse : une intrigue multiverselle à couper le souffle

Le cœur de Spider-Verse, c’est la menace des Héritiers : une famille de vampires cosmiques bien décidée à dévorer tous les « totems-araignées » à travers le multivers. Pour leur résister, il faut une armée. Ou mieux : une armée de Spider-Men, Spider-Women et consorts, recrutés à travers les dimensions par un certain… Otto Octavius, alias le Superior Spider-Man.

C’est ici que Dan Slott frappe fort : en réunissant Peter Parker et son double mégalo pour les forcer à coopérer. L’un joue la carte de la morale, l’autre celle du pragmatisme et de l’efficacité brute. Leurs interactions sont savoureuses et offrent un vrai contrepoint émotionnel à la baston interdimensionnelle qui fait rage.

Spider-Verse : un bestiaire arachnéen impressionnant

L’un des plaisirs coupables de Spider-Verse, c’est ce sentiment grisant d’ouvrir chaque page comme une pochette surprise. Qui va débarquer cette fois ? Spider-Man Noir ? Lady Spider façon steampunk ? Le Spider-Man du dessin animé de 1994 ? Un Peter Parker cosmique ?

Dan Slott joue à fond la carte du fan service, mais avec un vrai amour du matériau. Chaque variante de Spider-Man, aussi improbable soit-elle, a droit à son petit moment de gloire. Et parfois, à sa fin tragique, car oui : on meurt beaucoup dans ce multivers. Et pas seulement les figurants.

Spider-Verse : une narration dense mais parfois confuse

Disons-le franchement : à force d’empiler les références, les clins d’œil, les personnages secondaires et les tie-ins, Spider-Verse frôle parfois l’indigestion. Certains chapitres sont si chargés qu’ils donnent l’impression de lire un résumé Wikipédia sous stéroïdes.

Heureusement, le récit principal reste lisible et bien rythmé, notamment grâce à la construction en arcs parallèles. On suit plusieurs équipes de Spiders aux quatre coins du multivers, chacune avec sa mission, ses enjeux, ses Héritiers à affronter. Certaines de ces intrigues secondaires sont d’ailleurs plus passionnantes que la trame principale.

Spider-Verse : une touche d’humour, même dans la tourmente

Au milieu de ce tumulte cosmique, Spider-Verse n’oublie jamais d’être drôle. Les échanges entre Peter et Otto sont un régal, et certains personnages secondaires comme Spider-Cochon apportent une dose de décalage bienvenue. L’humour n’est jamais forcé, et il tombe souvent juste.

Même les moments les plus absurdes (une Tante May Spider-Woman, sérieusement ?) sont assumés avec un tel aplomb qu’on finit par y croire. C’est aussi ça, la magie Spider-Man : mêler la tragédie, l’héroïsme et la farce dans une même toile.

Spider-Verse : un style graphique à la hauteur de l’événement

Côté dessin, on navigue entre plusieurs styles, forcément, vu la quantité d’artistes impliqués (Olivier Coipel, Giuseppe Camuncoli…). Mais la direction artistique reste globalement cohérente, et certaines planches sont de véritables fresques épiques. Mention spéciale à la colorisation de Justin Ponsor, qui donne une vraie unité visuelle à l’ensemble.

Même les tie-ins conservent un niveau graphique très solide, avec quelques variations de ton assumées : plus lumineux pour les clones, plus sombre pour les missions d’espionnage. Un tour de force artistique pour un projet aussi éclaté.

Spider-Verse : faut-il craquer pour cette réédition à petit prix ?

Oui, mille fois oui. Malgré ses quelques excès, Spider-Verse reste un événement Marvel aussi ambitieux qu’accessible. Que vous soyez fan hardcore de Spider-Lan ou simple curieux attiré par la couverture de cette réédition, vous y trouverez de quoi vous régaler.

Spider-Verse est fun, c’est spectaculaire, c’est parfois tragique, souvent drôle, et toujours généreux. Bref, c’est une célébration de tout ce que les univers de Spider-Man peuvent offrir. Et à ce prix-là, ce serait presque criminel de passer à côté.

Spider-Verse est un comics publié en France par Panini Comics. Il contient : Amazing Spider-Man (2014) #7-#15, Spider-Verse #1-#2.




A propos Stéphane 735 Articles
Stéphane Le Troëdec est spécialiste des comics, traducteur et conférencier. En 2015, il s'occupe de la rubrique BD du Salon Littéraire. Ses autres hobbys sont le cinéma fantastique et les jeux. Enfin, et c'est le plus important : son chiffre porte-bonheur est le cinq, sa couleur préférée le bleu, et il n’aime pas les chats.