La Fleur de la sorcière : un conte initiatique doux et intelligent, qui marque en démontant les clichés

(image © 404 Comics, 404 Editions)

Le nouvel éditeur 404 Comics propose La fleur de la sorcière, bande-dessinée italienne auto-contenue où un jeune garçon cherche absolument à devenir « un homme ». Mais ça veut dire quoi ? Voici un récit initiatique prenant et intense, à la lecture très agréable et où les morales interrogent longuement. A découvrir ici.
■ par Ben Wawe

 

 

Je dois devenir un homme

Tami en est persuadé : il doit devenir un homme, sinon le monde le dévorera. Ce garçon de 11 ans erre dans un monde fantastique où démons, monstres et esprits sont connus craints. Il vient d’un village mystérieux au sud où, dès 10 ans, les garçons sont exilés et ne peuvent revenir qu’après être devenus des « hommes ». Mais rien ni personne ne le définit clairement, et Tami voyage depuis, affrontant des monstres, sauvant des princesses, réussissant exploit sur exploit. Sans jamais se « sentir » homme. Mais tout va changer, au nord, par-delà le village de Kariga.

 

La fleur de la sorcière
(image © 404 Comics, 404 Editions)

 

La fleur ou la famille ?

Un shaman informe Tami que, en cueillant la fleur d’une sorcière au nord, il pourra devenir un homme. L’enfant voyage, affronte et bat le démon Rutu. Il est recueilli blessé par la jeune Mira et ses parents, Tilda et Eemil. Tami reste avec eux le temps nécessaire pour que le gel fige un passage vers la montagne de la sorcière, et se surprend à apprécier cette ambiance familiale douce, éloignée de son foyer. Mais Yabra, fille de Rutu, entend se venger, et le village hésite à livrer Tami à la démone. Tandis que Tami lui-même se demande quelle est sa priorité, entre rester pour aider ses nouveaux proches, ou s’échapper pour s’emparer de la fleur en secret… et ainsi devenir un homme. Peut-être.

 

La fleur de la sorcière
(image © 404 Comics, 404 Editions)

 

Une histoire forte et addictive

La fleur de la sorcière est une bande-dessinée prenante et intense. La lecture est fluide, et chaque page est rapidement tournée pour connaître le débouché des rebondissements. Ces derniers sont nombreux mais n’étouffent pas un récit qui se déploie à un rythme lent, mais maîtrisé. L’ensemble débute par une plongée in situ au cœur du combat Tami/Rutu, et ce dernier dicte finalement le style général. L’action est fluide, mais Tami n’est pas un superhéros ni un guerrier invincible. Il lutte, peine, l’emporte avec sa patience mais surtout son cœur. Une leçon qui se propage dans le récit, avec des hésitations et un final fort. (suite de l’article page suivante)

 

L'analyse définitive sur cette belle histoire, c'est sur la page suivante !