L’épisode 6 de la série Falcon et le Soldat de l’hiver se termine sur un discours très émouvant de Sam Wilson, le nouveau Captain America. Revivez ce moment intense et poignant dans cette transcription des paroles fortes et politiques de Sam Wilson ! Attention, spoilers.
■ par Stéphane Le Troëdec
Dans l’épisode 6 de Falcon et le Soldat de l’hiver, Karli Morgenthau, la meneuse des Flag Smashers, attaque l’immeuble où se réunit le Conseil de Rapatriement Mondial dans le sud de Manhattan. Les membres du CMR sont sur le point de voter une loi très importante sur le déplacement et la réinstallation de millions de réfugiés dans leurs pays. Karli et ses hommes prennent en otage les membres de l’organisation mondiale. Mais heureusement, Sam Wilson et Bucky Barnes parviennent à les libérer. Au cours des opérations, Karli, la meneuse des Flag Smashers, meurt, abattue par Sharon Carter, venue voler au secours de Sam. Une fois les combats terminés, Sam Wilson devenu le nouveau Captain America se présente devant les caméras. Il est alors interpellé par les membres du CMR qui comptent lui témoigner publiquement de leur gratitude. Mais le nouveau Captain America saisit l’occasion pour se lancer dans un discours poignant. Car depuis le début de la série Disney+, Falcon et le Soldat de l’hiver délivre une vision de l’Amérique pertinente, comme l’explique l’analyse William Blanc dans un article du Point. Nous vous proposons ci-dessous la retranscription écrite, mot pour mot, du discours de Sam Wilson.
« Un moyen d’éviter de se poser des questions essentielles »
« Sam, au nom de nous tous, merci infiniment du fond du cœur. Vous nous avez débarrassé de ces terroristes. Comptez sur nous pour faire notre travail.
— Vous comptez toujours réinstaurer les anciennes frontières ?
— D’ici peu, nos troupes de maintien de la paix vont relocaliser les populations. Ces terroristes n’ont fait que retarder le processus.
— Arrêtez d’appeler ces gens des « terroristes ». Vos troupes qui maintiennent la paix les armes à la main s’apprêtent à pousser du bout du canon des millions de personnes dans des camps. Quel nom vont vous donner ces personnes, d’après vous ? Toutes ces étiquettes, « terroriste », « réfugié », « racaille », sont souvent un moyen d’éviter de se poser des questions essentielles.
— Pendant cinq ans, les nations ont pris en charge toutes ces personnes. Est-ce que vous trouveriez normal de devoir continuer à subvenir à leurs besoins ?
— Oui
— Et que deviennent ceux et celles qui sont réapparus, qui ont découvert que d’autres avaient pris possession de leurs biens. On les laisse dormir dans la rue ? Je comprends vos arguments, mais vous n’avez aucune idée de la complexité de la situation actuelle. »
« Mon seul véritable pouvoir, c’est ma confiance en notre capacité à faire bien mieux »
« Oui, vous avez raison. Et c’est tant mieux. Le monde a enfin l’occasion de se battre pour une cause commune. Et pourquoi ? Parce que vous pouvez enfin comprendre ces femmes et ces hommes qui vous supplient littéralement d’être sensible à leurs souffrances quotidiennes parce que vous aussi, vous avez souffert. Qu’est-ce que ça vous a fait de vous sentir impuissants ? Si vous vous rappelez ce que vous avez ressenti quand vous vous êtes retrouvés face à une force capable d’anéantir la moitié de la planète, alors vous savez que ce que vous vous apprêtez à faire aura exactement le même effet. Ce ne sont pas des décisions à prendre à la légère.
— Vous ne pouvez pas comprendre.
— Je suis un homme noir qui porte la Bannière étoilée alors croyez-moi, je comprends, et peut-être mieux que n’importe qui. À chaque fois que je soulève ce bouclier, je sais que je vais provoquer la haine de millions de personnes. Je le sens. Même ici. En ce moment. Tous ces regards de désapprobation contre lesquels moi aussi je suis impuissant. Il n’empêche que je suis là. On ne m’a pas injecté de super-sérum. Je n’ai pas les cheveux blonds ni les yeux bleus. Mon seul véritable pouvoir, c’est ma confiance en notre capacité à faire bien mieux. On ne peut pas exiger des gens qu’ils se relèvent si on ne tend pas nous même la main. Vous contrôlez les banques. Vous pouvez déplacer des frontières. Raser une forêt avec un simple e-mail, ou nourrir des millions de gens d’un seul coup de téléphone. Mais posez-vous la question : qui est au-dessus de votre épaule quand vous prenez ces décisions ? Qui ? Ceux qui vont en subir les conséquences ou seulement d’autres personnes comme vous ? Ce soir, une jeune fille est morte pour empêcher un vote et pas un seul d’entre vous ne s’est donné la peine de se demander pourquoi. Il va falloir faire mieux que ça. Il va falloir redoubler d’efforts. Parce que sinon ce sera une autre Karli qui s’en chargera. Elle vous plaira pas, la version 2.0. Des femmes et des hommes ont tellement cru en son combat qu’ils lui ont prêté main forte pour défier les plus grandes puissances de ce monde. Et pourquoi, à votre avis ? Vous avez tellement de pouvoir qu’on a l’impression d’être face à un dieu… qui se comporterait comme un ado. N’oubliez jamais que ce n’est pas le pouvoir qui compte, c’est ce qu’on décide d’en faire. » ■