Un lecteur de comics en confinement : Fletcher Arrowsmith vs COVID-19 (jour 30)

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(image © Image Comics)

Le temps est long sur Asgard, tellement long que, assommé par mes compagnons de beuverie, à distance sociale bien évidemment, je n’ai pas vu le temps passer. Il faut reconnaître qu’après avoir enchainé les verres de gel hydroalcoolique, j’ai ressenti comme un gène dans l’estomac (les enfants ne faites surtout pas comme tonton Arrowmith). J’ai tenté de décuver en lisant Ultimate Iron Man et du Daredevil. Mais j’ai explosé devant les images psychédéliques de Speed Racer. Beurp !!!
■ Par Fletcher Arrowsmith

 

Jour 30 : mardi 15 avril 2020

 

Ultimate Iron Man

Ultimate Iron Man
(image © Marvel Comics)

Relecture rapide d’ Ultimate Iron Man par Orson Scott Card (La stratégie Ender). Je ne possède que la 1re mini série, en 5 épisodes, dessinée par Andy Kubert (X-Men, Ultimate X-Men, Captain America, Batman, Flashpoint). C’est handicapant car il n’y a pas réellement de fin et certaines intrigues restent en suspend. Ce fut une des raisons de mon désamour pour cet album et force est de constater que cela n’a pas changé. Orson Scott Card a écrit une suite dans 5 nouveaux épisodes illustrés cette fois par Pascual Ferry (Thor, Ultimate Fantastic Four). Mon autre problème avec Ultimate Iron Man est le propos novateur, complètement science fiction, de l’écrivain qui répond trop tardivement aux codes des comics et de l’univers Ultimate. Il faut du temps pour connecter le récit aux autres histoires que l’on connaît (via le Baxter Building tel que décrit dans Ultimate Fantastic Four) surtout qu’Orson Scott Card contredit les origines de Iron Man par Brian Bendis dans Ultimate Marvel Team-Up n°4 et 5. Néanmoins on aurait tort de réduire les qualités de l’histoire à son appartenance à un univers codifié. Orson Scott Card joue parfaitement le jeu des origines avec des prototypes d’armures, l’amitié avec James Rhodey et des drames familiaux avec les Stane notamment. D’ailleurs Orson Scott Card préfigure l’Extremis de Warren Ellis.

 

 

Album Top BD 28 : Renaissance vol 1

Renaissance chichester mcdaniel
(image © Marvel Comics)

La 1re partie de Renaissance de D.G Chichester, ainsi que l’a traduit Semic à l’époque, est disponible dans l’album Top BD n°38 datant de 1995. Il regroupe les épisodes n°319 à 322 de la série régulière Daredevil. Tout le long de cette saga ambitieuse on retrouve la même équipe artistique à savoir D.G. Chichester au scénario et Scott McDaniel assurant les dessins, assisté principalement à l’encrage d’Hector Collazo. 105 pages où D.G. Chichester propose une véritable saga, prenante, entrainante sans temps mort, pleine de surprises et de guest star. Rien que pour ces 4 épisodes, Nick Fury, les Chastes, la Main, Silver Sable, Garrett, Hellspawn accompagnent Daredevil. D.G. Chichester et Scott McDaniel répondent comme ils peuvent à des décisions éditoriales de Marvel de chasser sur les terres du Frank Miller alors en pleine gloire avec Sin City. Le scénariste ramène alors les Chastes et l’ombre d’Elektra plane sur ces épisodes. Il intègre également la mini-série Elektra : Assassin de Frank Miller et Bill Sienkiewicz jusque-là hors continuité avec le cyborg Garrett. De même les dessins de Scott McDaniel reprennent l’approche graphique du maitre pour un résultat surprenant mais parfois illisible. Malgré ce lourd cahier des charges, cette 1re partie de Fall From Grace, le titre en VO, répond à ce que l’on attend d’un comics de superhéros intégrant de plus un univers partagé très riche. C’est également dans ces épisodes que Daredevil change de costume ce qui ne lui était pas arrivé depuis un moment.

 

 

Speed Racer

Vous vouliez de la pop culture vous combattre Covid-19, avec Speed Racer des sœurs Wachowski vous allez être servis. Monument kitch, acidulé aux images de jeux vidéo, Speed Racer présente tous les atouts pour passer un excellent moment en famille mais surtout pour s’éclater dans un délire régressif. Porté par un casting haut de gamme (Matthew Fox, Emile Hirsh, la sublime Christina Ricci, John Goodman et Scott Porter le quaterback de Friday Night Lights) et surprenant (Susan Sarandon) on tremble pour la famille Racer engagée dans des courses de voitures aussi délirantes les unes que les autres. Comme pour L’Enfer du Dimanche dont je vous ai parlé récemment, il serait malhonnête de réduire le travail des sœurs Wachowski (à l’époque frères) à un patchwork visuel infernal. Le travail sur l’image, à l’instars de Matrix est réellement inventif en suivant et réinventant les codes assumés à l’influence pop culture (manga, clip, comics). D’ailleurs je me demande si Brian M. Bendis (All New X-Men, Uncanny X-Men) ne s’est pas laissé convaincre par le casque de Racer X pour le masque de son Cyclope lors de sa période activiste mutant. Un peu d’histoire maintenant. Speed Racer (Mach GoGoGo) est à l’origine un manga créé en 1966 par Tatsuo Yoshida. Les éditeurs américains se sont également penchés sur le phénomène Speed Racer débouchant sur plusieurs adaptations en comics. Speed Racer en 1987 par NOW Comics avec notamment la participation de Ken Steacy a duré une quarantaine de numéro dont des spinoff et des crossover intercompagnie (avec Ninja High School). Plus intéressant Tommy Yune réalise (scénario et dessins) en 1999 une mini série en 3 épisodes pour le compte de Wildstorm, le label de Jim Lee chez Image Comics à l’époque. Et aussi surprenant que cela soit feu la boite d’Édition Sparks (Planetary, Tom Strong) a adapté en français la mini-série de Tommy Yune. Je vous laisser fouiller chez les bouquinistes. Depuis 2008 les droits de la famille Racer se trouvent entre les mains de IDW Publishing qui assure ré édition et création. ■