Un lecteur de comics en confinement : Fletcher Arrowsmith vs COVID-19 (jour 22)

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(image © Image Comics)

Mon ami Flash étant impuissant, j’espère avoir bientôt le droit de faire des tests dans mon laboratoire de Coast City pour aider à combattre COVID-19. En attendant la Ligue de Justice a accompagné mon lundi. Puis entre deux paradémons j’en ai profité pour terminer le premier cycle de la complainte des landes perdues. Mais surtout, je me suis plongé dans une uchronie qui fait froid dans le dos, le complot contre l’Amérique.
■ par Fletcher Arrowsmith

 

jour 22 : lundi 6 avril

 

Justice League (new 52) n°1 à 6

Excursion chez DC Comics avec la relecture des 6 premiers épisodes de la Ligue de Justice (Justice League en VO) version New 52 par Geoff Johns et Jim Lee. À la sortie de Flashpoint à la fin de l’été 2011, la Justice League se voulait être le titre fer de lance du renouveau (encore) DC comics. Saga popcorn mais fourre-tout, ce 1er arc narre la création de la Ligue de Justice qui essaye d’éviter l’invasion des forces de Darkseid. Peut-être la saga la moins inspirée de Geoff Johns sur ce titre. Cela reste quand même assez grossier avec une impression persistante que DC n’était finalement pas si prêt que cela à faire son énième crise et reboot de son univers. Les nouveaux costumes de nos héros (Flash, Superman) ont beau avoir été modernisés, quand c’est moche, c’est moche. Jim Lee fait illusion le 1er numéro puis tire vite la langue avec des compositions peu inspirées et surtout une accumulation d’illustrations sur des pleines pages certes très belles à regarder mais peu inspirés dans le storytelling global. Côté scénario, Geoff Johns accumule les clichés sur des personnages emblématiques en étant les fesses entre 2 chaises. Devait-il leur donner également des nouvelles origines officielles ? Wonder Woman est décrite comme une amazone ingénue, Hal Jordan est insupportable et les relations qui se dessinent entre les héros sont forcées. Aucune intrigue et personnages secondaires ne sont développés, juste une rencontre bien fortuite de héros se trouvant par hasard dans le coin. Bref il y a eu mieux depuis même si cela se laisse tranquillement lire en temps de confinement.

 

 

La Complainte des landes perdues, tomes 3 et 4

Jean Dufaux et Grzegorz Rosinski poursuivent les aventures de Sioban dans les tomes 3 (Dame Gerfaut) et 4 (Kyle of Klanach) de La Complainte des landes perdues qui peuvent être lus comme un arc. Un peu moins inspirée et envoutante que les 2 premiers tomes, cette suite n’en est pas moins aussi violente et surtout cruelle pour des personnages que l’on a appris à apprécier et surtout aimer. Comme une malédiction, rien de bon ne sort de ces landes et il y a clairement quelque chose de pourri au royaume des Sudenne. Le 1er cycle se termine avec le tome 4, les cycles suivants étant des préquels. Néanmoins la dernière planche laisse à penser que Jean Dufaux et Grzegorz Rosinski n’en avaient pas forcément terminé avec Sioban ou alors ils nous laissent imaginer la suite. Chacun son opinion.

 

 

The Plot against America

Que vaut Le Complot contre l’Amérique, l’adaptation par David Simon d’un des meilleurs romans du romancier culte Philip Roth, The Plot against America. Nous en sommes à la moitié de cette série comportant 6 épisodes et force est de constater que le contrat est rempli. Choix étonnant de la part de David Simon dans cette adaptation, le brillant showrunner observant plutôt l’Amérique du réelle à travers les marges dans un décor urbain (The Wire, The Deuce, Show me a hero, Treme). Uchronie brillante qui fait froid dans le dos, Le Complot contre l’Amérique nous plonge au début de la Seconde Guerre mondiale dans une Amérique qui a peur de s’engager dans le conflit. Face à Roosevelt, les républicains présentent le célèbre aviateur, Charles Lindberg. Véritable héros américain, le candidat à présidence présente des sympathies pour le régime nazi d’Adolf Hitler (véritable fait historique). Et s’il gagnait l’élection, que deviendrait l’Amérique et surtout les juifs y habitant ? Qualité du casting avec Winona Ryder, John Turturro étonnant en rabin proche du pouvoir et surtout Zoe Kazan dont je vous ai déjà parlé avec le film The Kindness of Strangers. Le Complot contre l’Amérique suit assez fidèlement les événements du livre. Comme dans le roman, le film adopte le point de vue d’une famille modèle typiquement américaine, juive, qui voit la tentation d’un pays de basculer vers le fascisme. Ces dernières années nous sommes gâtés avec la qualité des adaptations de géants de la littérature à l’instar de La Servante écarlate de Margareth Atwood. Mais surtout on sort de là avec plus de questions que de réponses, la frontière actuelle entre fiction étant de plus en plus faible surtout en ce moment. Message subliminal : Il y a 2 conseils de lecture obligatoire qui se cachent dans cet article. ■