Les Transformers sont de retour en librairie ! Mais dans une version inattendue, puisque l’intrigue fait un grand bond en arrière pour revenir avant la Grande Guerre, à une époque où Autobots et Ascenticons vivaient ensemble. Sauf qu’un meurtre met très vite le feu aux poudres…
■ par Stéphane Le Troëdec
À 1re vue, la planète des Transformers, Cyberton, a tout d’un paradis… Mais à bien y regarder, le ver est dans la pomme ! La communauté des Transformers se fracture petit à petit en 2 camps aux idéologies opposées, Autobots et Ascenticons. Celles-ci sont guidées par 2 meneurs charismatiques, Orion Pax et Megatron, autrefois amis et que les convictions politiques divisent de plus en plus. Dans ce climat tendu, apparaît un jeune cybertronien : Rubble. Bumblebee, son mentor, lui fait visiter Cybertron, pour le familiariser avec la planète. Mais, au cours de la visite, Bumblebee et Rubble découvre le cadavre de Brainstorm. Qui a bien pu assassiner le robot ?…
Avant la Grande Guerre, sur Cybertron…
Avec ce nouveau comics, c’est toute la franchise Transformers qui subit une relance. Le scénariste Brian Ruckley travaille intelligemment. Son idée de base consiste à remonter le temps pour remonter à l’époque pré-Grande Guerre, où Autobots et Ascenticons sont sur le point de se déclarer la guerre. Vous aviez l’habitude de les voir se battre ? Surprise, les voici (presque) en bons termes, ou du moins dans une période transitoire, à faire face à une situation extraordinaire : un « meurtre au paradis ». Explorer le passé de la licence Transformers a quelque chose de rafraîchissant et de quoi redonner un petit coup de polish au concept des Transformers.
Deux lignes narratives, deux ambiances
Brian Ruckley construit son comics Transformers autours de 2 intrigues, qui vont s’entrelacer. Pour faciliter la lecture par les néophytes de la franchise, il y a donc cette 1re ligne narrative de Rubble, un Autobot tout juste apparu. Ce personnage découvre donc Cyberton, et nous avec. Cela justifie que Bumblebee, Windblade ou Orion Pax lui expliquent certains concepts via de longs tunnels de dialogues. Hélas tout n’est pas forcément réussi, puisque Brian Ruckley fait référence à des concepts qui ne sont pas explicité, à moins qu’il ne suppose que les lecteurs soient tous des fondus de Transformers. Si c’est votre 1re approche des Autobots et cie, attendez-vous à découvrir certains concepts un peu nébuleux. Pas de quoi gâcher le plaisir de lecture, rassurez-vous. L’autre avantage, c’est de placer le comics Transformers dans un genre différent de celui qu’on peut avoir l’habitude de lire. Dans ce 1er tome, peu ou pas de combats, presque pas de transformations (un comble, direz-vous !) : Brian Ruckley privilégie l’enquête. Rubble et Bumblebee essaient de résoudre le mystère du meurtre de Brainstorm. L’occasion de faire le tour des différentes factions, Autobots comme Ascenticons. D’un autre côté, l’histoire de focalise aussi sur les relations entre Orion Pax et Megatron. Dans ce comics, nous n’en sommes pas encore à la guerre. Les 2 robots ne sont plus amis, mais parviennent encore à échanger leurs points de vue, à discuter. L’épisode 6 est d’ailleurs consacré uniquement à ces 2 personnages iconiques de la franchise Transformers. Megatron organise des rassemblements, des meetings ; tandis qu’Orion Pax s’inquiète de la tournure des événements, doute de ses décisions. Étonnamment, le comics offre une certaine réflexion politique intéressante, et ce n’est pas franchement ce qu’on attendait d’un comics Transformers. Surprenant, mais au final très agréable.
Un cortège d’artistes pour une ambiance graphique réussie
Côté dessins, c’est un peu un défilé d’artistes autour du dessinateur Angel Hernandez : Cachet Whitman vient régulièrement lui filer un coup de main, suivi par Andrew Griffith, Sara Pitre-Durocher, Anna Malkova, ou Bethany McGuire-Smith. Ouf ! La bonne surprise, c’est que malgré ce turn over, le comics Transformers parvient à conserver une certaine cohérence graphique. Les artistes font le choix d’un design très coloré, et parfois un peu rond. Cela évoque évidemment le dessin animé, mais permet aussi d’humaniser les robots et de différencier graphiquement la nouvelle série.
Une édition Vestron prometteuse pour les fans des Transformers
L’éditeur Vestron réunit les 6 premiers épisodes du comics, accompagnés des couvertures originales, dans un épais volume au format très agréable à prendre en main (une habitude chez Vestron). Une fois refermé ce tome 1, j’avoue être curieux de découvrir la suite, et même les autres séries. Car l’éditeur français annonce en fin d’album d’autres comics comme la série parallèle Transformers Galaxies ou des crossovers alléchants (Transformers/Terminator, Transformers/Hearts of Steel, Transformers/GI Joe, etc.). Autant dire que les fans de la franchise Transformers seront aux anges. Et nous avec. ■
Transformers, volume 1 est publié en France chez Vestron. Il contient Transformers (2019) n°1 à 6.