Après une 1ère saison en demi-teinte qui avait du mal à se positionner entre un comics provocateur et les contraintes d’une série télévisée, voici donc nos héros de retour pour une 2ème saison. Et même si la série connaît encore quelques longueurs et points faibles, The Boys saison 2 trouve définitivement une voix. Une saison réussie.
■ par Doop
Nouveaux personnages et une direction affirmée
La 1ère saison de The Boys se terminait sur un cliffhanger de folie, avec le Homelander qui dévoilait à Billy des secrets sur sa femme et son enfant. Personnellement je n’avais pas trop aimé cette idée mais force est de reconnaître que les scénaristes s’en sortent plutôt bien. Car si c’est un point important de cette saison, ce n’est pas non plus le point central. Car les producteurs de la série sont malheureusement confrontés à un dilemme qui tient à la structure même de la bande dessinée. En effet, The Boys est avant tout une série parodique (à mon goût pas la meilleure de Garth Ennis) et de fait, même s’il y a un film rouge, cela semble difficile de tenir sur la durée. A moins de faire monter le curseur de la provocation. Ce que la série Amazon ne peut pas se permettre. Il fallait donc trouver un moyen de se renouveler et de lancer la 2ème saison sans que le spectateur ait l’impression d ‘une redite. Ce que n’a pas réussi à mon sens la bande dessinée, que j’ai abandonné au bout d’une trentaine d’épisodes. Les scénaristes s’en sortent donc particulièrement bien en axant l’intrigue autour d’un tout nouveau personnage : Stormfront, qui crève totalement l’écran alors que bizarrement, les héros de la série perdent un peu en visibilité.
La saison des méchants
Car si l’on ne peut nier que cette saison 2 de The Boys est réussie, elle le doit avant tout à sa galerie de méchants, Homelander et Stormfront en tête. Déjà totalement terrifiant l’année dernière, le « héros » devient encore plus imprévisible et maniaque, à tel point que chaque fois qu’il apparaît à l’écran, une tension s’installe chez le spectateur qui se dit que tout peut arriver, et généralement le pire. L’acteur Anthony Starr est tout simplement parfait et il rend parfaitement la folie contenue du personnage, capable de péter les plombs à n’importe quel moment. Il est donc accompagné d’une nouvelle coéquipière, Stormfront, qui va être, à mon sens, le point fort de la saison. Si son arrivée commence assez doucement, le personnage prend petit à petit une ampleur insoupçonnée. Et qui va être directement relié au fameux Composant V de la firme Vought. D’ailleurs, les secrets se dévoilent petit à petit au grand public, mais les 7 et la compagnie trouvent toujours un moyen de changer le cours des évènements. Stormfront va donc doucement prendre la place de Homelander dans le cœur du public et c’est assez intéressant. Car notre nouvelle héroïne est certainement la seule à ne pas craindre le chef des 7, et on comprendra pourquoi au fil des épisodes. Ce duo maléfique éclipse donc à bien des égards n’importe lequel de nos héros de The Boys. Quant au cliffhanger final, il prouve bien, encore une fois, que ce sont les méchants qui tiennent la barre et font avancer l’intrigue. Car du côté de l’équipe de Billy Butcher, c’est un peu plat.
Des Boys en mode discret
C’est à mon sens une des choses qui m’a le moins plu dans The Boys saison 2 : le traitement des personnages de l’équipe. Chacun a (presque) son moment de gloire, mais cela tombe souvent à plat. Karl Urban, qui joue Billy Butcher est bien sympathique, mais il a véritablement du mal à sortir de sa caricature. De fait, c’est un peu gênant car une grosse partie de l’intrigue est centrée sur lui. Et il ne livre pas son meilleur numéro d’acteur. L’histoire avec sa femme n’est pas la plus originale, et sa conclusion non plus. De la même manière, les origines de « la fille » sont un peu gentillettes. Je m’attendais à un peu plus d’originalité. Et son lien avec Le Français est assez plan plan, même s’il évolue un peu. D’ailleurs, je trouve quand-même dommage que pour quelqu’un qui se fait appeler « le français », son accent et ses expressions soient totalement incompréhensibles et toujours à côté. Les producteurs auraient au moins pu embaucher un acteur francophone. Mais bon, c’est un détail. Les origines du Français sont aussi un peu trop mélo pour moi. La tension palpable entre Hughie et Billy m’a semblé un tout petit peu forcée. Je pourrais sauver à la rigueur l’histoire entre Hughie et Starlight, qui doit surtout à la présence lumineuse d’Erin Moriarty. L’actrice campe parfaitement le rôle de l’héroïne coincée entre une équipe qu’elle déteste et son amoureux qui va lui demander de trahir tout le monde au risque de sa vie. Starlight est à mon sens le 3e personnage le plus fort de la saison et c’est une véritable confirmation. Quand à « La crème », il faut être lucide, il a été totalement oublié par les scénaristes, son rôle se contentant le plus souvent de suivre ou d’être en réaction. C’est dommage.
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