La Comic Con Paris 2018, c’est l’occasion de belles rencontres et de belles découvertes. Comme par exemple le stand de Bubble Comics, une maison d’édition russe ! L’occasion de découvrir une gamme forcément exotique pour nous, lecteurs français. Et le moins que l’on puisse dire de ces comics venus du froid… C’est qu’ils sont chauds !
■ par Dragnir
À l’Est, il y a du nouveau !
Au cours de la Comic Con Paris 2018, l’éditeur russe Bubble Comics présentait un recueil contenant les 1ers épisodes de ses 6 séries phares. Les séries y sont diverses et on y retrouve aussi bien des récits policiers, de fantasy ou de science-fiction.
Dans Allies, une super espionne acrobate se retrouve après un combat dans une chambre d’hôpital amputée des 2 jambes. Mais très vite, la jeune femme s’aperçoit que le centre de soins n’est pas ce qu’il semble être. Une série tragique et sombre.
Vous aimez la fantasy ? Découvrez Demonslayer, le plus puissant superhéros de la terre. Il doit faire face aux légions unifiées des enfers ! Mais il n’est pas seul à nettoyer les rues de Moscou car le MCK (pour Magical Contingency Komitet) vient l’épauler. De la fantasy infernale et bien menée !
Côté polar, Bubble Comics propose Igor Grom. Avant qu’une guerre contre le crime ne le détruise, il était le meilleur policier de Saint-Pétersbourg. Igor a tout perdu et peine à se reconstruire. Nous avons ici le 1er comics russe ayant fait l’objet d’une adaptation : Major Grom !
De la magie aux space opéra
Le recueil de Bubble Comics comprend également Realmwalkers. Les dieux de nos mythes existent bel et bien dans des réalités parallèles. Pire encore, ils voyagent de l’une à l’autre en semant la mort et la destruction sur leur passage. Heureusement, 3 incroyables guerriers les traquent pour les mettre hors d’état de nuire, on les appelle les « Realmwalkers ». Action et humour au rendez-vous.
Exlibrium est un récit dans lequel Lilia, une jeune geek moscovite qui mène une vie on ne peut plus banale, va s’apercevoir que des personnages de la littérature sortent des pages dans lesquelles ils étaient enfermés. Un récit orienté adolescent tout à fait agréable.
Enfin la dernière série proposée est Meteora. Elle nous conte les pérégrinations d’un équipage de contrebandiers mené par une jeune femme intrépide et qui ne crache jamais sur une aventure lucrative. De la SF fun mais pas aussi léger qu’il semblerait de prime abord !
Du dépaysement familier
Allons-y franchement : ces comics russes sont vraiment sympathiques ! On y retrouve les codes que nous connaissons si bien en matière d’art séquentiel et les chartes graphiques pourraient très bien nous venir de chez l’oncle Sam. De ce point de vue, nous sommes en terrain connu et vous ne serez pas dépaysés. Pour autant, et dans le ton employé par chacune des séries, il y a une dramaturgie particulière qui rend la narration plus adulte. Chaque série est comme empreinte d’une forme de tristesse. Pour exemple, la douleur psychologique vécue par l’héroïne espionne d’Allies est incroyablement réaliste. Le lecteur peut vivre le trauma qu’elle a subit. Quand bien même certains récits se veulent drôles, il y a toujours une touche de gravité qui permet d’exploiter l’aspect « tragédie » de façon quasi théâtrale.
Des artistes russes aussi bons que les américains
Les artistes russes ne sont pas en reste pour la qualité de leur travail. Évidemment, les noms d’Alina Erofeeva ou d’Anastasia Kim ne vous disent rien. Mais soyez sûr que graphiquement ces artistes assurent un niveau comparable aux comics US. Voire même pour certains un niveau supérieur de celui de certains artistes yankees reconnus ! Indéniablement, ces comics venus de l’Est valent le coup. Désormais il va falloir envisager d’attendre de ce qui nous vient de Moscou ! Spasibo tovarishchi ! ■
Les titres Bubble Comics sont disponibles en version anglaise sur le site Comixology.