Black Hand & Iron Head : Un Watchmen inattendu façon cartoon

black hand & iron head
(image © Panel Syndicate)

Après Private Eye et tout récemment Barrier, Urban Comics continue de s’intéresser aux web comics publiés sur la plateforme PanelSyndicate.com avec la sortie de Black Hand & Iron Head de l’espagnol David López (All New Wolverine, X-Men). Variation sur le thème des superhéros, Black Hand & Iron Head c’est surtout les aventures d’Alexia et Amy, 2 héroïnes attachantes et hautes en couleurs.
■ par Fletcher Arrowsmith

 

 

Dans un monde où la super criminalité n’existe presque plus, Alexia se retrouve du jour au lendemain l’héritière de la Fondation, société en charge de l’organisation de combat entre les êtres aux capacités extraordinaires. Promise à devenir la reine des rings, Alexia va endosser le rôle inattendu d’administratrice et découvrir l’envers du décor, la vérité sur son père, ex-superhéros célèbre et surtout cohabiter avec une agaçante demi-sœur inconnue…

 

black hand & iron head
(image © Panel Syndicate)

 

Les liens du sang

Black Hand & Iron Head aborde le thème des superhéros via la filiation. David López sort des sentiers battus avec son héroïne principale dont le destin n’est pas de devenir une nouvelle sidekick ou bien d’endosser le costume de son père. Non, elle se prépare à assurer la suite comme PDG de la fondation. D’ailleurs son père voit d’un mauvais œil l’utilisation des capacités d’Alexia en dehors des rings. L’introduction de sa demi-sœur détonne mais contribue à fissurer le vernis du superhéros parfait. Le duo que forme Alexia et Amy amène des situations cocasses, détonateurs de l’histoire. C’est également l’opposition entre 2 mondes différents : une noire et une blanche, une parvenue et une anonyme. Les 2 jeunes femmes, l’une affiliée à Black Hand et l’autre à Iron Head doivent accepter leur lien du sang et surtout grandir vite, elles qui sortent à peine de l’adolescence. Finalement le ver est déjà dans le fruit et jamais très loin. Les secrets de familles, également représenté par des personnages secondaires écrits soigneusement, détruisent tout comme vont le découvrir les apprenties détectives.

 

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(image © Panel Syndicate)

 

Tambour battant

David López dessine et écrit un comics virevoltant et moderne. Bien aidé par la colorisation de Nayoung Kim, le monde futuriste proposé par Black Hand & Iron Head se veut stylisé mais pas surchargé. Le trait cartoony de David López se marie parfaitement avec l’approche réaliste du récit. Cela donne des séquences humoristiques malgré la noirceur des sujets. Un des meilleurs exemple reste l’apparence donnée à Alexia, tendance femme forte loin des cannons de beauté que l’on voit dans les comics mainstream mais qui reste très attachante. En maniant le comique de situation, comme la scène de l’enterrement, Black Hand & Iron Head aborde un rythme funky en faisant confiance à un dynamique duo étonnant qui va devoir assumer le poids de l’héritage de leurs ainés. Peut être à cause du format web, on pourra trouver les planches moins léchées ou travaillées que ces précédents travaux.

 

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(image © Panel Syndicate)

 

Un soupçon de Watchmen mais modernisé et frais

David López, élevé au superhéros (Catwoman, Hawkeye & Mockingbird, New Mutants, Fallen Angel) construit donc son récit dans un environnement qu’il connaît. Genre à la mode depuis Watchmen, Black Hand & Iron Head propose une nouvelle variation sur l’analyse des personnages capés et masquée. Dans cet univers original, la criminalité a presque disparu et les combats entre superhéros et supervilains sont désormais encadrés par la Fondation. L’apparente légèreté de l’histoire de David López se révèle plus profonde au fur et à mesure que l’on avance. Réflexion sur le thème des superhéros et leurs failles, Black Hand & Iron Head surprend dans son déroulement sans éviter certains écueils comme le notamment fameux qui surveille les gardiens. C’est peut-être là que le récit peut décevoir, l’univers développé étant plein de promesses et d’originalité mais trop cours pour approfondir le sujet. À chacun de voir où il situe son curseur, mais Black Hand & Iron Head me semble une parfaite histoire pour ceux qui veulent à la fois se divertir tout en souhaitant quand même pousser leur réflexion et gratter la surface pour découvrir l’envers du décor. En effet le lecteur, à travers Alexia et Amy, redécouvre que rien n’est tout blanc ou tout noir. Il y a de la noirceur chez les superhéros et de l’humanité chez les supervilains.

 

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(image © Panel Syndicate)

 

Une édition française de qualité

L’album Black Hand & Iron Head, compile les 5 web comics de Black Hand & Iron Head sortis originellement sur la plateforme web de Brian K. Vaughan et Marcos Martin, Panel Syndicate. Comme Barrier et Private Eye, Black Hand & Iron Head dispose donc d’une édition reliée, particularité en France que l’on doit à Urban Comics par rapport aux États Unis qui ne dispose pas d’édition papier. Le format, à l’italienne (17 × 1,7 × 25,5 cm) s’agrémente d’une introduction par Kelly Sue DeConnick (Captain Marvel, Avengers) ainsi que des esquisses et croquis de David López. ■

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(image © Panel Syndicate, Urban Comics)

Black Hand & Iron Head est un comics publié en France par Urban Comics.