X-Men : Hellfire Vigil, un adieu à Krakoa sous haute tension

X-Men: Hellfire Vigil
Temps de lecture estimée : 3 min.

Difficile de tourner la page quand on a vécu l’ère Krakoa. Avec X-Men: Hellfire Vigil, Marvel transforme un simple rassemblement mutant en un moment d’histoire. Le numéro nous transporte entre Chicago et New York, où les survivants pleurent la chute de Krakoa et honorent les disparus. Plus qu’une veillée, c’est un dernier souffle collectif. Et même si le ton se veut solennel, la tension s’invite rapidement : soupçons, rancunes et vieilles blessures viennent troubler ce qui devait être une nuit de mémoire et d’unité.

La force de ce premier numéro tient dans sa capacité à rendre chaque instant palpable. Les innombrables scénaristes (matez donc les tags en fin d’articles) jonglent avec les ambiances : un pas de danse pour certains, une dispute pour d’autres, une larme à l’abri des regards. Le rythme volontairement contemplatif permet de respirer et de ressentir les émotions des mutants éparpillés dans l’univers. Oui, ça avance lentement, mais ça nous laisse le temps de capter la détresse et l’humanité derrière les jolis costumes.

X-Men: Hellfire Vigil, entre retrouvailles et rancunes

Ce X-Men: Hellfire Vigil #1 n’oublie personne… ou presque. Des visages connus d’X-Force aux jeunes de NYX, tout le monde a droit à sa scène. Colossus et Magik se retrouvent enfin après des mois de séparation. Les Outliers, ces recrues encore vertes, profitent du moment pour découvrir ce que signifie réellement « faire partie des X-Men ». Et puis, il y a ce petit fil rouge romantique entre Ransom et Temper, fragile et tendre, qui rappelle que même dans la difficulté, la vie continue.

Mais tout le monde ne trouve pas la paix dans ce rassemblement. Cyclope boude, trop occupé à endosser son rôle de général pour se permettre un instant de répit. Kitty Pryde, elle, préfère s’isoler et ruminer sa peine. Et même si l’absence d’X-Factor intrigue (Angel et Havok brillent par leur silence), ce numéro 1 ne perd jamais de vue l’essentiel : montrer que, malgré la mort de Krakoa, la communauté mutante refuse de s’éteindre.

Un X-Men: Hellfire Vigil aussi beau qu’émouvant

Visuellement, X-Men: Hellfire Vigil #1 en met plein les yeux. Entre les foules en effervescence, les moments d’intimité et la débauche de costumes dignes d’un Hellfire Gala, chaque plan respire le soin. Les artistes (aussi innombrables que les scénaristes) multiplient les approches, mais un coloriste unique, Fer Sifuentes-Sujo, assure la cohérence : les noirs dominent, comme un rappel du deuil, mais des éclats de lumière jaillissent grâce aux shows de Dazzler et aux flammes cosmiques de Phoenix.

Cette beauté n’empêche pas la brutalité. Au milieu des paillettes et des notes de musique, les Sentinelles du Wolfpack déboulent, transformant le numéro en une lutte sanglante. Dazzler, véritable catalyseur de la veillée, illumine littéralement et figurativement le chaos. La séquence, violente et explosive, rappelle que les mutants ne connaissent jamais la paix bien longtemps. Et pourtant, malgré ce déferlement, la veillée garde une chaleur, comme une ultime promesse d’espoir.

Faut-il lire X-Men: Hellfire Vigil ?

Si vous avez aimé l’ère Krakoa, ce numéro est un passage obligé. X-Men: Hellfire Vigil n’est pas qu’un hommage, c’est une transition qui lie toutes les séries de la nouvelle période From the Ashes. Le récit respire la nostalgie, mais aussi la détermination : peu importe que Krakoa soit tombée, l’esprit mutant lui reste debout. Les dialogues sont ciselés, les émotions sincères, et chaque personnage, même secondaire, trouve son moment de lumière.

Alors oui, ce n’est pas le comics le plus rythmé de l’année, et l’absence de certains visages titille la curiosité. Mais si vous aimez les X-Men pour leur humanité autant que pour leurs batailles, X-Men: Hellfire Vigil #1 mérite amplement votre lecture.




A propos Stéphane 776 Articles
Stéphane Le Troëdec est spécialiste des comics, traducteur et conférencier. En 2015, il s'occupe de la rubrique BD du Salon Littéraire. Ses autres hobbys sont le cinéma fantastique et les jeux. Enfin, et c'est le plus important : son chiffre porte-bonheur est le cinq, sa couleur préférée le bleu, et il n’aime pas les chats.